Archive pour septembre 2006

Vous reprendrez bien un petit morceau de Terre ?

Une cuisine en partage, une Terre en coloc’

  

           Bon voilà un nouveau petit délire versifié (pour diversifier les dits-délires) : tout à l’heure en voyant le piteux état de la cuisine du 3ème étage, je me suis dit « merde, t’imagine, si les hommes faisaient pareil avec la Terre, ce serait grave quand même… si les hommes nettoyaient leurs merdes laissées sur Terre comme ils font dans cette cuisine, ce serait dramatique…imagine ( non, je ne ferais pas l’apologie de John Lennon dans la suite de cette introduction, ne vous inquiétez pas) qu’ils prennent aussi peu soin de notre Terre Matrie[1], qu’ils prennent soin de nettoyer ce qu’ils ont utilisés pour faire leur tambouille, ce serait irresponsable… »et puis 2 secondes plus tard( c’est le temps estimé par les scientifiques pour que mon cerveau réagisse à une connerie que je viens de dire), je me suis rappelé que notre Terre ressemblait un peu en ce moment à notre chère cuisine du 3ème étage, totalement appropriée par les hommes, qu’ils en ont oublié que jamais elle ne leur a appartenu, qu’ils ont de ce fait un rôle à y jouer dedans le temps de leur passage mais que jamais ils ne doivent omettre que les autres possèdent aussi un droit d’acquisition dessus, ils ont effacé de leur mémoire le fait que la Terre n’est pas un self-service où l’on prend ce que l’on veut sans limite ( et surtout sans payer), tout simplement parce que notre planète comme toute chose dans ce bas monde est finie, l’infini n’étant qu’un mythe prométhéen inventé par l’homme. Pour conclure cette introduction, je voulais citer quelqu’un que vous connaissez tous et qui une fois encore à oublier d’être con :

 

« Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtre, nous l’empruntons à nos enfants »

Antoine de Saint-Exupéry

 

 

 

 

 

Quel apprentissage pour tous,

Vivre comme des scouts à vingt ans[2],

Certains l’avalent de travers et toussent,

D’autres jubilent et croquent à pleine dent.

 

Quel apprentissage pour tous,

Vivre avec un héritage de nos parents,

Certains l’avalent et la Terre tousse,

D’autres sans saignements n’en prennent qu’un segment.

 

On est ici tous dans la même galère,

Montés sur le même bateau par la force des choses

A nous de voguer sans heurt dans les airs,

A nous de faire de notre patrimoine un kolkhoze[3]

 

Un fardeau à porter en commun,

Pour que jamais personne ne puisse oublier,

Pour que le monde soit toujours là demain,

Parce qu’on ne peut oublier qu’ici tout est lié.

 

Un fardeau à porter en commun,

Pour que toujours l’on soit sur le même pallier,

Pour que jamais on ne puisse devenir inhumain,

Parce qu’ici on doit toujours tout concilier.

 

On est ici tous dans la même galère,

Montés sur le même bateau par la force des choses

A nous de voguer sans heurt dans les airs,

A nous de faire de notre patrimoine un kolkhoze

 

La responsabilité enfin établie au rang de vertu,

Sous peine de finir de but en blanc au ban,

Sous peine de perdre la face, face aux rachitiques laitues,

Qui nous rappellent à tous notre relatif dénuement.

 

La responsabilité enfin établie au rang de vertu,

Sous peine de voir notre unique domicile mourant,

Sous peine d’assister à cette agonie d’une enfant battue,

Qui nous rappelle à tous son absolu dénuement.

 

On est ici tous dans la même galère,

Montés sur le même bateau par la force des choses

A nous de voguer sans heurt dans les airs,

A nous de faire de notre patrimoine un kolkhoze

 

Ici, on peut forcément se marcher sur les pieds,

Normal, tout le monde mijote ses petits plats au même endroit,

Normal, ici pas d’envers, suit le vent, tu y es,

Alors question place, c’est pas le pied du trône du roi.

 

Ici, on peut forcément se marcher sur les pieds,

Normal, tout le monde cherche l’eau quelle qu’elle soit,

Normal, on est plus seulement quelques milliers,

Alors forcément ce n’est plus la nature qui fait sa loi.

 

On est ici tous à côté de la même cuisinière,

Montés sur la même planète, c’est tout ce qu’on nous propose

A nous de voguer sans la foutre en l’air,

A nous de faire que cette année ne soit pas morose.

 

 

 

Dimanche 1er octobre 2006 


[1] un petit néologisme pour rappeler que la Terre est femme, la preuve en est bien sûr qu’elle si bonne, qu’elle ne peut être que féminine. Je n’utilise pas le terme « bonne »comme peuvent l’entendre certains jeunes évoquant des personnes du sexe opposé ( ce qui donne des expressions du genre «  putain, vas-y ( ou zy va, c’est selon les circonstances), comment t’es bonnes toi-là, tu veux pas venir faire un tour dans mon pieu ? »), mais donc je l’utilise pour rappeler la bonté naturelle de notre chère Gaia.

[2] C’est approximatif et plus pratique parce que beaucoup ont plus de 20 ans…

[3] Dans le sens étymologique du terme, je ne veux pas parler des déviations que cela a pu prendre en URSS.

ces soirées las…

La Boom

 

 

           Bon alors je sens déjà venir les éternels insatisfaits ( moi le premier) : « il s’emmerde pas le mec quand même : pour chaque titre, il prend un film, c’est pas compliqué après de parler pendant 4 pages sur un événement d’une telle bananalité»( comme ils disent dans les républiques bananières ). Bien oui, je crois que je suis particulièrement accroc au cinéma et de ce fait, les premiers signes de dépendance se font aujourd’hui sentir : mon organisme s’est habitué à avoir une certaine dose hebdomadaire de cinéma (dose qui n’a fait qu’augmenter au fil des années, l’accoutumance m’obligeant à augmenter les doses pour le même effet) et aujourd’hui, je ne peux satisfaire cette demande de mon organisme : je suis donc atteint de symptômes de dépendances physiologiques ( par exemple, ralentir devant chaque cinéma, m’arrêter pour regarder les films au mépris de toute convention sociale qui m’obligerait à prolonger la conversation précédemment entamée ou cela peut même aller jusqu’à rester en extase durant de longues et précieuses minutes sur le site de Télérama à regarder les critiques de films que je voudrais voir mais que je ne peux… au passage vous pouvez noter les liens entre les différents type de drogue : on commence avec des drogues douces ( Sarko me répondrait sans doute qu’il n’existe pas de drogue douce, mais je crois qu’il n’a pas tort en voyant sa politique : lui est drogué à la flicaille et allez demander à un sans-papier roumain ou à un manifestant si la flicaille, c’est doux…) donc on commence avec des drogues douces comme le cinéma et on finit par des drogues dures comme Télérama, le PS ( vous inquiétez pas, ça j’y ai pas encore touché et puis quand on voit la Cam’ on a pas trop envie d’y mettre le nez dedans. Non après il faudrait organiser des réseaux, avec des passeurs et toute la chaîne de production, pour faire venir de la bonne Cam’ scandinave, parce que la production française est vraiment trop mauvaise et aléatoire…d’ailleurs faudrait que je teste le socialisme nordique, y a des dealers à chaque coin de rue ici ) et on finit par écouter Vincent Delerm ( j’ai déjà essayé une ou deux fois, juste pour voir ce que ça fait, quel effet on peut en retirer et c’est vrai que je sais pas comment c’est l’Héro, mais Delerm, c’est très puissant, ça te donne de ces vertiges…)).  Mais le 2ème problème des drogues, bien sur c’est aussi la dépendance psychologique. Celle-ci en fait se manifeste par l’omniprésence dans mon esprit de titre de film pas encore vus et qu’il faut que je vois, des images de films déjà vus, des images de film à réaliser, … ce titre est un autre exemple de cette dépendance psychologique qui me pend au nez depuis bientôt un mois ( au début, j’ai réussi à tenir sans cinéma, on arrive toujours à trouver un ersatz ( j’aime bien ce mot allemand, même si son intégration dans la langue française remonte aux heures noires de la France, pas celles du règne de l’autre pré-grabataire (voire post-grabataire) depuis sa station thermal mais quelques années avant quand le Boche était venu en France, pas vraiment pour que le mot « ersatz » s’implante en France mais pour que l’Alsace s’implante en Allemagne ), on lit des livres, on imagine au lieu d’avoir les images… mais maintenant c’est devenu indubitablement plus difficile ).

 

            Mais rassure-vous je ne vais pas faire une chronique cinématographique ( j’en ai déjà assez écrit pour un atelier-cinéma de lycée, d’ailleurs peut-être un jour je mettrais en ligne ces fonds de tiroir). Mais comme j’ai déjà pas mal parler de psychologie dans cette introduction sans queue ni tête( un peu comme Louis XVI parce qu’il n’a jamais eut le courage de faire des réformes avant de perdre la tête), je risque de parler de psychologie dans le reste de ce texte.

 

            Je me suis rendu compte que jusqu’à présent je ne vous ai parlé que d’activité diurne, peut-être parce que pour l’instant ce terme peut être utilisé pour décrire une partie relativement importante de la journée. Mais dans quelques semaines, il me sera vraiment plus aisé d’être noctambule. Alors ce dernier samedi, je suis sorti dans quelque chose qui peut plus ou moins (peut-être plus moins que plus…la scène est pas clair ? et la Seine, elle l’est peut-être ? Bon alors…) s’apparenter à une boite. Je ne vais pas m’éterniser sur la description des lieux, somme toute assez anodins. Je ne souhaite pas non plus faire une critique musicale, ça reste une boite et je ne veux pas en venir à de telles futilités ( faire une critique musicale, comme si certains faisaient des critiques musicales de Francis Lalanne…) même si c’est finalement plutôt de qualité et plutôt à mon goût puisqu’il s’agissait essentiellement de rock (des Beattles aux Stones, en passant par Nirvana et Green Day ( et oui on peut passer du Punk dans ce genre de lieu, le pauvre Kurt doit se retourner dans sa tombe ou dans ses cendres je sais plus dans quel état post-mortem il a décidé de se retrouver mais après ce qu’il a du fumer dans sa vie, il en avait peut-être marre des cendres…toujours est-il que ça fait bizarre d’entendre du Green Day ou du Nirvana en pareille occasion). Mais comme promis, je vais parler de psychologie, mais de psychologie fictive, parce que c’est souvent plus marrant que la psychologie réaliste (mais que tous les psychologues en herbe se rassurent : je ne suis pas Freudien et je pense pas que l’on puisse tout expliquer par le sexe. En parlant de Freudisme, j’en ai appris une bonne l’autre jour en cours de terrorisme ( non on ne nous apprend pas à être de bon petits apprentis terroristes et nos lectures ne sont pas du genre «  le terrorisme pour les nuls »), que certains « chercheurs » (je mets des guillemets parce que vu ce qu’ils trouvent, on peut se demander comment ils cherchent) estimaient que les terroristes du 11 septembre étaient atteint d’un complexe de castration ( ou d’un complexe phallocratique, appelez ça comme vous voudrez), d’où les tours…c’est sacrément tordu (quoique pas autant que les tours en question après la chute du premier avion…en parlant de ça, je ne pourrais jamais oublié cette perle d’une professeur (désolé pour le « e » final, mais mon Word ne souhaite pas de développement séparé des mots de genre différent) de relations internationales : voulant dire que le 11 septembre pouvait être expliqué, elle a cru bon d’ajouter que «  le 11 septembre ne tombait pas du ciel » ) mais je ferais d’emblée remarquer aux chercheurs en question qu’ils ont bien visés distinctement 2 tours. Et puis, si on cherche un complexe psychologique dans ces attaques, je sais pas à quoi peut ressembler le complexe dont étaient atteints ceux qui se sont posés ( certes en mauvais état, ou Etat pour tous les anti-américain) sur le Pentagone…)

 

              Donc en arrivant dans cette pseudo-boite, je n’avais pas spécialement envie de laisser aller mes hanches à des gesticulations de gauche à droite, mes pieds à de douteux mouvements multidirectionnels ainsi que mes bras à l’accompagnement de tous ces mouvements plus ou moins synchronisés et bien exécutés. Pour résumer, j’avais pas envie de danser. Alors je me suis assis pour m’adonner à une de mes passions les plus bizarres : le voyeurisme psychologique (qui finalement montre qu’on est plus intégré dans la soirée ou le lieu en question que ceux qui sont supposés l’être : ces gens en question ( qui en l’occurrence dansent mais en d’autres occasions peuvent seulement parler, faire un jeu) sont seulement avec les personnes qui les entoure directement sans penser à tout ce qui les entoure, à la différence de ma discipline spirituel qui me fait voir tout ce qui se passe dans la soirée : je peux sans doute mieux décrire la soirée que mes condisciples étudiants qui dansent, mais tout cela ne m’a pas empêcher de danser plus tard dans la soirée)  : contrairement à la télé-réalité où l’on mate de vrais poufs et d’intègres crétins dans leurs moindres pantomimes ( si possible les plus fictives possibles, on va quand même pas montrer la vraie vie à la télé), je préfère imaginer une psychologie à des gens triés sur le volet ( et non sur le volley parce que sinon ça voudrait dire trier les gens selon leur poste au volley et dans ce cas, l’intérêt n’est que peu intéressant à moins de se retrouver en face d’une compagnie de nain où il devient intéressant de savoir qui peut jouer en attaque…c’est petit, ouais je sais…) : en fait la pratique, que je vous invite tous à exercer de temps en temps, consiste à se trouver dans une pièce ( n’importe laquelle mais éviter les toilettes vous risquez plus facilement de tomber sur Freud, pas qu’il se cache derrière chaque porte de toilette, mais pour des raisons décrites plus haut) où il y a un certain nombre de personnes ( parce que tout seul, l’analyse psychologique tombe vite dans les extrêmes : déprimes ou sur-estime de soi et rarement palpitant et encore moins marrant) que vous ne connaissez pas. Il suffit ensuite de commencer à les observer, une à une, en revenant de temps en temps sur chacun pour essayer de mieux cerner le personnage (puisque finalement il s’agit de personnages que l’on construit dans sa tête à la tête du client, pour éviter de faire la tête pendant toute la soirée et de se prendre la tête avec le têtard d’à côté qui se prend la tête à deux mains parce qu’il a mal à la tête de ces tête-à-tête qui n’ont ni queue ni tête. Mais éviter les considérations professionnelles, parce qu’à la tête du client, ça part vite dans des considérations réductrices : du genre à la vue d’un arabe, ne pensez pas nécessairement qu’il est voleur, il peut aussi être épicier ou dealer ( ce qui revient au même, seule la cam’ change…)). Donc toute ressemblance dans ce qui va suivre ne sera pas fortuite, tout simplement parce que tout cela est inventé et l’imagination pure n’existe pas, donc forcément cela vient de quelque chose réel ou tout du moins qui existe dans l’esprit des gens. Donc voilà une galerie de portrait de personnes fictivo-réelles de cette soirée ( c’est un peu de la docu-fiction comme ils disent dans le monde de la télé) :

 

            Bien sur, elle était là, celle qui vient régulièrement parce que pour l’instant tout ne lui convient pas. Alors elle vient dans l’espoir d’autre chose, comme on joue au loto, comme on va au ciné pour se changer les idées, comme l’on pourrait, si on en était capable, aller plus haut dans le ciel voir si la Terre est encore belle. Elle était peut-être avec quelqu’un mais, c’était pas le bon « quelqu’un », trop quelconque pour elle, elle attend quelqu’un, malheureusement elle ne sait pas qui. Qui sait peut-être viendra-t-il ce soir ? en tout cas, c’est ce qu’elle se dit. Cela dit, en attendant elle préfère ne pas venir seule, ça fait toujours mieux de pas venir seule, ça fait sociale, ça fait bien, ça fait occupée et laisse le plaisir de la conquête pour le quelqu’un en question. Du coup, elle est là, sans être là, un peu las d’être là et las.

 

              Evidement, y a toujours les meilleures amies du monde, celles qui à 14 ans se disaient Meilleures amies pour toujours (MAPT en abrégé) même si évidemment le toujours souvent avait une temporalité limitée au prochain grand amour ( qui durera 3 semaines ) d’une des deux protagonistes. Mais dans ce genre de circonstance, il n’est pas question de mec, ou seulement implicitement : on mate, on observe, on fantasme, on se dit que lui, il est définitivement pas pour moi, que lui est craquant…mais on ne passera pas à l’acte ce soir, on est sorti entre copines, donc pas de ça ce soir. On est là pour s’amuser pas pour se crêper le chignon. Alors on danse et on jacasse ( fort si possible, je sais pas pourquoi, mais fort c’est mieux, c’est comme ça, pour montrer qu’on s’amuse bien sans doute, s’exprimer pleinement ( parfois trop au risque de devenir exagéré) entre amies, même si derrière on est toujours à couteaux tirées avec toutes les autres ( sauf soi-même, quoique, dans le groupe, y en a toujours une qui fait un peu la gueule, un peu déprimé, pas envie de sortir ce soir, faut que je me lave les cheveux, j’aide ma mère pour faire à manger ou quelque chose du genre mais au final, elle cède toujours)), on rigole aussi. Beaucoup. Vraiment beaucoup.

 

            Elle, c’est plutôt beau cul ( quelle transition de toute beauté, c’est le cas de le dire). Et visiblement elle l’a bien compris et a tout investi dessus. Alors forcément quand elle danse, c’est tout un cirque. A coté, le cirque Pinder avec ses lions, ses éléphants et ses rats musqués c’est de la rigolade. Non elle, elle peut t’ameuter tout un quartier, rien qu’en faisant bouger « l’endroit où le dos ressemble à la lune » (merci Brassens de mettre un peu de poésie dans ce monde ultra-moderne). En tout cas, c’est ce qu’elle espère et pense. Bien oui, elle est pas trop là pour voir mais être vue. Elle est pas trop là pour prendre mais être prise. Elle est pas trop là pour mater mais pour être maté. Par contre elle est là pour allumer, ça c’est sûr. Alors elle en fait toujours trop évidemment mais ça doit plaire, je crois, en tout cas elle, elle le pense. Sans cesse, elle en rajoute, jamais assez provocante, jamais assez aguicheuse, jamais assez sensuelle, jamais assez finalement. Mais elle est pas seule en général : toujours avec une copine, mais une seule, une sorte de confidente, d’amie avec laquelle elle partage tout ( enfin ce qui l’intéresse de partager. Par contre, à l’inverse, elle ne s’intéresse pas souvent aux problèmes ( souvent plus existentiels que les siens) de sa copine, normal, ça l’intéresse pas).

 

            Lui aussi, il était là, pas celui qui fait la gueule dans son coin, mais celui qui fait la gueule plus ou moins au milieu de tout le monde. Alors au début, on pourrait le croire seul, peut-être séparé du soir même, du coup il a décidé de venir ruminer ses remords ( parce que c’est pas lui qui a rompu, c’est sûr) au bord de la piste de danse, une bière pour cavalière. Mais pas du tout en fait. Il est avec quelqu’un mais, même en sa présence, aucun effort pour décrisper son visage sur lequel on pourrait voir toutes les haines du monde. D’ailleurs ne croisez pas son regard : un regard de tueur. Il en veut à la planète entière, pas satisfait de son sort, oubliant que peu le sont et que l’être vraiment ne doit pas être une situation enviable ( les perspectives de progrès et d’évolution sont assez rare dans ces cas-là, alors que celles d’un déprimé le sont beaucoup plus). Sans doute, ce soir, elle l’a un peu forcé à venir ici, lui qui aime pas trop danser et qui ce soir voulait regarder du foot à la télé. En plus il connaît personne, parce que forcément, il sort pas trop souvent…

 

Evidement, il y a celui sans qui cette soirée ne vaudrait pas le coup : le mec bourré. Alors faire la psychologie du mec bourré, c’est vraiment pas évident. Pour celui-là, je crois qu’il n’était pas spécialement bien ce soir alors il voulait pas se prendre la tête ( par contre en rentrant il risque de se prendre la tête entre ses mains au dessus de la cuvette des toilettes, avant de se taper la tête contre les murs le lendemain, à se dire : « qu’est-ce que j’ai foutu hier ?»). Il est venu tout seul ce soir. C’est pas trop son habitude, mais il s’est dit, je verrais bien quelqu’un que je connais, et puis sinon c’est pas grave, je resterais seul. Alors évidemment, peu de gens l’aime bien ce mec dans la soirée, surtout qu’il est tout seul ( parce que le mec bourré bien entouré, ces derniers l’aiment bien : il fait marrer la galerie en alignant des phrases sans queue ni tête ( ça fait trois fois dans ce texte que j’utilise cette expression quand même), tout le monde va être écroulé quand il aura embrassé la serveuse ou qu’il sera tombé 4 fois de suite par terre. Mais c’est vrai que pour certains ( qui n’ont pas forcément tort), c’est plus pathétique qu’autre chose, parce que pour eux une soirée sans alcool ça existe, parce que pour eux,  en arriver là, ça démontre un certain malaise interne, parce que l’alcool ça pue ( bon c’est un argument comme un autre, argument que je ne défendrais pas)), du coup il dérange, il est un peu brusque, un peu pataud, il essaye de temps en temps de draguer une jeune minette ( surtout qu’il n’a plus l’âge d’être étudiant). Mais pour lui, tout ça n’a sans doute plus vraiment d’importance, peut-être ressassera-t-il tout cela le lendemain en se levant à 15H…

 

Lui, dans son coin était là à déprimer. C’était sûrement un prof ( ne me demandez pas pourquoi, je le sens, c’est comme ça). Sa femme vient de partir. Ce soir, elle en avait marre. Donc elle a fait ses valises et s’est fait la malle. Parce qu’elle s’ennuyait. Comme l’ennui porte conseil, elle s’est enfin décidée. Du coup, ce soir, il restera seul. Enfin pas complètement : il peut compter sur ses amis qui lui ont proposé de se changer les idées ce soir en venant ici. Mais il garde ses distances avec eux et préfère écouter leur conversation d’une oreille distraite. Elle est là. Pas dans la boîte, faut pas rêver, ça fait trop mal au cœur. Non elle est là dans sa tête, omniprésente. Elle a fait le ménage dans son cerveau et désormais est toute seule. Rien d’autre, elle a tout jeté à la poubelle : les soucis financiers, l’anniversaire du p’tit, sa conférence au Guatemala de lundi prochain… Du coup, il est bien obligé de l’avoir en tête, donc de la voir. Mais au bout d’un temps, fini les considérations machistes et se met lui aussi au ménage : d’un coup il la balaye de son esprit. Plus jamais il ne veut la revoir dans les parages de son cerveau. Il ne va quand même pas s’arrêter de vivre juste pour elle. Ca la réjouirait trop…mais évidemment tout cela doit se faire doucement : étape après étape. Pour l’instant il choisit de se rapprocher de ses amis et d’échanger quelques futilités qui ne pourront lui faire de mal, il en est persuadé. Et cela semble marcher, il se prend au jeu d’énoncer quelques banalités, des évènements sans intérêts pour se divertir, ne pas se prendre la tête … Il oublie enfin, pour l’instant certes, mais il oublie, ce soir tout seul dans son grand appartement, ce sera sans doute une autre paire de manche mais le futur, il n’y pense pas, il veut vivre au présent sans elle, sans l’espoir d’un avenir avec elle.

 

            Moi, dans tout ça ? vous ne voulez quand même pas que je fasse pour vous ma propre analyse. Non je ne me donnerais pas en spectacle. Mais si vous voulez ma psychologie, soit vous arrivez à me convaincre de faire une séance de psy, soit vous me faite subir un événement difficile qui sera forcément, parce que c’est la mode en ce moment, suivi d’une cellule d’aide psychologique aux victimes et proches des victimes. Mais la solution que je peux vous proposer, c’est de prendre un peu dans tous ces portraits quelques traits et vous devriez plus ou moins pouvoir me reconstituer : parce que forcément lorsqu’on écrit, on met toujours un peu de soit, après je vous laisse voir ce que vous voulez de moi entre tous les traits (plus ou moins psychologique, je l’admet, parce que c’est vrai, c’est un peu de la psychologie de surface par moment, pas loin de la psychologie de grande surface par moment même, tellement cela peut être peu évolué). Comme l’Homme a construit Dieu à son image, je vous laisse me construire à l’image que vous avez de moi, celle que vous voulez, je vous dirais ensuite si ça me convient, parce que Dieu lui a pas eut son mot à dire, mais moi je me laisserais pas faire comme lui, je ne veux pas qu’on construise je ne sais quelle image de moi-même et surtout qu’on s’en serve pour justifier je ne sais quel acte de cruauté comme toutes les chapelles semblent faire…

 

 

 

Vendredi 29 septembre 2006   

provincialisme et dépendances

Patrie, je te hais…Et tout ce qui va avec.

 

 

Un petit billet d’humeur, pas que je sois de mauvaise humeur, mais juste pour vous faire humer l’air d’ici, d’une heure tardive d’hier.

 

Puisque Je fus témoin ce soir-là d’une étrange discussion, quelque chose que je pense je n’aurais sans doute pas entendu en France, ou en tout cas pas avec la même vigueur. Ils étaient là, tous des français autour de la table à discuter, moi dans la cuisine seul à me faire à manger ( il faut dire il était 10 heure et peu de personnes mangent et encore moins se font à manger à cette heure. Remarquez moi non plus en général mais des impératifs circusiens en ont décidé autrement. Bah oui parce que moi, je ne suis pas comme Lucien qui après le boulot prend des cours de dessin : «  toute la journée monsieur vend des poireaux et le soir il dessine des navets. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’un légume pareil ?? » phrase à laquelle vous devriez tous me répondre, en supposant que vous avez un minimum de culture cinématographique «  vous au moins vous ne risquez pas d’être un légume, puisque même un artichaut a du cœur ». Donc non je ne prends pas des cours de dessin mais de jonglage pour enfin prendre le temps de m’améliorer).

 

Donc ma position était idéale : je cuisinais paisiblement sans que personne ne m’adresse la parole, mais je n’en perdais pas une miette, écoutant d’une oreille assez peu distraite ce qui se tramait derrière cette cloison de cuisine. Bon je vous avoue que déjà de ne voir attablés que des français ne m’avait pas réjoui et ne m’avait pas fait présagé quelque chose de très positif quand à l’intérêt qu’il pourrait y avoir à manger dans la cuisine, outre celui somme toute très primaire qu’est celui de manger…mais en fait je ne regrette rien, non rien de rien…je ne pus m’empêcher de penser à Desproges et son magnifique réquisitoire contre Monsieur Le Pen et sa tirade finale empruntée pour l’occasion à un autre jongleur de mots ( mais cette fois-ci chantés) : Georges Brassens : «  quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire / contre les étrangers tous plus ou moins barbares/ Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre/ les imbéciles heureux qui sont nés quelque part »et puis je crois que je vais en rajouter un autre morceau c’est tellement bien écrit « Maudits soient ces enfants de leur mère patrie/Empalés une fois pour toutes sur leur clocher/Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie/Vous font voir du pays natal jusqu’à loucher/Qu’ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète/Ou du diable vauvert ou de Zanzibar/Ou même de Montcuq il s’en flattent mazette/Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part/Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part »).

 

Alors certes je n’y vais sans doute pas avec le dos de la cuillère comme le dit Maïté quand elle mange une crème brûlée. Ils ne sont absolument pas xénophobes , ni même nationalistes mais leur discours ressemblait à un provincialisme exacerbé tout cela pour savoir plus ou moins qui avait la plus belle région de France. Surtout la marquise sur le château, cela en devenait caricatural quand on considérait les régions d’origine des protagonistes : pour résumer ( en fait c’est pas vraiment un résumé, à part les nombres qui sont plus ou moins fiables ) trois venaient du Nord et trois d’Aix (ou de Marseille, ce genre de détail m’échappe souvent même si pour eux, je crois que pour les habitants de ces deux zones excessivement empruntes de traces humaines (autrement dit, deux villes ) ce n’est pas un détail : être aixois ou marseillais, c’est pas pareil) et un de Clermont ( bon pas exactement Clermont mais pour simplifier ce sera Clermont) mais ce dernier ne prit pas part à cette conversation ou si peu. C’était donc une belle opposition Nord-Sud dans toutes les règles de l’art. Alors je passe les querelles régionalistes intra-région( du genre, « Lens c’est pas le Nord, c’est les ploucs »), je passe également les considérations météorologiques de base ( « dans le nord il pleut tout le temps », « le temps est triste, c’est pour ça que vous buvez beaucoup », «  t’as jamais de soleil, c’est toujours un peu gris » ou encore « nous on a pas besoin de boire, le ciel est déjà beau », bon la retranscription est plus ou moins aléatoire mais bon vous saisissez l’idée qu’on peut résumer en des termes de nourrissons : « la pluie c’est caca » ou « c’est quand qui fait soleil ». Pour me mettre en porte-à-faux avec cette idée, je ne peux m’empêcher de citer Renaud, dans une chanson que lui-même affectionne particulièrement, et que moi aussi ( et puis ça change de sa dernière «  la clope » qui vaut ce qu’elle vaut…c’est ça que d’être abonné à la newsletter de Renaud, on est au courant de pleins de choses de ce genre) qui s’appelle « P’tite conne » : « moi j’aime le soleil tout autant que la pluie/ quand je me réveille et que je suis en vie/ c’est tout ce qui m’importe, bien plus que le bonheur/ qu’est affaire de médiocre et qui use le cœur »), je passe également sur la manière particulière de mieux connaître l’autre (région en l’occurrence) en cherchant à savoir quelles fêtes ou évènements ils ont chez l’autre ( bon à priori, ça peut être positif) mais faudrait aussi savoir quel genre d’événements ils cherchent : pour résumer ( non grossièrement parce que c’est ce qu’ils disaient) : ils voulaient savoir ce qu’il y avait comme fête pour boire dans le Sud et les évènements cités dans le sud ne leur allait pas trop, trop culture pas assez beuverie (ce sont des mots qui ont été employé)…  

 

Donc je ne m’éternise pas sur tous ces aspects pour plutôt parler de cette belle opposition régionale. Alors bien sûr ils ne sont sans doute aussi chauvin que je veux le faire croire mais la discussion a pris une telle vigueur par moment que je ne pus m’empêcher de penser que tout cela avait un minimum de sérieux et de sincérité dans leur esprit. Alors je comprends qu’on aime sa région parce qu’on y est né, parce qu’on y a toujours vécu et cela peut ressortir lorsqu’on est à l’étranger, loin de cette région justement. Mais je ne suis pas sûr qu’on soit obligé de dénigrer les autres et de penser que sa région est la plus belle…pour ma part ( sans pour autant vouloir me porter moi-même en triomphe), j’aime la France tout autant que la Terre, j’aime la Touraine et la Strasbourie, j’aime la Finlande et je pense que je pourrais tout autant aimer la Pologne ou le Rwanda. Je ne veux pas pour autant faire du relativisme culturel en mettant tout sur le même plan, tout ce que je veux dire, c’est que chaque entité, aussi minime soit-elle, sur cette planète a son intérêt pour quelqu’un ( pas en terme économique bien sûr… « hélas » penseraient bien certains). Chaque grain de sable a un sens pour quelqu’un ( faut faire attention tout de même, à trop faire attention au grain de sable, on commence à avoir un grain…), pas forcément pour tout le monde, souvent pour une minorité, mais ici pas de démocratie, ici c’est une monocratie : chacun peut avoir une légitimité à aimer telle partie de l’univers sans avoir besoin d’une majorité pour aimer. Parce que si on faisait confiance à la majorité, en la matière, en France, notre seul lieu de vacances deviendrait la côte d’azur pendant que la Bretagne, la Normandie ( je ne parle même pas de la Creuse) les Vosges disparaîtraient de nos esprits. Il s’agit juste d’être capable de voir les richesses partout où elle se trouve, sans en occulter d’autres. Faisons preuve d’ouverture. («  vous allez vous aimez les uns les autres bordel de merde » déclarait Jésus dans « Jésus II le retour » des inconnus où Jésus avait un petit quelque chose de Rambo)

 

Je suis tolérant ( enfin j’espère l’être, à vous de me le confirmer) mais j’ai souvent du mal à accepter ce genre de bataille rangée entre d’un côté les forces d’une région et de l’autre, les forces d’une autre région, surtout au vue des armes utilisés lors de la bataille. Je vais essayer de vous reconstituer la bataille d’hier. Donc pour l’occasion je vais faire chroniqueur de bataille, mais façon moyen-âge pas type guerre en Irak parce que commentateur de ce genre de bataille, c’est pas passionnant ( en fait ça donnerait quelque chose comme ça : « alors oui, ici Pierre Miglioretti qui vous parle en direct de Bagdad où la bataille vient de commencer. Il s’agit ma foi d’un bon début de bataille avec un engagement massif dès le début de la partie de la part des deux camps. Il ne semble pas y avoir de round d’observation entre les deux adversaires du jour. On peut voir de beau mouvements offensifs des américains notamment avec Tomahawk et Benjamin Fift, d’ailleurs surnommé B 52, rappelant le nombre de réalisations à son actif en équipe nationale. Mais l’Irak semble être bien regroupé en défense et désormais attend que l’orage passe avant d’à son tour lancer une offensive. En attendant, ses défenseurs centraux font un magnifique travail, très solides face aux assauts américain : en défense centrale, Opi Tahal est présent à chaque nouveau raid offensif de Tomahawk tandis que dans les couloirs latéraux, Hamed Sin ( NDLA[1] : prononcer comme sein ou sine, c’est comme vous voulez, le jeu de mot est tout aussi pathétique) empêche tout débordement vers les extérieurs…. » « … je reprends l’antenne, puisque la supériorité numérique des américains semblent désormais peser lourd sur la défense centrale irakienne. Je vous rappelle donc que l’Irak est réduite à 9 contre 11 depuis que ses deux attaquants ont été expulsés, à savoir le numéro 11 Hamed Biohlogik et le numéro 9 Hatahak  Teherarist, par l’arbitre des Nations Unies. Il se pourrait, une information à laisser pour l’instant au conditionnel, que l’arbitre aurait touché des pots-de-vin de la part des dirigeants américains. Désormais cette supériorité semble indéniablement saper le moral des troupes adverses. On ne retrouve plus la motivation de la première mi-temps. Le coach irakien, Saddam Hussein, a beau les exhorter à plus d’engagement, en promettant à tous la vie éternelle en cas de contre-attaque surprise ( NDLA : et suicide du même coup). Malgré l’entrée en jeu d’Ali Quaida, jeune joueur d’origine afghane récemment naturalisé, et qui selon les spécialistes, est promis à une grande carrière), les irakiens ne semblent pas en mesure de changer le cours du jeu. J’en profite pour vous rappeler l’ouverture du score par les américain à la 55ème minute grâce à une superbe frappe de Tomahawk sur laquelle la défense d’opi Tahal s’est complètement troué, ne laissant ainsi aucune chance à celui que l’on surnomme dans les buts  le Bahasar»  (NDLA : prononcer avec un « Z », le « S », sinon vous perdez tout effet comique)…)

 

Vous le voyez, c’est quand même pas passionnant. Donc moi je vais plutôt vous refaire la bataille d’hier à la manière du Moyen-âge : « Messires, bonjoir (NDLA : à l’ époque, on avait pas encore tranché entre Bonjour et bonsoir), je vous prieois de vous asseoir pour assistoy au grand duel organisoy par le roy du royaume des Francs pour dire quelle seroit la plus belle regions du royaume. Il s’agiroit donc d’un duel entre les Chtimi du Nord et Aixois du Sud. Alors le Chtimi s’avançoit confiant en soi, il portoit un beau tissu de soie, qui ma foi, lui va à ravir, reste à savoir si la loi autorisoit un tel habitoit (NDLA : il n’a quand pas dit « habilles-toi », faudrait pas se méprendre, ils combattaient habillés quand même). Il est fermemoi (NDLA : … cette putain de porte…) décidé à l’emportoi face à l’aixois ( NDLA : l’ex quoi ? ). Il attaquoit (NDLA : …sur le bras, on dirait une tâche, c’est pas grave j’espère ?…) avec un seau remploit de bières brulantoi (NDLA : …ce feu qui te meut…) qui risquoit de le soulois (NDLA : la sous-loi correspond finalement dans notre système politique actuel à un décret) fortement. Mais en face, l’aixois n’est pas décidois (NDLA : on a pas retrouvé les quatre autres doigts, sans doute sectionnés en utilisant une bêche et ensuite jeté dans la terre) à se laissoit faire : il dévoiloit son festival d’art lyrique. Mais cela ne sembloit ( NDLA : …Jack Lang serait rien…)pas impressionner le chtimi qui dispose d’autres armois (NDLA : bonjour à la famille au passage, désolé pour ceux qui ne peuvent comprendre ce jeu de mot)… » Bon c’est quand même plus marrant au Moyen-Âge, non ? en plus je trouve ça plus réaliste : au Moyen-Âge, les combats se faisaient entre duchés, provinces et autres entités réduites de ce genre qui formeront plus tard nos régions…

 

Tout cela en fait me fait repenser à un de mes cours du jour sur l’U.E, où au détour d’un des détour du prof, je me suis dit que l’agriculture était réellement au cœur de nos problème de nationalisme : l’agriculture signifie la sédentarisation, sédentarisation qui se fait à un endroit le plus optimal possible. Or si l’on est satisfait de cet emplacement, on souhaite y rester. Il s’agit désormais de défendre sa terre.  ( le pronom possessif prend ici tout son sens : « sa terre » mais de quel droit est-ce la sienne et pas celle d’un autre ? parce qu’il fut le premier ? malheureusement en général c’est bien la loi du premier occupant qui s’applique. Comment peut-on être le premier occupant quelque part ? de la chance : être né au bon endroit, proche de terres libres à coloniser. Sinon tu peux au choix te battre ou te soumettre, dans l’hypothèse bien sûr où la coopération entre hommes est impossible, ce qui reste encore à prouver). La métallurgie ( également nécessaire pour l’agriculture) va donc trouver une deuxième utilisation ( pour les économistes, on a de la sorte des économies d’échelle) dans la guerre pour défendre son territoire, qu’on va petit à petit, au delà de la « nécessité » de se défendre des autres, choyer et bénir. Le patriotisme est né. L’attachement à une terre, tout simplement, en un mot, l’agriculture ( après, allez vous demandez pourquoi les paysans votent si souvent à droite et ont du mal à accepter les étrangers, qu’ils soient étrangers de leur pays ou simplement de leur village, tout simplement parce qu’ils sont étrangers à leur vie). Tandis que de leurs côtés les nomades sont sans attaches et ne souhaitent pas défendre de terre en particulier, puisque aucune ne semble leur appartenir. Ils voyagent seulement, ne font que passer sur Terre, alors que les sédentaires se l’approprient. Les nomades rencontrent, voient du pays, les sédentaires tissent des liens très étroits ( trop ?) entre habitants du même bled paumé. Alors voilà, c’est parfois assez simpliste mais je pense qu’il y a du vrai en partie ( le rôle de la métallurgie dans l’agriculture et la guerre, Rousseau a du en parler aussi, mais je ne sous-entend pas que, puisque Rousseau l’a dit, j’ai raison…)

 

Reste par contre à savoir ce qui est le mieux pour l’homme et pour la Terre : pour l’homme j’ai pas trop envie de me prononcer, même si je pense que le nomadisme a sûrement plus de bon que la sédentarité, mais je veux plutôt parler de la Terre : finalement de ce point de vue, le nomadisme est peut-être plus dangereux : le nomade sans attache, ne prend pas soin de la Terre puisqu’il ne se destine pas à rester à l’endroit où il est : étant sans cesse en mouvement, il peut fréquemment avoir  une attitude prédatrice vis-à-vis de la nature, qu’il n’a finalement aucun intérêt à sauvegarder puisqu’il se déplace contrairement au sédentaire qui doit prendre soin de sa terre pour la pérenniser et ainsi récolter pendant longtemps les fruits de celle-ci.(tout cela est encore très simpliste et schématique, je sais, parce des nomades, ne faisant que passer peuvent tout aussi bien ne pas avoir le temps de tout détruire sur leur passage) Pourtant, aujourd’hui, demandez à la terre fatiguée du centre des Etats-Unis, à celle déforesté (ça existe pas normalement comme terme, mais comme dans la réalité, ça existe, ça doit aussi exister dans le dictionnaire ) du Brésil, à celles érodées des plaines de l’Europe, si les humains qui lui marchent dessus sont sédentaires ou nomades …on marche sur la tête, ou sur la Terre plutôt…

 

P.S : si les protagonistes par hasard passe sur ce site, ne m’en veuillez pas de ce texte, je n’ai rien contre vous. C’est seulement ce provincialisme paroxystique que j’ai parfois du mal à digérer…

 

 

 

 

Jeudi 21 septembre 2006    


[1] Note de l’auteur pour ceux qui auraient pas compris, donc autrement dit, moi  mais pas le commentateur.

une journée particulière…(Part 1, en fait, c’est juste parce que c’est trop long pour que je laisse le texte en un seul morceau mais c’est un seul et unique texte)

Une Journée Particulière…(Part 1)

 

Un titre emprunté 7ème art parce que depuis que je suis en Finlande, je ne peux vraiment satisfaire ma boulimie cinématographique ( à cause des risques de régurgitation dus à la piètre qualité des produits cinématographiques ici proposés), je ne peux donc m’empêcher de référer aux salles obscures qui me manquent tellement ( sans pop-corn, ni Soda, si possible parce que c’est vrai qu’en la matière, je suis un puriste qui attend la fin du générique pour quitter la salle). Pour autant, ce film (d’Ettore Scola, pour les incultes ) manque à ma liste de films déjà reluqués( avec bien d’autres comme Arizona Dream, Felicia’s Journey, les Truffaut mais je m’arrête là parce que comme je l’ai dit précédemment, je suis boulimique, donc malade mais volontairement donc la liste est longue). Mais c’est vrai que cela devrait convenir au récit que je m’apprête à vous narrer. Parce qu’hier fut une journée particulière, une journée un peu à part, un peu bizarre, entre bises de la vie et blizzard troublant, si loin d’Ibiza et si proche du bazar, « in the middle of nowhere » et si loin de Nevers…  « y a des jours qui se comptent mais c’est pas du calcul, c’est la vie qui raconte quand la routine bascule, ça s’boit comme du p’tit lait, tu demandes sur quelle face s’est arrêté son dé, sur quel angle elle te place » comme aiment à le chanter « entre chiens et loups ». Pour vous ce n’est peut-être pas gênant, mais j’aimerais ne plus m’en référer à quiconque et désormais parler à la première personne du singulier tant tout cela me paraît singulier et pourtant si commun…

 

  Tout avait commencé jeudi dernier : je venais de trouver une piste en or, de quoi refaire la ruée vers l’ouest mais au Nord ( bah oui une piste en Nord…désolé). En fait au fil de mes pérégrinations websterales[1], je trouve la perle rare, le site Internet que je pourrais fouiller des heures et des heures comme l’on fouille un site archéologique, celui que l’on observe d’abord avec minutie avant de se lancer à corps perdu dedans ( mais avec circonspection : on prend des pincettes et des pinceaux, on retourne chaque objet délicatement avant de le reposer à son exact emplacement, à la limite on préfère le regarder que de le déplacer, de peur de tout ruiner) , celui que l’on pourrait choyer des années durant parce qu’avant de révéler le précieux trésor, on reste seul à l’explorer. Ce site en fait est un ouverture, une porte de sortie, un échappatoire à la grisaille de la vie, notamment urbaine. En fait, parce qu’il est temps d’être clair ( comme le dit souvent Madame Chazal), ce site n’est autre qu’un site finlandais pour des activités de plein air comme la marche (la randonnée, pas la marche forcée à la russe), la course (pas comme celle des pauvres voleurs amateurs qui essayent d’échapper à la police), le canoë ( pas celui des pauvres mexicains qui tentent de passer la frontière du Rio Grande qui les séparent de leur riche voisin américain) ou le vélo (mais pas celui de ceux qui en ont fait un juteux marché et du coup lui font perdre tout intérêt sportif en remplaçant de banals jus par de piteux produits), enfin bref des activités de plein air. Mais sur ce site on pouvait également trouver, en lien avec ces activités des indications sur tous les parcs naturels nationaux de Finlande…alors vous vous doutez bien que toutes ces informations ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sédentaire urbain qui ne sort plus de chez lui qu’en Charentaises ( même si ici je sais pas trop si ils connaissent les Charentaises…) pour aller faire un Lotto (ou jouer aux machines à sous, sacrément à la mode ici, au point que je ne sais pas si ils connaissent les casinos, puisque l’on trouve les machines à sous dans les supermarchés… ou sinon, c’est pour aider pour préparer le repas : tu pars faire tes courses avec 20 euros que tu joues et si tu gagnes, c’est super, tu peux t’offrir des petits mets succulents et si tu perds…tu fais régime ce soir…) dans l’espoir de toucher le gros lot et de changer de vie… ( après le mythe de l’existence de Dieu qui a corrompu des centaines de génération, celui de l’argent qui rend heureux semble s’installer dans notre monde moderne…ah salaud de capitaliste, ils nous insufflent de nouvelles idéologies sacrément tordues !!!).

Evidement, vous pouvez vous en doutez, je me suis laissé tenté par un de ces parcs naturels nationaux…en plus comble de chance( de temps en temps ça aide, mais faudrait pas s’habituer à compter uniquement dessus…), il se trouve que deux ( voire trois) d’entre eux se trouvent dans un diamètre de 100 km de Tampere. Evidement, j’ai mon petit préféré…mais ( forcément il y a toujours un « mais » dans ces cas-là, à défaut d’un « met » parce que la cuisine finlandaise est loin de valoir … de valoir quelque chose…[2]) après quelques recherches il s’avère difficilement accessible en transport en commun. Or il s’avère que je suis un fervent partisan de ce mode de déplacement et donc je me refuse à utiliser une voiture en des circonstances pareilles ( bon de toute façon, mon permis est en France, je n’ai pas de voiture et louer une voiture en tant que jeune conducteur n’est pas possible…). Mais ( celui-ci est un bon « mais », quand y en a deux ça s’annule, c’est comme les signes astrologiques : « quand t’as pareil, ça s’annule : par exemple Gémeaux, ascendant gémeaux, ça fait pas 4 personnalités », comme dit plus ou moins ( c’est de mémoire) Zabou Breitman dans « Cuisine et dépendance ») par de bons conseils de ma tutrice finlandaise, je m’oriente vers l’ouest pour ne pas me retrouver à l’ouest dans la nature. Visiblement prenant son statut de tutrice très à cœur, elle me fournit les horaires de bus, des conseils pour aller en forêt à cette époque de l’année, des belles photos de champignons à ne pas consommer ( même avec modération, ça passe pas) mais il manquait tout de même les horaires d’un second bus pour relier une ville au parc qu’elle ne pouvait obtenir et cette information vous allez le voir par la suite a son importance quand même…

 

Bon maintenant que j’ai planté le décor comme on plante une tente pour que celle-ci tiennent plusieurs semaines de suite, voire des mois ( bon ça va pour la comparaison, j’ai quand même pas mal détaillé non ? que ceux qui ne sont pas satisfait de cette présentation me le dise et je referais une intro), je vais parler un peu d’hier mais pas de Dierre…

7H33 (oui j’aime pas mettre mon réveil à une heure pile…), mon portable sonne avec sa foutue sonnerie qui te dit l’heure et te donne des ordres ( « it’s time to wake up »). Un peu endolorie par les heures de sommeil qu’il me manque, je pose un pied sur le sol puis un deuxième. Je pose à nouveau le premier pied devant le deuxième. Enfin bref, je marche. Je me déplace vers la fenêtre : « et merde, il faut super beau », pas le choix faut que j’y aille, je vais quand même pas passer ma dernière journée de vacances enfermé dans ma chambre…je passe quand même les détails sur ma préparation et me voilà donc dans un bus en direction de Parkano ( pour ceux qui connaissent pas, c’est-à-dire pour tout le monde, pas que je vous sous-estime mais moi-même avant Vendredi dernier je connaissais pas…) 87Km au nord Ouest de Tampere ( vous inquiétez pas je n’ai pas appris ce chiffre par cœur ( j’aime pas apprendre des chiffres qui servent à rien )c’était seulement marqué sur le ticket). Je ne vous raconterez pas le voyage, hormis le fait que je me sentais vraiment à l’étranger : bien sûr la radio n’était pas française mais surtout le paysage : c’était pas une belle campagne française avec une alternances de vaches ( ou de mouton), de champs immenses et rectangulaires (qui sont arrosés même quand il pleut) et de radars. Hormis les radars ( Sarko a du passer par là, parce que c’est vrai qu’il y en a quelques uns, mais remarquez ils doivent servir parce que limiter des routes de campagne à 60, faut vraiment vouloir être sévère avec ses administrés. Mais remarquez, c’est ce que nous faisait remarqué ce matin notre professeur de politique nordique comparée : les finlandais ont confiance dans leur police, ce qui implique que celle-ci se voit doter de nombreuses prérogatives ), rien de tout cela. Non nous c’est « water everywhere »comme j’ai déjà du le dire : des lacs, des étangs, des marres, la mer, des flaques, des lagons, des bassins, de la flotte, des marécages, des bouteilles d’eau, des glaçons, des arrosoirs remplis à ras-bord, appelez ça comme vous voulez mais partout de l’H2O. Et puis des arbres bien sûr, tous en bois, comme dirait Renaud.

Et puis enfin la pancarte que je commençais à attendre : celle annonçant mon bled paumé dans la nature ( en fait comme beaucoup de villes en Finlande). Je descend de mon bus, un peu perdu comme l’est la ville en Finlande. Mais je ne perds pas mes repères : un supermarché : parfait faut que j’achète à manger pour ce midi. Alors comme à chaque fois que je pénètre dans l’antre principal de la société de consommation, mon seul but est de ne pas trop consommer… pas nécessairement dans le but de me mettre en porte-à-faux avec les principes capitalistes mais juste pour pas trop dépenser…j’attrape donc après une comparaison hâtive de tous les prix quelque chose qui ressemble à du jambon de poulet et du Ranskanleipä ( du pain français). Et puis voilà je suis prêt pour partir : le premier bus pour aller au parc est à 15h10. Or il est même pas 11h, donc pas question de rester à me tourner les pouces ( surtout que ça fait mal ) en attendant un bus. Le parc est à 7km de la ville( je sais plus d’où j’ai tiré cette info, mais à postériori j’aimerais bien le savoir), je vais marcher, ça me fera les pieds ( tout jeu de mot dans cette phrase serait absolument fortuit …). Je connais ma direction, donc je commence à arpenter mes premiers lacets de la montagne…euh non c’est pas ça, ça c’est pour l’été prochain ( j’en profites donc pour lancer un appel à tout le monde ici : j’ai de grandes envie montagnardes en ce moment : pas seulement de tartiflette et de bon vin des alpes, non j’ai des désirs de grandes randonnées en montagne, avec refuge et tout, chanson au coin du feu à côté du refuge et tout le tralala, bon comme ça, ça fait un peu gnan-gnan mais j’aimerais bien au moins les promenades en montagne. Alors je sais vous vous demandez sûrement ( rassurez-vous je me poses la même question…enfin je me pose la même question que celle que je pense que vous pouvez vous poser ) « comment il peut faire pour penser à l’été prochain, alors qu’il est à l’étranger pour un an, à vivre quelque chose d’exceptionnel ? » et bien oui c’est assez bizarre mais par moment je pense à ce que je ferais en rentrant…peut-être suis-je incapable de profiter à fond de mon présent, toujours trouvant mon passé si beau en espérant que mon futur le sera encore plus, en oubliant que mon présent sera bientôt mon passé et fut un temps mon futur. De la sorte, mon présent se doit d’être beau pour que mon passé et mon futur le soient…ou sinon c’est qu’ils ( le passé ou le présent ) sont édulcorés, mythifiés pour devenir eux-même beaux) Mais reprenons mon récit où je l’avais laissé, au bord d’une route à la sortie d’un village, en direction d’un autre ( nommé Kuru, parce que c’est vraiment son nom). Bon tout a l’air bon, je me suis pas trompé de route, y a des maisons typiquement finlandaise toutes de bois vêtues, peintes en rouge pour des raisons que j’ignore totalement, le soleil est là, température idéal, celle d’un beau jour de septembre, celle de l’été indien en Finlande…Après une dizaine de minutes de marche, je retrouve une route plus importante : impeccable, c’était prévu. Par contre ce qui l’était moins, c’est la pancarte qui va suivre : « Seisemisen National Park : 17 KM »…

 

Bon là je saute une ligne, pour vous faire digérer cette info qui pour moi aussi m’a demandé du temps pour l’ingurgiter et je suis même pas sûr de l’avoir avalé à l’heure qu’il est…Mais finalement pas de quoi flipper, c’est rien, je suis ici, en pleine nature, pas de bus prévu tout de suite, j’ai deux jambes, un cœur, deux reins, au moins cinq raisons de continuer ma route et puis sait-on jamais, un « 1 » s’est peu-être glissé par mégarde sur cette pancarte…on va bien voir plus loin. Mais surtout pas de panique, rien de dramatique, de toute façon j’ai tout prévu : à manger, à boire, des vêtements, un portable, une visa ( bon c’est sûr c’est pas avec une visa que je ferais face à un ours affamé qui s’est réveillé au milieu de la nuit et n’arrive pas à se rendormir ( il fait une petite dépression depuis qu’il a appris que les enfants préféraient les ours en peluche aux vrais) …), de la lecture ( avec « Angels and Demons » de Dan Brown, j’ai de quoi dédramatiser sur ma situation : dans le livre, il y un échantillon d’anti-matière qui est logé dans le Vatican on ne sait où et du coup risque de faire disparaître à jamais cette perle artistique)…et puis 17 Km à pied ça se fait…

 

Donc je continue ma route tout en faisant des calculs pour savoir à quelle heure je peux escompter arriver, à quelle heure je dois ensuite repartir pour prendre mon bus de retour. Au final j’en arrive à la conclusion que je risque de ne pas avoir beaucoup de temps devant moi dans le parc même, donc pas le temps de marcher dans le parc, tout ça parce que j’aurais déjà marché pendant des heures sur une route, certes agréable mais une route tout de même. Une solution s’impose d’elle-même : je vais devoir faire du stop. Alors bon au début, je me tâte un peu, j’hésite sur les voitures : dois-je essayer avec chaque voiture ou seulement celles que je sens bien ? Finalement, la faible fréquentation de la route ( surtout dans mon sens, comme par hasard) ne me laisse pas tellement le choix… mais malheureusement comme beaucoup de chose, la réussite du stop ne dépend pas que de soit. En la matière, je dépends des automobilistes finlandais, qui, il faut l’avouer, m’ont pas mal déçu. Désormais qu’on ne me dise pas que ces derniers sont coopératifs ou « écolo » parce que j’en ai vu passer des voitures vides ( autrement dit avec seulement le conducteur). Je pense pas qu’on perde du temps quand on prend quelqu’un en stop, alors qu’on n’aille pas me rétorquer qu’ils étaient pressé…qu’on ne me dise pas qu’ils prenaient pas la même route que moi, parce qu’ils ne se sont pas arrêtés pour savoir où j’allais…finalement j’ai réussi à en faire s’arrêter un qui malheureusement bifurquait 5 Km plus loin, mais 5 Km dans ces cas-là, ça ne se refuse pas. D’un seul coup, c’était dingue comme j’avançais vite. J’étais ravi. Le cycliste qui m’avait dépassé fut bientôt relégué à quelques petits kilomètres. Toutes ces portions de route que j’étais en train d’éviter. Si les automobilistes savaient le plaisir que ça fait de monter dans une voiture dans ces cas-là, ils s’arrêteraient tout de suite. Je crois qu’il faudrait instaurer un stage de stop obligatoire avant de passer le permis, je crois que ça ferait pas de mal à beaucoup de personnes, notamment des finlandais…Toujours est-il que je n’ai jamais autant apprécié le confort moderne que représente la voiture. Lui ne fut pas très bavard, mais je ne lui demandais pas plus, seulement de m’avancer de quelques kilomètres et je lui serais reconnaissant pour un bout de temps…mais bon toutes les bonnes choses ont une fin et ce monsieur devait emprunter un autre itinéraire que le mien, donc un peu de marche pour moi…
to be continued …juste en dessous en fait
mardi 12 septembre 2006.


[1] Une contraction de Web et vespéral issue de mon fécond cerveau que je trouve ma foi fort adéquate pour ici…

[2] d’ailleurs j’ai appris ( je sais plus où) qu’un jour Chirac avait dit qu’il avait trouvé pire que la cuisine anglaise…je vous laisse deviner la suite de la pensée de Chirac…

Une journée particulière… ( Part 2)

Une journée particulière …(part 2)

Après tous ces événements (en fait pas tant que ça) vous devez vous demander si finalement j’ai pu atteindre le parc en question. Et bien oui, vers 13H, j’arrivais sur un parking plus ou moins désert, avec un bâtiment à ses côtés, bâtiment qui servait de point information. J’en ressors vite avec un plan du site et me hâte vers un chemin que j’avais repéré en arrivant, évitant soigneusement de suivre les indications de chemins données par la fille du point info ( elle me disait soit de faire un chemin de 0.9 Km, soit de faire une boucle de 6 Km…alors soit mon bus pour rejoindre Parkano était à 16H, à 1 Km du parc mais faut pas non plus pousser… et puis mes capacités de résistance à l’effort sont mes seuls capacités que je ne sous-estime pas et de ce fait, je sais très bien que 6 Km pour moi ce n’est pas grand chose…et pour cause je vais finalement faire le double…). Donc me voilà parti vers quelque chose qui doit être un lac me semble-t-il. Un lac, vous me direz en Finlande c’est très banal. Sauf que moi je suis en Finlande depuis à peine 1 mois et je veux voir des lacs. Alors, c’est possible à la fin de l’année, après en avoir vu des centaines, je serais peut-être moins enthousiaste à la vue d’un lac. Mais j’en suis pas encore là et ces beautés lacustres ne me paraissent pas encore vulgaires. Je descend donc au bord du lac et au bout du ponton ( d’une stabilité digne d’un jeu d’Interville), c’était le paradis. Vous allez me dire : « celle là, il nous l’a déjà fait avec son lac à la mords-moi le nœud. C’est bon faudrait qu’il se décide : si il l’a déjà trouvé son paradis, pas besoin d’en trouver un autre. Et puis mince, faudrait choisir à la fin : le paradis, y’en a qu’un, c’est l’un ou l’autre ». Du coup, à tous ceux qui pensent ça, j’ai envie de leur répondre que le paradis n’est pas absolu mais relatif : il varie selon notre humeur, nos envies, nos joie et nos peine et du coup un jour, il peut être celui-ci et un autre celui-là. De plus ce paradis n’est pas seulement le lieu, il s’agit aussi de l’état d’esprit que l’on peut avoir face à ce lieu. Il n’a rien de limitatif : le paradis est pluriel, contrairement à ce que peut plus ou moins faire penser le paradis des religieux pour qui le paradis est unique, celui de leur chapelle. Mais bon trêve de justifications, c’est quand même moi qui écrit et donc j’écris ce que je ressens comme je le veux. Et puis arrêtez de me poser des questions pareilles, ça devient vraiment pénible. Malheureusement, le temps m’était compté si je souhaitais profiter quelque peu du parc. Alors bon quelques clichés et me revoilà parti. Bon je ne vais pas vous parler de toutes les merveilles que j’ai pu observer dans ce parc, je vous laisse regarder les quelques photos que je mets à votre disposition gracieusement. Toujours est-il que je pus paisiblement découvrir une certaine partie du parc. J’insisterais bien sur le terme paisiblement puisque dans le parc, je n’ai pas croisé un seul être humain de toute la journée, ni même aucun homininé plus généralement ( mais bon comme chez les homininés hormis les être humains et apparentés ( australopithèques, président des Etats-Unis, racistes et autres xénophobes par exemple) il n’y que les chimpanzés, et comme ces derniers ne courent pas les rues en Finlande, on s’en fout un peu des homininés). Du coup j’étais dans ce parc, seul au monde, à découvrir dans le calme le plus total ce petit coin de nature( ah qu’elle est loin la côte d’azur et ses empilements d’homo sapiens occidentalus, plus ou moins capitalistus qui ne savent même plus ce que c’est que la mer…je suis sûr qu’en plus de passer des heures dans les embouteillages le soir pour rentrer dans leur camping, ces personnes, apparentées parfois abusivement à l’espèce humaine, doivent avoir des embouteillages sur la plage pour voir la mer et même, si par hasard ils ont de la chance, pour se baigner. D’ailleurs je crois qu’ils devraient faire un peu comme ici : dès que t’es quelque part où tu dois attendre, tu prends un ticket et t’attends ton tour…pourquoi pas pour la mer ???). Je me sentais comme le premier homme qui a découvert un site exceptionnel, je me voyais fouler pour la première fois une terre nouvelle, qui plus est, exceptionnellement belle : je m’imaginais à la place du premier Homo Erectus à avoir découvert les gorges du Verdon. Alors au début, c’est sûr il a du trouvé ça vraiment exceptionnel : je suis sûr que notre ancêtre n’était pas insensible aux beautés de la nature. Alors d’accord, la beauté est relative, tout le monde ne trouve pas quelque chose beau, au cours du temps la définition de la beauté varie (prenez l’exemple de la beauté du corps : auparavant il ne fallait surtout pas être bronzé ( sous-entendu comme les paysans), aujourd’hui les solarium fleurissent à tous les coins de rue). Mais bon pour notre homo erectus qui voyageait beaucoup mais lentement, cela était quelque chose de tout à fait nouveau et en arrivant dans les gorges, il a du être ébahie, c’est certain. Je vois bien notre chef de famille (plus ou moins fidèle…mais à cette époque je crois que c’était pas vraiment important) devançant sa petite famille et le clan avec lequel il vit ( visiblement, comme il est devant, il devait être éclaireur. Mais bon je suis pas sûr, je le connais pas cet homo Erectus). Il arrive alors au sommet d’une colline et à ses pieds coule une rivière le Verdon. Mais ça il connaît déjà, des rivières il en a déjà vu des dizaines. Non cette fois cette rivière se trouve au milieu de la roche. Il est stupéfait, lui qui passe des heures à tailler un silex : l’eau a réussi à se tailler une place au milieu de ces roches ( bon il faut avouer qu’il lui manque des repères temporels : il ne sait pas qu’il a fallu des milliers d’année pour tailler la roche de la sorte). Il comprend la force de la nature et du coup le danger que peut représenter l’eau pour lui. Il repense alors à ces histoires qu’on lui a racontées tout petit, celles d’un lointain aïeul qui avait vu tomber la foudre sur un arbre qui d’un coup s’était enflammé. Lui aussi désormais constatait la force des éléments naturels, leur force et leur beauté, si pure, si parfaite, non falsifiable (il ne pouvait chercher en son temps à falsifier des billets de banque, mais en cet instant il sait qu’on ne peut copier la Nature, qu’il doit s’incliner devant elle, qu’il ne pourra toujours que l’apprivoiser mais ne pourra jamais la maîtriser). Même si de la vie, il ne connaissait que la nature, cette nature là qui s’étend devant ses yeux, il ne pouvait la connaître. Mais par la suite, des pensées plus matérielles ont du prendre place parce que c’est aussi un lieu géostratégique important (pour faire un joli anachronisme). Donc moi aussi j’étais là, seul au monde à fouler cette terre vierge…enfin pas si vierge que ça : les traces de l’homme sont relativement visibles : tout ça parce que le finlandais est très pragmatique et du coup a cru bon d’installer dans toutes les parties du sol instables, des bouts de bois sur lesquels marcher. Alors bon c’est vrai ça fait un peu stéréotype : « le finlandais, pragmatique, qui prévoit quelque chose de bien prévu, bien ajusté, pensé pour tout le monde »…

 

Mais qu’importe, qu’il y ait ou non au sol des bouts de bois, ou la terre ferme, j’étais là dans la nature, en Finlande. Ma Finlande. C’était celle-là dont j’étais amoureux. Je vous ai déjà parlé de mon amour impossible avec Helsinki. Alors si je ne peux aimer cette ville qui est sans doute la plus belle ville de Finlande, puisque c’est la seule à garder un certain charme, comment pourrais-je aimer les autres ? non c’est de cette Finlande que je suis amoureux, celle des arbres, des lacs, des oiseaux, des petites maisons rouges tout en bois, qu’on se croirait dans un conte d’Andersen ( sans la petite sirène, même si je suis sûr que le roi Triton se paye une résidence secondaire dans un lac de Finlande, depuis Copenhague c’est pas loin…). Celle qui a du charme, mais un charme qui ne se laisse dévoiler qu’à certains, ceux qui le cherche, qui savent pourquoi ils le veulent. Un charme délicatement caché que l’on ne peut admirer d’un simple regard, un charme qui se mérite, pas offert à tous, pas parce qu’il ne peut être divulgué à tous mais seulement parce que certains ne le cherchent. Pourtant il s’agit bel et bien d’un choix démocratique que je fais là : j’ai choisi les arbres et les lacs qui sont sans conteste plus nombreux que les hommes et les villes…               

           

Le temps m’était compté mais cela ne m’a pas empêché d’inventer un nouveau concept photographique : en fait il existe peut-être mais bon, j’avais envie de me dire que j’avais réussi à inventer quelque chose hier…donc il s’agit de la photo abstraite. Le concept est assez simple : il suffit simplement de prendre un cliché de quelque chose en le rendant non-reconnaissable, que l’on ne sache plus ce dont il s’agit, arriver au stade où l’on peut se dire «  mais qu’est-ce que c’est ? ». Donc le résultat est assez spécial mais c’est assez sympa ( en tout cas moi j’aime bien). Je mets en ligne un album avec quelques exemples mais ne vous forcez pas à les regarder, c’est quand même pas passionnant et assez spécial…

 

            Mais toutes les bonnes choses ont une fin ( je sais je l’ai déjà dit à propos d’autre chose dans ce même texte, mais je vous le répète, je fais ce que je veux ici) et je devais laisser filer mon amour retrouvé pour la Finlande pour retourner dans ma ville, malgré tout finlandaise…alors je m’en vais d’un pas alerte vers mon abris de bus, et Dieu sait que ça me connaît les abris de bus. Mon timing est digne d’un James Bond. D’ailleurs j’ai tout fait comme lui aujourd’hui : j’ai réussi à dépasser des situations inespérées sans faillir, sans même avoir peur, ni péter les plombs ( c’est le sauna qui fait ça, après y être allé, tu deviens comme l’essence aujourd’hui, sans plomb). D’ailleurs pourquoi péter les plombs ? franchement, c’est pas très utile surtout dans des situations pareilles, péter les plombs au milieu de nul part, où personne ne pourrait m’entendre ? et puis j’avais tout sur moi, de quoi survivre pendant au moins 24H . et puis bon c’est comme ça mais j’ai pas réussi de toute la journée à m’inquiéter( ma survie était plus ou moins en jeu et je reste impassible comme Sarko devant des réfugiés qu’il s’apprête à renvoyer dans leur pays. Par contre je peux me faire du souci pour choisir mes cours cette année…la nature humaine est plus mal faite que la Nature tout court …) . Non je suis devenu comme lui, comme James, tout pareil, serein, calme prêt à faire face à toutes les situations…hormis la montre high-tech qui fait aussi réveil, couteau suisse, téléphone portable, bombe lacrymogène, fer à repasser, grill-pain et lave-vaisselle. Bon autre différence aussi avec lui, c’est que moi je bouffe à côté d’un arrêt de bus du pain qui n’a de français que de nom avec un espèce de blanc de poulet tout aussi succulent…mais comme c’était bon : j’avais une faim de loup et dans ces cas-là, on mangerait n’importe quoi : c’est le moment où la survie ( bon j’exagère, mais c’est pour donner une idée) dépasse la culture, la culture culinaire en l’occurrence ( culture chez moi très développée) qui veut que l’on prenne du temps pour se faire à manger, que l’on se prépare soit même quelque chose…du coup j’en suis aussi venu à une conclusion beaucoup plus pragmatique : il est difficile ici de bien manger en Finlande mais pour manger convenablement, il vaut mieux se préparer soit-même quelque chose, c’est vraiment meilleur que le « tout-prêt ». 

 

            Mais j’aurais aimé voir ce qu’aurait fait James Bond dans les minutes qui ont suivi ce délicieux gueuleton. Parce qu’évidemment, je n’étais pas au bout de mes surprises, ça aurait été trop beau quand même, que la journée se finisse normalement : «  et le gentil pierrot prend son beau bus pour retrouver la merveilleuse petite bourgade de Parkano où tout le monde vit dans le bonheur le plus parfait. A Parkano, son autre bus l’attend gentiment pour partir vers Tampere, ville féerique où l’on ne distingue même plus les affreux vestiges de la fière cité ouvrière d’antan… » ( oui dans ces visions idéalisées, les ouvriers sont toujours à bannir : ne disait-on pas «  classe laborieuse, classe dangereuse » ?)Non c’est trop beau et trop simple. Moi je préfère quand j’attends un bus qui doit passer à 16H et qu’il ne passe pas…Moi je préfère quand j’en attends un autre ( pour aller dans l’autre sens, vers Kuru) à 16H30 et qu’il ne passe pas. Moi je préfère quand j’appelle la fille des bus et qu’elle ne comprend rien en anglais et ne parle que le finnois. Mais moi je préfère aussi quand quelques minutes après, ma tutrice m’appelle (parce que la fille des bus l’a appelé entre temps) et du coup la rappelle pour qu’on vienne me chercher. Je préfère aussi quand le mec qui vient me chercher ne me parle qu’en finnois, et à la fin m’écrit sur un papier 21 Euros, moi croyant bien entendu que c’est ce que je dois lui payer ( je sais pas à quoi ça correspondait ces 21 euros parce que je ne lui devais que 4 euros et le prix de l’autre bus pour revenir n’était en plein tarif que de 14 euros ( oui parce qu’il me parlait des horaires de bus quand il me parlait en finnois). De plus ce mec devait venir en provenance de Parkano alors qu’il est venu de Kuru…une autre énigme de cette journée )Moi je préfère enfin quand je dois attendre plus de 2H30 un bus pour rentrer chez moi. Mais aussi j’aime quand dans le bus, aux infos, je ne comprends rien à part qu’ils parlent de Chirac…

 

            Voilà, c’était les vacances, les vrais celles qu’on passe au grand air, un peu à l’aventure, où l’on fait ce que l’on a envie de faire. Mais aujourd’hui était un autre jour, ma scolarité reprend le pas sur la Nature. La Civilisation, dans une de ses formes les plus nobles, une fois encore se détache de la nature, pour bientôt pour moi, à travers  l’écologie, m’en rapprocher à nouveau, apprendre à la protéger de la civilisation dans ses aspects les plus pauvres…la Civilisation au service de la Nature pour contrer la Civilisation…

 

 

 

 

Mardi 12 septembre 2006

« les voisins » version Erasmus

« Les voisins » version Erasmus

Voilà un petit délire que je voulais me faire : vous connaissez peut-être la chanson « les voisins » des Wriggles.  Comme désormais je vis entouré de gens venant d’horizons totalement différents ( souvent de pays différents, avec donc chacun leurs habitudes et tout) et que je croise relativement fréquemment, je me suis dis que je pourrais parodier « les voisins » avec des éléments de mon quotidien immobilier d’ici. Alors avec beaucoup de mansuétude, je pardonnes à tous ceux qui ne connaissent pas les textes et les fournit aimablement avec ma version tampérée ( non cette version n’est pas plus « soft » que celle des Wriggles et non je n’ai pas fait de faute d’orthographe, seulement un jeu de mot assez ridicule et facile sur mon actuel lieu de résidence). 

 

 

Y’a la p’tite vieille du rez de chaussée et son p’tit chien méchant
Y’a la danseuse et son petit cul qui rentrent tard la nuit
Y’a le père de famille divorcé qui m’parle de ses enfants
Et y’a les voisins du d’ssus… qui font du bruit

J’vais pas donner des coups de balai sur mon plafond
J’vais pas m’mettre à gueuler comme un pauv’ con
J’en parlerai pas au Syndic, et j’appellerai jamais les flics
J’continue d’croire qu’il me suffit de rester poli, pour être compris

Y’a l’étudiant fan de Tryo
Qui commande des pizzas
Y’a Marie-Claude qu’est au chomdû… Bientôt au RMA
Y’a deux aut’ gars dans un studio
Paraît qu’ils s’entendent pas
Et y’a les gros cons du d’ssus
Qui s’prennent pour Metallica…

J’vais pas donner des coups de balai sur mon plafond
J’vais pas m’mettre à gueuler comme un pauv’ con
J’en parlerai pas au Syndic, et j’appellerai jamais les flics
J’continue d’croire qu’il me suffit de rester gentil, pour être compris

Y’a la p’tite vieille trop maquillée qu’aime pas comment j’m’habille
Y’a la danseuse en p’tite tenue qui vient m’taxer du sel
Y’a l’père de famille qui m’lit l’courrier qu’il reçoit de ses filles.
Et y’a les gros connards du d’ssus qui se prennent pour Jacques Brel
Y’a l’étudiant fan de Java qui s’remonte des Kebab
Marie-Claude qui sait pas qu’j’lai vue fouiller dans les poubelles
Dans leur studio y’a les deux gars qui s’engueulent en Arabe
Et y’a ces trous du cul d’intermittents qui foutent le bordel

Deux nuits que j’donne des coups d’balai sur mon plafond
Deux fois que je me r’trouve à gueuler comme un pauv’ con
Mais cette fois j’vais me mettre en colère
J’vois pas pourquoi j’me laisserais faire
Quand faut y’aller, bah faut y’aller, y’a plus d’pitié… Là ça va chier !
Deux nuits que j’donne des coups d’balai sur mon plafond
Deux fois que je me r’trouve à gueuler comme un pauv’ con
Mais cette fois j’vais me mettre en colère
J’vois pas pourquoi j’me laisserais faire
Quand faut y’aller, bah faut y’aller, y’a plus d’pitié…
Merde ! Là ça va chier !

Y’a la p’tite vieille
Y’a la danseuse
L’père de famille
Y’a l’étudiant
Y’a Marie-Claude
Y’a les deux gars

Y’a la p’tite vieille
Y’a la danseuse
L’père de famille
Y’a l’étudiant
Y’a Marie-Claude
Y’a les deux gars…

 

 

Et maintenant ma version : alors bon c’est sûr vous allez me dire, y a des fois je me suis pas trop foulé, j’ai même laissé des vers entiers mais c’est justement ça qui m’amusait : faire rentrer mon quotidien dans cette chanson ( ou le contraire)…et puis de toute façon je fais ce que j’veux, ça reste mon blog après tout.

 

 

Y’a l’estonienne du rez de chaussée et son sourire toujours béant
Y’a la belle russe et son petit cul qui rentrent tard la nuit
Y’a l’brésilien bien installé qui nous parle d’ses aliments
Et y’a les germains du d’ssous… qui font du bruit

J’vais pas donner des coups de balai sur mon plafond
J’vais pas m’mettre à gueuler comme un pauv’ con
J’en parlerai pas au TOAS[1], et j’appellerai jamais les flics
J’continue d’croire qu’il me suffit d’parler anglais, pour être comprisY’a l’italien et ses biscotos 
Qui s’bouffe toujours des pastas
Y’a Anne-laure qu’est en vacances… Bientôt à l’UTA

[2]
Y’a le canadien et elle qui parle haut
Paraît qu’ils s’détestent pas
Et y’a le Japonais du d’ssus
Qui s’prend pour Metallica…
J’vais pas donner des coups de balai sur mon plafond
J’vais pas m’mettre à gueuler comme un pauv’ con
J’en parlerai pas au TOAS, et j’appellerai jamais les flics
J’continue d’croire qu’il me suffit d’speaker anglais, pour être compris

Y’a les Japonais qui en cuisine touchent leur bille
Y’a la française du cinquième qui vient m’taxer du sel
Y’a une autre p’tite française qui tient pas sur ses quilles.
Et y’a le finlandais qu’est thaïlandais avec son teint cannelle.
Y’a l’étudiant français qui vit comme un nabab
Christelle qui s’est pas gênée pour tout foutre à la poubelle
Dans la cuisine y’a les ritals qui parlent entre eux un peu comme d’hab’
Et y’a ces trous du cul d’français qui sont une ribambelle
 
Deux semaines que j’essaye de bosser mon anglais à fond
Deux semaines que je me r’trouve à rien dire comme un pauv’ con
Mais cette fois j’vais me donner un bon coup d’air
J’vois pas pourquoi j’me laisserais faire
Quand faut y’aller, bah faut y’aller, y’a plus d’pitié… Là ça va  chier !
Deux semaines que j’essaye de bosser mon anglais à fond
Deux semaines que je me r’trouve à rien dire comme un pauv’ con
Mais cette fois j’vais me donner un bon coup d’air
J’vois pas pourquoi j’me laisserais faire
Quand faut y’aller, bah faut y’aller, y’a plus d’pitié…
Merde ! Là ça va chier !

Y’a l’estonienne
Y’a la belle russe
L’brésilien
Y’a l’italien
Y’a Christelle
Y’a les ritals

Y’a l’estonienne
Y’a la belle russe
L’brésilien
Y’a l’italien
Y’a  Christelle
Y’a les ritals…

Mardi 5 septembre 2006

[1]organisme qui gère nos logements

[2] Université de Tampere

Helsinki, ma belle, ma très chère,

Helsinki, ma belle, ma très chère,

 

Helsinki, ma belle, ma très chère, je ne t’ai croisé qu’une fois mais je sais que je te reverrais un jour ou l’autre ici ou ailleurs. Je sais que tu es là près de moi à m’attendre. Quand je serais prêt je reviendrais j’en suis sûr. Pour l’instant je ne peux que penser à toi et jamais je ne pourrais t’oublier. Tes boulevards seront toujours les artères de mon cœur qui apportent l’oxygène à mon organisme. Tes ruelles resteront à jamais les veines de mon corps, celles qui transportent la vie aux dernières extrémités de ma chaire. Tes places et cours demeureront les points névralgiques de ma carcasse qui, sans, tomberait en ruine, déstructurée, désaxée, incapable de se tenir seule debout, recroquevillée sur elle-même, à jamais perdue du monde. Ton architecture d’une variété inouïe éveille en moi tous mes sens, me met dans un état second, prêt à te seconder dans n’importe quelle situation pour que toujours tu rayonnes dans mon cœur. Mais que ferais-je si je n’évoquais pas ton ineffable douceur de vivre, celle de tes côtes généreuses qui s’offrent à tous les visiteurs, quels qu’ils soient, sans racolage aucun (il n’est ici question que d’altruisme et de dévouement, tel celui des vrais chrétiens prêts à sauver le premier crétin venu) pour qu’eux aussi puissent visiter, sans les citer, tes moindres recoins de vie usités parce que c’est viscéral, on ne peut se retenir. Il ne faudrait pas non plus voir à omettre de deviser de ta tête bien pleine que je n’eus pour l’instant pas l’honneur d’explorer puisqu’il faut être honnête, jusqu’à présent, tout cela fut plutôt physique et je me laisserais bientôt tenté, par les temps qui courent, par un bon bouillon de culture avec toi. Ah Hiroshima mon amour, que tu es bien pâle à côté de la blondeur nordique de celle que voici.     

 

Mais voilà, je ne peux t’aimer malgré mon profond désir. Quel monstruosité de ne pouvoir aimer malgré le désir, là bien présent au fond de moi, certes bien enfoui mais je le sens qui fait partie de moi. Tu ne pourras jamais me convenir, je le sais bien assez : la modestie de ma personne ne pourra jamais cimenter ta grandeur et ta gloire. Je ne suis qu’un pauvre être anonyme, tu es capitale et ville plusieurs centaines de milliers de fois plus grande que moi. Prenons tes boulevards qui charrient tant de vie(s) que cela dépasse mon seul squelette qui se sent vite désossé face à tant de mouvement et de vitalité. Et ceci n’est qu’un exemple de ce décalage, que dis-je de ce fossé digne d’une protection anti-tank de la dernière guerre. Tu me seras toujours supérieure et peu de temps je pourrais supporter cette situation d’infériorité exceptionnelle, pour moi qui suis déjà atteint d’un insurmontable complexe d’infériorité. Dans tes boulevards je me perdrais, à tes côtés je ne pourrais jamais nager, le long de tes esplanades fleuries l’été et doucement saupoudrées de sucre glacé l’hiver je me sentirais esseulé comme un grain de beauté au milieu de la jambe d’Adriana Karembeu, au milieu de la profusion orthodoxe de ton église je ne pourrais jamais réussir à détonner.  Rome ne s’est certes pas bâtie en un jour et notre amour pourrait s’épanouir au fil des jours mais je Paris que Genève pas une chance, pas Londres d’un doute que ça me ferait Dublin une histoire pareille mais Bruxelles est dans mon cœur plus Lisbonne côtés de cette histoire pour moi disparaissent…Riga bien qui rira le dernier. Mais cette énumération de ville au grand cœur et au long cours ne fait sans doute qu’aggraver ma maladie : cette folie des grandeurs urbaines qui me submerge mais que je ne peux assumer. Alors, Helsinki, va je ne te hais point…   

Dimanche 27 août 2006

 

En fait au départ, ce texte s’arrêtait là. Mais bon comme vous pourriez me le faire remarquer ( d’ailleurs normalement en faisant confiance à la technologie, vous pouvez), ça fait un peu court, surtout vu la teneur du texte qui, malgré la magnifique personnification de la cité d’Helsinki à laquelle vous avez eu droit, ne dit finalement pas grand chose de ma visite en ces lieux et au vu du style un peu spécial de ce texte,vous pourriez quelque peu rester sur votre faim, si je maintenais ma fin ici. Alors, je vais prolonger quelque peu cette analyse d’Helsinki sans pour autant chercher à analyser le pourquoi de cette personnification, analyse qui ne regarde que moi et mon inconscient, voire mon psy mais comme j’en ai pas…

 

Tout a commencé je crois le jeudi qui précède le samedi ( ou qui le suit, ça dépend de quel point de vue on se place mais le samedi dont je parle, celui où nous sommes allé à Helsinki était après jeudi, logique puisque c’est à ce moment que tout a commencé…) mais bon trêve de subtilité temporelle stérile et revenons-en à nos rennes ( bah oui, ici c’est plus les rennes que les moutons) : donc tout a commencé ce jeudi là ( jeudi dont je ne donnerais pas la date, pour des raisons d’anonymat assez évidentes à comprendre)  puisque ce jour, j’eut vent de projets de certaines personnes de se rendre dans la capitale, personnes pour moi inconnues, de même que pour la personne qui me fournit cette information. Mais malgré tout, cette information ne tombait pas dans l’oreille d’un patachon sédentaire et grabataire ( qui par conséquent peut plus difficilement se déplacer ) puisque j’étais à cet instant fort décidé à partir à l’aventure ( même si cela est tout à fait relatif puisque je comptais partir en train après avoir préalablement pris mon billet et une chambre quelque part si nécessaire…), partir à la découverte du monde ( tout du moins du monde scandinave) : j’avais des fourmis dans les jambes et fallait que j’aille me promener dans les plus brefs délais, comme ils disent dans leurs pompeux courriers administratifs. Alors pourquoi pas la capitale ? en fait jusqu’à présent mes plans étaient bien plus ambitieux que cela mais l’essentiel pour moi était de voir du pays…or ce soir-là c’était soirée crêpe, ce qui signifiait que je pourrais voir des gens et donc les sonder sur un éventuel voyage. Alors je passe les détails sur la soirée, hormis la couleur des crêpes : je sais pas si nombreux d’entre vous connaissent les crêpes à la finlandaise, mais nous maintenant on sait faire : en fait la pâte a la même texture mais sa couleur est plutôt marron et son goût est étonnamment proche de celui des spéculos ( oui, oui les petits gâteaux de Monsieur Dufayel ) tout simplement parce qu’on a pris une farine bizarre : j’entends déjà ceux qui pensent toujours tout savoir mieux que tout le monde «  oui mais c’est facile de trouver de la farine, c’est un produit générique, t’en trouves partout », et bien en fait tu en trouves des rayons entiers mais le problème c’est quand toutes sont écrites en finnois ça devient compliqué de faire la différence entre les farines… toujours est-il qu’en en discutant quelque peu, on se dit que cela risque d’être compliqué de partir le vendredi à Helsinki comme certains devaient le faire mais pourquoi pas le samedi. Donc finalement, le vendredi, on va pour se renseigner pour aller à Helsinki à la gare routière et là, événement exceptionnel : en commençant à parler en anglais le guichetier se rend compte qu’on est français, lui l’étant également… ( on aurait pu s’en douter plus tôt : des Pascal finlandais, ça court pas les rues…) du coup c’était plus simple et plus accueillant que la gare, où cette garce ( ce terme est juste là pour le jeu de mot avec gare, je n’oserais la dénommer ainsi) nous a accueilli comme une porte de prison accueille un nouvel arrivant.

 

Après quelques indécisions de certaines personnes, on est finalement 3 à partir pour la capitale ( j’ai pas trouvé autre chose pour dénommer Helsinki, alors ça risque de revenir souvent…) : Anne-Laure( française ou Lorraine plutôt, c’est pas tout à fait pareil en fait), Danielle ( italien) et votre serviteur. On tombe sur un chauffeur qui devait vraiment s’emmerder ferme au volant de son bus puisqu’il n’a pas arrêté durant tout le trajet de parler dans son micro, pour quoi dire je ne sais pas trop puisqu’il était aussi incompréhensible en anglais qu’en finnois… mais bon on arrive sain et sauf (mais en retard )…quelques galères pour retrouver une amie belge ( qui était à Tampere au mois d’août) et une belle averse et nous voilà partis pour visiter quelque peu la cité sudiste de la Finlande (c’est quand même plus long que «  la capitale »). Après un tour de Tram ( sous lequel il doit se tramer quelque chose puisque ces finlandais ne l’utilisent pas correctement : un tram est fait pour n’avoir à s’arrêter qu’aux arrêts prévus à cet effet, mais celui-ci a aussi des feux à respecter…c’est donc un Tram qui se traîne, un tram-savate en quelque sorte) et un tour au marché plus ou moins reconverti en attrape-touriste ( turistirysä en finnois ) où l’on peut trouver pêle-mêle : un chapeau en mousse avec des cornes de rennes, des cartes postales à 1 Euro ( faut vraiment être motivé pour donner de ses nouvelles ici), des fourrures ( reste à savoir si ce des vrais ou des fausses, je fais pas trop la différence), des coussins avec dessus dessiné l’équivalent du panneau signalétique australien avec le Kangourou( celui avec le renne donc), des drapeaux finlandais et d’innombrables autres merdes touristiques donc après tout ça qui doit vous paraître bien inintéressant ( mais j’aurais aussi très pu vous parler de notre repas qui n’avait pas grand chose d’intéressant hormis le fait que dans le café où  l’on a mangé on pouvait trouver une affiche d’une photo de Robert Doisneau et une autre où figurait en bonne place la Tour Eiffel, l’image éternelle de la France…d’ailleurs à ce qui paraît, ( je dis ça à l’intention de tous mes compatriotes du sexe prétendument fort)les français sont considérés comme romantique, alors, s’il vous plait, si vous voulez que les stéréotypes aient la vie dure, faites un effort…), j’ai eu l’honneur de visiter la première église orthodoxe de ma vie. En la voyant on se dit que les orthodoxes auraient du remplacer les protestants : c’est vrai : tant qu’à aller tous les dimanches à la messe et régulièrement à confes’, autant le faire dans un endroit qui a de la gueule, et c’est vrai que les églises protestantes, en général, c’est d’une austérité glaciale, qui ne doit pas toujours donner envie de s’éterniser pour une confession, ni de rester toute la matinée à l’église alors qu’à la même heure, y a télé foot et auto-mot, donc une vraie concurrence ( quand on parle à Télé foot du dernier Troyes-sochaux, on peut vraiment hésiter entre la messe du football et celle de Dieu) 

 

pour poursuive notre visite et pour une certaine cohérence on va rendre visite à la cathédrale d’Helsinki, d’un genre complètement différent, à part, peut-être l’intérieur, tout simplement parce qu’on a pas pu le voir pour cause de mariages …après un détour inutile vers les halles couvertes ( qu’on ne pu découvrir puisqu’elles étaient non-ouverte et qui plus est couvertes), on poursuit dans notre œuvre ecclésiastique puisqu’on se dirige vers la plus bizarre des églises que je n’ai jamais vu mais qui finalement s’avère très plaisante : je vous laisse voir les photos mais en fait cette église est creusée dans le roc et sur le dessus ils ont mis une grande plaque qui peut être assimilé de l’intérieur à une grande plaque de cuivre. Et passé la surprise de l’architecture, on s’y sent assez bien dans cette église surtout quand il y a au moment où on y va des chanteurs et teuses un peu genre gospel. Donc on s’est installé à l’étage( et oui il y a plusieurs étages dans cette église, pour que certains puissent se rapprocher du 7ème ciel sans doute) et on a gentiment écouté la musique avant de partir mangé quelque chose de pas très catholique : un mac Do ( un Hessburger en fait mais c’est pareil)…

 

Finalement, on a plus visité Helsinki la chrétienne qu’Helsinki la capitale. Au cœur politique, on a préféré les chœurs d’église. Au pouvoir économique et commercial, on a préféré le pouvoir de Dieu qui même si il n’existe pas ( cela n’étant que mon humble avis) a fait construire aux Hommes des édifices tous les uns plus beaux que les autres…

 

jeudi 31 août 2006

Mon paradis terrestre

Mon paradis terrestre

 

      Les étudiants de l’IEP Strasbourg, se souviennent peut-être de mon éloge à une musique considérée par moi comme divine ( moi en tout cas je m’en rappelle, un des rare texte dont j’étais fier, ce qui est chose extrêmement rare pour un perfectionniste et un éternel insatisfait comme moi) et bien hier je crois que j’ai trouvé son complément visuel.( d’ailleurs je n’ai jamais dévoilé cette musique qui un instant a pu me faire croire à un dessein supérieur, peut-être un jour, révèlerais-je mes sources…je sais c’est pas très scientifique d’omettre de mentionner ses sources, mais ici il ne s’agit pas de science mais plus d’une extrêmement précise alchimie, de magie peut-être aussi). En rentrant de l’université, après m’être posé pas mal de question sur ce sacré foutoir qu’est le choix des cours ( puis-je prendre des cours de politique environnementale, ce qui serait vraiment le pied, et dans quelle proportion, mais vais-je vraiment pouvoir les prendre puisque je ne sais pas les horaires ni le semestre ? A Strasbourg vont-ils être d’accord si je prends 25 crédits de ce programme ( moi en tout cas si je pouvais j’en prendrais 4000, oui oui 4000, c’est beaucoup mais quand on aime on compte pas : bah oui l’amour rend bête et quand on est bête, on ne sait plus compter : CQFD…) ?  et qu’est-ce que cet exam. programmé pour le 8 septembre pour un cours que je voulais prendre mais qui n’a pas encore commencé bien entendu ? que fait la police ( qui fait d’ailleurs un boucan d’enfer ici ) ? quand est-ce qu’on mange ? pour combien ( cette question est sur toutes les lèvres ici parce que c’est vrai que sans Lidl on ramerait vraiment…) ? me posant toutes ces questions existentielles à la fois ( ce qui fait beaucoup pour un cerveau lent comme le mien ( tout jeu de mot bidon dans cette parenthèse serait totalement fortuit ) et regardant le ciel ( après que Ricardo ( un mexicain rencontré sur le chemin du retour à mon petit chez moi ) me l’ai fait remarqué) qui était d’une beauté absolue mais également une menace absolue pour tout être chétif et surtout peu fervent des douches froides en plein sur la gueule, je me dis que j’irais bien prendre deux ou trois clichés du lac qui gît près de mon chez-moi ( le Näsijärvi, autrement dit pour tous ceux qui ne connaissent pas la géographie de Tampere, le grand lac au Nord de Tampere) pour profiter d’un tel ciel. Alors bon je passe me délester de mes lourds poids universitaires ( un bouquin avec la liste de tous les cours et des interrogations immenses concernant mes cours) dans ma chambre pour me charger d’un appareil photographique dont la légèreté me fait parfois dire que la technologie, ça a du bon (mais je me garde bien de généraliser ce précepte à l’ensemble du monde qui nous entoure : les progrès technologiques de l’agriculture s’appellent OGM aujourd’hui, dans le nucléaire ça s’appelle EPR et ça sert à rien sauf à faire vivre Areva, ça me fait d’ailleurs penser qu’il faut que je me renseigne sur l’EPR finlandais, parce que les français n’ont visiblement pas le monopole de la connerie en la matière …fissible de préférence…).

 

      Donc armé de mon nouveau jouet, j’aborde sereinement les rives du lac par l’endroit le plus près de ma résidence. Je fais mes deux trois clichés comme prévu, le ciel est merveilleux, de ceux qu’on oublie pas, pas de ceux bleu azur d’une fadeur et d’une naïveté exécrable, non ceux d’un bleu si profond qu’on ne pourrait même pas lire les  « textes » de Lorie si ceux-ci étaient projeté sur ce dernier tant sa puissance écraserait la lividité de cette enchaînement caractériel qui forme des phrases avec plus ou moins de sens. Mais je sentais bien que mes photos ne pourraient rendre compte de cette splendeur alors je me suis dis qu’il fallait que moi, j’en profite, que je m’en mette plein les mirettes, que j’en bouffe à en devenir bleu de ce ciel : je suis ici, il ne faudrait surtout pas regretter de ne pas être allé voir plus loin et surtout de ne pas être resté plus longtemps à contempler cela. Mais je ne souhaitais pas oublier mon objectif ( pas celui de mon appareil photo, c’est un numérique avec objectif intégré, donc pas de risque de le laisser traîner… ) qu’était celui de prendre quelques clichés de cette scène digne de la cène tant le ciel était dense qu’on aurait pu croire à l’apocalypse prochaine. Mais cela était oublier l’autre côté du décor : en face de moi, était toujours là la mer ( bon c’est un lac mais tant il est grand qu’on pourrait se croire à la mer ), mais derrière moi, le soleil daignait poindre derrière quelques nuages, sans doute lavé avec mir laine plus blanc que blanc que même ça en devient transparent. J’étais comme cerné par les lumières et les couleurs : d’un côté la mystérieuse et sombre Finlande avec ses immenses forêts denses et profondes (où vivent des loups et des ours…si si c’est vrai le mec de l’université nous l’a dit ce matin dans sa présentation de la Finlande et de Tampere qui finalement ressemblait plutôt à une présentation biologique de l’écosystème de la Finlande…mais très marrante comme présentation, un truc qu’on ne ferait pas en France je pense puisque c’est pas le genre de chose où on met de l’humour va savoir pourquoi…[1]) et lacs inquiétants, de l’autre la douce et romantique ( remarquez, l’autre Finlande l’est aussi romantique, faudrait que je dise plutôt la romantique gnan-gnan qui veut un superbe ciel bleu et si possible un coucher de soleil sans nuage, ce qui n’a finalement presqu’aucun charme ) Finlande faite de ciel bleu azur à l’infinie et de belles forêts de pin clairsemés où l’on peut se promener main dans la main, un pull sur les épaules le soir, avant d’aller manger une glace…je ne fis donc ni une ni deux ni trois ni quatre ni quoique ce soit qui incluait du calcul puisque je décidais d’entamer le tour du lac pour aller voir plus en avant les merveilles de la nature.

 

      Et question merveille, je crois que je fus servi : je sais pas à combien on en est dans les plus grandes merveilles du monde mais dans le palmarès ce petit coin devrait être plutôt pas mal classé. Après quelques pérégrination autour d’une petite baie qui fait office de port, je décide de m’aventurer plus en avant malgré la pluie. Au milieu de la forêt, entre coureurs ( c’est dingue le nombre de personnes qui peuvent courir, surtout quand tu vois comment c’est beau, on se dit que c’est vraiment bête de courir et du coup ne pas profiter de la beauté du coin …sans doute, sont-ils tous d’ici et se sont accoutumés à cette beauté qui du coup est pour eux bien galvaudée… ) et marcheurs ( qui doit être le complément estival du ski de fond du régime sportif des finlandais), je gambadais paisiblement à l’affût de la moindre trouée dans la forêt pour apercevoir le lac sans le port que je viens de quitter et de la sorte faire LA photo que je veux ( même si je suis pas très sûr de ce que je veux …comme souvent d’ailleurs, mais pour une photo, c’est pas forcément très grave de ne pas être sûr de soi). Et puis au détour d’une courbe du chemin ( c’est d’ailleurs limite une route tellement il est large), j’aperçois le lac, sans aucune trace de civilisation, autrement dit sans le port. Je décide donc (après m’être demandé maintes fois en quelques secondes ( ce qui fait beaucoup quand même ) si le prochain finlandais venu n’allait pas me taper dessus parce que j’avais osé quitter le chemin et piétiner avec des gros panards d’être humain civilisé la végétation ici présente ) de me détourner de ce chemin pour aller rejoindre le lac. Et quelle déception : non je plaisante, c’était superbe : toute la Finlande, comme je l’imaginais avant de venir et comme on peut la voir parfois en photo, était devant moi, à mes pieds, à ma merci ( bon j’exagère un peu, je n’avais pas de bombe thermonucléaire pour rayer de la carte ce petit coin de paradis ( contre un petit coin de parapluie aurait pu ajouter l’ami Brassens dans ces circonstances de ciel aussi chargé que peuvent l’être tous les cyclistes en matière de substance chimiques diverses et variées). Je crois qu’il ne manquait rien : tout était là, sauf peut-être quelqu’un pour partager tout ça mais en fait quand je vais faire des photos, j’aime bien y aller seul, ça reste un petit plaisir personnel…En tout cas, c’était un petit paysage de rêve, mais pas de ces rêves mielleux et rempli de mièvrerie où tout le monde il est beau, non un rêve qui ressemble à la vie, un rêve troublé, parfois équivoque mais beau finalement, un rêve qui te dit que le bonheur existe mais que si tu te bouges pas le cul, t’auras que des miettes et des miettes c’est surtout bon quand tu as mangé la chose dont sont issues les miettes auparavant, si tu ne manges que les miettes, tu n’as que la frustration, alors que si tu as pu goûter à la chose en question, les miettes te rappelle la saveur de celle-ci, saveur inconnue dans l’autre cas. Je vous laisse regarder les photos, alors c’est sans doute loin du vocabulaire laudatif que j’utilise depuis le début mais sur le moment, c’est la sensation que j’ai eu : alors peut-être est-ce trop personnel pour que vous ressentiez la même chose, ou est-ce seulement que les photos ne peuvent rendre compte de l’indicible beauté de ce lieu…

 

      Alors après ça, il s’avère difficile de s’arrêter en si bon chemin mais je savais de toute façon qu’il faudrait bien que je m’arrête à un moment, pas que je sois pressé ou qu’il soit déjà tard, mais seulement parce que le lac, il est assez vaste quand même et même si c’est vrai que j’aurais bien fait le tour du lac, mais c’est pas celui de Joué, où tu fais deux tours du lac en courant en 25 minutes…donc j’ai prolongé mon périple ( de pas plus d’un kilomètre depuis ma résidence finalement, mais j’avais l’impression d’avoir fait le tour du monde, c’est sans doute ces voyages-là qui sont les plus beau, ceux qu’on se fait dans sa tête ou dans plusieurs têtes quand on a envie de partager … pour voyager, pas forcément besoin de train, de Boieng 737 ( surtout que des fois ils tombent) ou de ferry, seulement dans sa tête un zeste d’entrain, l’envie d’une nouvelle recette, la joie que la vie autrement nous sourie) un peu plus loin, jusqu’à un ponton de bois planté au bout d’un excroissance de la côte et du bout duquel, on voit une petite crique bien agréable pour la baignade. En face, la forêt, belle, majestueuse, digne, solidaire et prête à résister à la prochaine incartade des hommes, mais pas pour autant catégorique : elle semble avoir adopté en son sein une once de civilisation, une maison traditionnelle en bois y siège, semble t-il en rupture avec ses semblables, comme quoi, il doit être possible de faire cohabiter nature et civilisation…la nature est bien faite non ? … l’humanité l’est-elle toujours aussi ? …              

 

 

Mercredi 30 août 2006


[1] Une petite note de bas de page pour rentabiliser l’horreur des cours de Knecht…en fait c’est parce que j’en ai marre de faire des parenthèses de parenthèse donc je vais mettre ma parenthèse en bas de page. Donc ce matin sa présentation ça correspondait à une visite d’un zoo finlandais avec des belles photos ( diaporama power point s’il vous plait) des animaux de la Finlande. En fait ça commençait par une présentation des personnes utiles à l’université et puis après apparaissait au milieu de l’écran la question existentielle de tout étudiant arrivant en Finlande : « Are there reindeers in Finland ? «  la réponse venait en image avec une photo d’un élevage de rennes. Ensuite venait donc les ours ( avec même une photo d’une des bière finlandaise dont l’effigie est un ours…le genre de chose que personne ne ferait en France, je sais pas pourquoi en France, ce genre de chose, ça doit être rébarbatif…), les loups, les aigles…avant de poser la fatidique question qui était de savoir si il y avait des ours polaires en Finlande. Mais grande déception dans l’assistance : cette espèce n’est pas présente en Finlande. Donc voilà comment faire une présentation sans aucun lien avec le sujet … le second degré finnois, peut-être plus drôle quand il fait –25 degrés…bon après je passe aussi le rapide passage sur les personnalités importantes de la Finlande où le monsieur en question se permettait de donner ses préférences sur les meilleurs peintres finlandais et je ne vous parle pas de la musique qui d’un seul coup s’est mise en marche et qui selon ses dires n’était pas son choix mais qu’il aimait bien…

THE Lenin Museum

 THE Lenin Museum

Je crois que je vais commencer par le truc qui à priori n’a pas grand chose de typiquement finlandais : le musée Lénine, le seul au monde je crois bien et j’espère bien qu’il restera longtemps unique tant il est particulier : qui a dit que les musées étaient ennuyeux, que les gens y passaient dedans austèrement, comme l’on passe devant les reliques d’un saint, que c’était rébarbatif, que l’on y apprenais rien d’intéressant ? (bon d’accord pour cette dernière affirmation, c’est sans doute aussi le cas ici parce que c’est pas ici que l’on doit aller pour comprendre pourquoi Lénine est devenu un facho de gauche et pas de droite) je ne sais pas quelles sont les qualités attribuées aux ouvriers finlandais : sont-ils productifs, fainéant mais en tout cas pour ce musée, les finlandais ont fait preuve d’une grande productivité comique : en 2 salles et demi ( le demi étant le Lenin Shop, autrement dit la boutique de souvenirs. Avez-vous déjà pris des photos d’une boutique de souvenir ? Moi jamais mais devant ce spectacle, je n’ai pu m’en empêcher et pourtant je n’ai aucune origine photographique japonaise…) pour 2 euros, tu peux en avoir pour 1h30 de franche rigolade. Bon après c’est sûr, l’état d’esprit joue beaucoup : tu peux aussi passer 45 minutes dedans à trouver tout ça très passionnant et intéressant… en fait dès le début, je crois qu’on ( claire, une française ici en vacances ayant des amis révolutionnaires, et moi, bien tenté par la révolution écolo ( faut que je trouve un contenu à cette révolution mais dès que je l’ai c’est bon je mets tout ça en route mais vous inquiétez pas ce sera une révolution démocratique : j’ai toujours eu peur de tous ceux qui étaient sûr de leurs allégations, qui sont sûr d’avoir raison pour les autres, que ce qu’ils font ils le font pour le bien de tous et du coup se sentent prêts à tous pour leurs idéaux quitte à tuer parce que c’est pour une finalité plus grande…) )donc je reprends après m’être très inutilement coupé la parole, on avait décidé d’y aller pour vraiment bien se marrer et quand en bas à l’entrée on voit déjà qu’ils nous propose des T-shirt Marx et Lénine on ne peut que commencer à inciter nos zygomatiques à la tétanisation crispée comme dirait Desproges…  Mais bien sûr cela n’était qu’un amuse-gueule et quelle gueule il avait ce musée…alors on rentre dans un bâtiment d’une taille raisonnable mais le musée n’est qu’une infime partie de ce bâtiment…alors pour s’y rendre, bien entendu, ils donnent des indications et quelles indications : ceux qui connaissent les balisages des chemins de randonnée ne connaissent rien au fléchage : parce que dans une randonnée, y a toujours un endroit où les panneaux ne sont pas assez explicites : tu crois voir une croix sur un arbre, ou alors tu pensais que le balisage te disait de tourner…en plus il est pas très original : des traits de couleurs ( même pas du fluorescent en plus ), des croix en général et c’est tout. Et le pire c’est que c’est toujours le même d’un chemin à l’autre : que tu sois dans les Alpes ou au beau milieu de la Creuse ( je sais, certains vont me rétorquer «  il ne peut pas y avoir de milieu dans la Creuse puisque c’est vide et donc il n’y a pas d’extrémités » et bien à ceux-là je leur répondrais que c’est vraiment pas malin de railler si bassement la Creuse, mais bon tant qu’ils ne rayent pas la Creuse de la carte… ) donc eux ils ont choisis un fléchage d’élite ( mais peu coûteux, communisme oblige), fléchage fait de photo de Lénine prises dans différentes postures avec donc différentes directions données par ses bras …Mais bon pour l’instant je vous fait un peu languir à vous parler de tout ce qu’il y a avant le musée en omettant d’entrer dans le vif du sujet, comme disaient les nazis quand ils faisaient des expériences médicales sur des prisonniers( désolé Mathilde, je t’ai envoyé une version soft de cette vanne…). Donc attaquons, comme aimerais dire l’entraîneur du PSG et parlons de ce fameux musée : Mais avant cela ( c’est pour le suspens que je meuble depuis tout à l’heure, comme c’est quand même pas extraordinaire, je dois user d’effets déloyaux pour vous retenir), rappelons la petite histoire du musée : c’est dans ce batiment même que Lénine et Staline se sont rencontrés pour la première fois  et un premier rancard pour de tels personnages ça se fête quand même,et du coup je pense que le musée est à la hauteur de la banalité de l’événement … Alors je sais pas si c’était un repas romantique genre dîner aux chandelles, champagne et tout le tralala … je sais pas qui a cuisiné mais je sais que la spécialité de Staline était le Tchétchène bouilli (tradition culinaire transmise de dictateur en dictateur en Russie) mais je sais pas quand il a appris la recette…puisque, pour faire un peu d’histoire très factuelle ( donc l’histoire inintéressante que personne ne devrait enseigner ), c’est dans ce bâtiment que se déroulèrent en 1905 et 1906 des conférences du parti social-démocrate russe. 

 

  Mais après y a quand même le musée en lui-même : je vais essayer de retranscrire ce qu’on a ressenti mais c’est un lieu qui se vit plus qu’il ne se raconte, surtout qu’il est question d’état d’esprit pour le trouver marrant ( d’ailleurs au début, on a un peu honte de se taper des fou-rires toutes les dix secondes alors qu’on est dans un musée et puis après on oublie et surtout on voit qu’on est pas forcément les seuls à se marrer). Y a beaucoup de plats qui réchauffés sont meilleurs, mais pour ce genre de chose, je crois que le mieux c’est sur le moment : c’est un moment unique, hors du temps ( d’ailleurs en le visitant, on ne pensait plus à grand chose d’autre : je pense que ça vaut bien un antidépresseur), une 15ème dimension faite de 4ème degré, parce que le musée au 1er degré il est pas vraiment passionnant je pense et on peut sans doute même s’embêter surtout si on lit leurs guides de visite ( dans toutes les langues, y compris français…) que l’on peut trouver parfois naïf et subjectif ( du genre et je cite c’est véridique( de toute façon vous allez pas venir vérifier), «  la révolution s’est passée paisiblement » c’est vrai ils étaient tranquille pour trucider de l’aristo…ou sinon parlant de l’art sous Lénine, ils disent que les artistes étaient très libres même si le régime était très regardant sur les opinions politiques…comme si la liberté politique n’était pas la plus sensible des liberté…donc en fait pour résumer, ils pouvaient dire que c’est moche aujourd’hui il pleut ( ou le contraire) mais pas c’est moche aujourd’hui j’ai rien à manger parce qu’on a tout réquisitionné…). Pour faire simple, dans le musée, y a rien de transcendant : ce n’est pas ici qu’on va mieux comprendre la pensée de Lénine, savoir si sa pensée est une rupture avec celle de Marx, mais par contre on va savoir ici qu’il n’était pas homo ( peut-être certains l’ont pensé… mais en tout cas ici on a la preuve que non puisque l’on peut voir de belles photos de lui avec sa femme ( soit-dit en passant vraiment pas exceptionnelle pour une célébrité pareille…je pensais qu’il aurait bien fréquenté une petite jeune russe éblouie par sa prestance et son pouvoir mais non…le gars Lénine, c’était un austère, pas du genre à profiter de sa situation politique, à chercher à améliorer sa situation personnelle…ça change de Chirac quand même…) et ses enfants aussi. Mais bon certains me répliqueront ( je sais, j’aime bien imaginé les réactions des autres) cela ne fait pas de lui un hétérosexuel : on peut cacher ses vrais penchants sexuels derrière un comportement sexuel considéré comme normal. Pour changer de bord politique, on pourrait parler de la vie sexuelle d’Hitler ). En fait dans le musée y pas grand chose : y a des photos de Lénine et ses potes ( Trotski, Staline ( même si en fait il ne l’aimait pas trop mais avait peur de lui laisser le pouvoir après sa mort ( il était visiblement plus visionnaire qu’Elizabeth Thessier) et d’ailleurs même tout jeune, il avait la même moustache : du coup pour cette moustache j’émets deux hypothèses : soit c’est une fausse et il la porte depuis l’âge de 12 ans ( à cet âge-là, il devait la ramener devant ses potes) ou il est né avec et du coup ses parents ont du le martyriser et cela explique bien des choses sur ce qu’il a fait de sa vie…) Y a aussi des photos des endroits où il est allé( une belle photo de Keskutori par Exemple ( Exemple est le photographe qui a pris cette photo, photographe fusillé plus tard pour l’Example, son frère britannique), Keskustori étant la place centrale de Tampere et je vais vous étonner mais elle était vraiment plus vide qu’aujourd’hui et par exemple, il y avait pas de Mc Do à Keskustori… de toute façon, y en aurait eu un, le gars Lénine il l’aurait démonté vite fait bien fait…). Ils ont aussi des brouillons de texte, des vieilles éditions de livres qu’il a écrit ( du genre «  que faire ? » qui doit vraiment être un super livre avec un titre pareil …). Le problème c’est que malgré le guide en français on ne pouvait comprendre exactement ce que pouvait être chaque document puisque les légendes de ces derniers étaient seulement en finnois…Donc on s’est permis de commenter à notre manière les documents présents : ce qui pouvait donner par exemple pour une photo où y avait plein de monde rassemblé et comme on savait pas ce que c’était, ce que cela représentait, où cela se passait,  on s’est dit que c’était la version soviétique du « où est charlie » où il s’agissait donc de trouver où était Lénine. Y avait d’autres photos on savait pas trop ce qu’il faisait ( Lénine) donc on s’est imaginé qu’il jouait avec ses amis (par exemple un face à face au combien inintéressant avec un de ses amis où l’on a pensé qu’il devait sans doute jouer à « je te tiens, tu me tiens par la barbichette »…). Je pourrait aussi vous parler du repas qu’il a eu avec un de ses amis en suède, puisqu’ils ont osé reconstitué dans le musée la salle à manger de cet ami…par contre, j’ai pu aussi voir quelque chose qui m’a toujours fait marrer : les affiches soviétiques : y en avait quelques unes et c’est vrai que ça a toujours de la gueule ces affiches : c’est autre chose que les affiches de campagne de Robert Hue quand même : avant le communisme ça faisait peur, maintenant ça fait rire… 

 

Mais bon je vais revenir sur le clou du musée : la boutique et ça vraiment c’est le summum ( et non le sauna ce qui n’a aucun rapport ) : des peignes Lénine ( en fait j’exagère, c’est juste des peignes Lenin Museum ), des verres Gorbatchev et Eltsine (et d’un autre russe mais on a pas réussi à déterminer qui cela pouvait être, les noms étant en russe), des T-Shirt Marx et Lénine ( c’est quand même plus classe que le T-Shirt Che Guevara tellement galvaudé ), du café Che Guevara et Lénine ( mais commerce équitable s’il vous plait…), des stylos bien sûr, des portes-monnaie ( mais le problème c’est que comme ils sont communistes, du coup t’es obligé de partager ton fric avec tout le monde après), des boites d’allumettes estampillés Lénine, des superbes affiches russes assez marrantes… Il manquait que les préservatifs Lénine, mais communisme oblige, à utiliser seulement en communauté et non pour un petit plaisir bourgeois…

 

 

 

Lundi 28 août 2006