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mieux vaut court que jamais #486

Depuis que j’ai installé cet écran géant de projection et le vidéo-projecteur qui va avec dans ma chambre à coucher, mes rêves prennent une autre dimension, ainsi projeté avec une meilleure résolution. Peut-être enfin résoudrais-je ainsi le mystère de ce rêve sans fin où je chute dans le même puits supposément lui aussi sans fin jusqu’à ce que la clé de la margelle me soit donnée des mains d’un nain qui cultivait de l’aneth.

Dans le mouvement du rêve, la haute résolution était tellement plus agréable.

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On s’interroge souvent sur la perte de vitesse du souhait enfantin de devenir par exemple pompier sous la pression des images médiatiques de ces pauvres bougres que l’on caillasse en banlieue alors qu’ils viennent à la rescousse de la veuve et de l’orphelin. En lieu et place on constate que de nombreux bambins se voudraient être sportif de haut niveau avec l’avantage professionnel des milliards en poche. Mais la veuve et l’orphelin aiment à se délecter de belles images de success story d’enfants de milieux populaires ayant percés dans les plus hautes sphères du sport.

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A quand la prochaine prescription de diététicien en manque de recette miracle à base de stimulus cérébraux pour venir parasiter l’inconscient des patients à qui, durant le temps de sommeil, on répèterait, de manière imagée, le précepte qui veut que « qui dort dine », afin de faire taire en eux un insatiable appétit, pour qu’une fois éveillé ils ne songent plus même à s’alimenter ?

mieux vaut court que jamais #408

Au milieu du ciel bleu azur, s’abattit une pluie fine et isolée comme égarée au milieu des éléments météorologiques tous au beau fixe tant et si bien que rien de tout cela me parut réel.

Il n’est alors rien d’étrange que j’en oublis mon parapluie au moment de sortir.

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Entre deux rêves au réalisme troublant à en devenir inintéressant au possible, se réveillait-il dans son palais de mille merveilles, dans son écrin de soieries qui constituait son lit, au cœur d’une chambre à la préciosité rare.

L’alternance des jours et des nuits ne peut se concevoir de la même manière dans l’opulence ou dans la déshérence.

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Quand la belle aux bois dormant se réveilla nul ne songea même à lui demander l’ouvrage sur lequel elle travaillait en se piquant au fuseau avant de sombrer dans un profond sommeil. Personne ne connaitra ainsi jamais ses qualités de fileuse, ne pensant qu’à s’extasier sur le miracle de son retour à la vie.

mieux vaut court que jamais #311

Ne pouvant que bien piètrement ressentir les senteurs affriolantes de la parfumerie, je demeurais, en vain, dans les tréfonds de ce rêve au milieu des fioles aux parfums si suaves. Un rêve aussi inutile, je n’avais jamais vu ça auparavant et en fut bien décontenancé.

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Le poète eut aimé dire que c’est en rêvant que l’on devient un enfant. Pourtant, immanquablement, sans doute trouble psychologique généalogique, je ne cesse, nuit après nuit, de rêver à des livres de comptes. Je ne vois pas là la moindre once de rêverie, au sens poétique du terme.

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La déraison de ses rêves, un jour assurément, marquerait son oraison. Si ce n’est point cette extrémité qui s’en suivrait, au moins s’agirait-il d’un matin malaisé.

mieux vaut court que jamais #58

Je râle devant cette réalité qui file à toute vitesse, nous pousse à tout va et ne permet jamais de terminer quoique ce soit. Dès le matin le réveil ne me laisse pas même le temps d’achever mes rêves.

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Freud eut rêvé d’être au chevet de la Belle au Bois Dormant et pouvoir, à son réveil, recueillir la précieuse liqueur de si nombreuses années d’onirisme.

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Le marchand de sable, dans son jardin zen, ratissait les grains, lissant le sol, cérémonial écartant l’irruption de mauvais rêves comme on se débarrasse de mauvaises herbes.