Archive pour décembre 2006

Yu-Riga-garin part 1.

Riga bien qui riga le dernier…

 

 

            Derrière ce titre quelque peu racoleur, digne d’un titre d’un bouquin de blague de Carlos ( très amis de Mike Brant ais-je appris récemment[1]), se cache un week-end culturel à Riga, ou tout du moins un week-end découverte dans la capitale lettonne, mais la culture lettonne avait un je-ne-sais-quoi de risible et du coup, le week-end a un peu tourné au fou-rire…Maintenant que vous connaissez la genèse de ce titre, je vais pouvoir vous narrer quelque peu cette ville, comme nous l’avons vue. Mais j’ai choisi d’opter pour une narration très moderne : cette narration va être une foire aux questions ( une FAQ dans le jargon) comme il y a sur pas mal de site Internet ( pour les opérateurs Internet par exemple). Pour ceux qui ne connaissent pas, en fait c’est un ensemble de question que les futurs utilisateurs du service en question seraient amené à se poser concernant ce service. Donc c’est une manière de répondre aux questions avant qu’elles soient posées. Mais en général, y a jamais la question que vous vous posez vraiment, toujours des questions inintéressantes… il est possible que ce genre de question se glisse dans ma FAQ ….

 

 

Pourquoi « Riga » ?

 

Très bonne question. Pourquoi Riga s’est appelé Riga ? Dès que j’ai la réponse, vous en serez les premiers informés.

 

Pourquoi Riga ?

 

            Pourquoi aller se rendre à Riga en dehors des sommets de l’OTAN [2]? Au départ, je l’avoue, c’était pour des raisons économiques : Ryanair a des vols à 25 euros aller/retour entre Tampere et Riga, alors forcément, ça donne envie d’y aller. Mais y avait pas que ça, je vous rassure, je ne choisis pas mes destinations en fonction de leur coût économique, sinon je sais pas ce que je ferais en Finlande…Dans un vieux plan établi ces dernières vacances d’été j’avais projeté de rentrer en France (depuis la Finlande) en faisant étape à Tallinn, Riga et Vilnius. Alors c’est dire si ma visite à Riga était préméditée. Mais pourquoi ? tout simplement pour aller voir autre chose, découvrir les pays baltes, si proches géographiquement, historiquement et culturellement de la Finlande. Et puis je m’étais un peu renseigner et j’avais découvert que Riga était une ville assez agréable. Après coup, je ne regrette rien, non rien de rien…

 

Y-t-il de la vie en Lettonie ?

 

Oui, la Lettonie peut être un habitat pour certaines espèces vivantes. Mais son écosystème bien particulier exige une adaptation génétique des organismes y vivant afin d’y vivre plus de 3 jours. De ce fait la plupart des organismes y vivant sont ceux qui y sont né et de ce fait dispose de l’héritage génétique de leurs parents. Ainsi on compte essentiellement des lettons en Lettonie. Mais quelques rares individus extérieurs à ce milieu ont réussi à s’y introduire, notamment les russes il y a de cela 60 ans sous l’effet du parasite « communisme » qui s’est répandu à ce moment dans toute l’Europe et particulièrement l’Europe centrale et orientale. Ce parasite a considérablement affaibli le caractère particulier des lettons et favorisé l’introduction dans l’écosystème letton de nombreux russes mieux adaptés à ce parasite. Espèce se reproduisant plus vite que les lettons, les russes ont données naissance à beaucoup de petits russes. De ce fait, les lettons sont devenus une faible majorité dans leur écosystème.

 

Peut-on dire que Riga est une ville ?

 

            Oui, je confirme Riga est une ville. On croirait pas comme ça, au début. On se dit, on va en Lettonie, y a pas de ville là-bas, que des paysans et des péquenauds. Mais, non Riga est belle et bien une ville ( qui plus est belle et bien à visiter), certes petite mais une ville. Parce que c’est une petite capitale, il faut le reconnaître. On peut même considérer qu’il y a une ville dans la ville dans Riga avec la vieille ville, quartier complètement à part entière, quartier que j’ai plus qu’apprécier pour le simple fait de sa dénomination : vieille ville, cela incluant des vieille maison, des petites rues, des cours cachées, des places charmantes pour les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, des petits murets et d’autres choses faites en pierre et pas en béton. Bref, un centre historique à l’européenne, loin de nos villes finlandaises toutes reconstruites après de nombreux incendies, après les bombardements de 40 et de ce fait en béton massif, quadrillées comme une ville américaine et puis aussi bien loin des boulevards soviétiques ( devenus russes) à 8 voies… donc un certain retour aux sources en quelque sorte. Mais Riga est plus qu’une ville, c’est aussi une capitale. Ça, en fait c’est pas forcément évident, voire pas du tout. Sauf si vous vous rendez dans le quartier des ambassades ( d’ailleurs très joli et même l’ambassade de France est assez jolie, en tout cas beaucoup plus que celle de Moscou…) ou si par mégarde, vous vous asseyez sur le parlement. « le parlement je m’assoies dessus » aurions-nous pu déclarer après nous être assis, sur deux boules de pierre devant une porte massive. Eh oui, derrière cette porte se cachait en fait le parlement… fallait le savoir… nous on l’a su après s’être gentiment fait rappelé à l’ordre par un militaire posté en faction ici, justement pour surveiller le bâtiment. Mais discret, en tout cas leur parlement…ils sont pas des parlementaristes convaincus les lettons… 

 

Le raga vient-il de Riga ?

 

            J’ai bien peur qu’on ne puisse établir aucun lien entre ce genre musical ma foi assez agréable et cette ville ma foi assez agréable.

 

Comment appelle-t-on les habitants de Riga ?

 

            Y en a qui ont vraiment des questions stupides en tête… qu’est ce que j’en sais moi ? mais je vous promets de me renseigner… je sais même pas combien ils sont…

 

Les lettons sont-ils pauvres ?

 

            En fait c’est difficile à dire. Ça dépend de quel point de vue on se place. Si on se place d’un point de vue vestimentaire, ils sont très pauvres, ou en tout cas n’ont vraiment aucun goût. Je sais que je n’achèterais jamais de fringue en Lettonie. Moi qui fréquence régulièrement Emmaüs, je fus sous le choc : trouver autant de vêtements affreux et immettables ( en dehors d’une soirée déguisée bien sûr, mais peut-être que chez eux, c’est fête tous les jours…) dans de vrais magasin : incroyable… le problème c’est que c’est relativement cher pour ce que c’est généralement… parce que chez Emmaüs tu peux t’en tirer pour vraiment pas cher en achetant des vêtements affreux des années 70, ici tu dois cracher ta tune pour des vêtements affreux des années 2000… mais je pense que ça dépasse tout ce que j’ai pu voir à Emmaüs : des manteaux roses paillette ( y en avait des verts et des bleus presque fluo, pas mal non plus…), des hauts dorés derrière, dessin de Matriochka devant, des bottes toutes plus moches les unes que les autres… donc en tout cas, ce qui est sûr c’est qu’en matière vestimentaire, ils n’ont pas atteint les standards européens. Reste à savoir d’où leur vient ce goût vestimentaire si particulier : l’URSS ? leur propre culture, culture du 2nd ( voire 3ème) degré vestimentaire ? le mystère reste entier. En dehors de ça, on peut se nourrir pour pas cher : genre un resto où l’on est allé : en fait c’est un self-ravioli : t’as une dizaine de sorte de ravioli différents et tu prends ce que tu veux sachant que tu payes au poids (0,60 Lats[3] les 200 grammes, donc pas cher du tout parce que ça faire quelque chose genre 6-7 francs…) dans un décor que l’on pourrait décrire comme du Gaudi un peu modernisé…mais qu’en est-il pour les lettons ? parce que tout cela n’est qu’une comparaison entre nos standards de vie et leur niveau de prix. En fait un des moyens de connaître le niveau économique à l’étrangers dans ces contrées, c’est d’aller à Stockmann. Comme je l’ai déjà dit, Stockmann est un grand magasin finlandais mais s’est exporté à l’étranger comme en Russie ou dans les pays baltes. Chez stockmann, les prix sont à peu près les mêmes qu’en Finlande et le Stockmann de Riga était continuellement plein. Est-ce là juste une petite minorité, une élite qui vit à l’occidentale ? ou est-ce un comportement plus répandu dans la population ? difficile à dire. Toujours est-il qu’il y a un immense marché à Riga et notamment une partie couverte dans de démesurés hangars à Zeppelin et que sur ces marchés, les prix sont beaucoup plus bas et beaucoup de gens fréquentent aussi ces marchés. En tout cas, ces marchés m’inspiraient beaucoup plus confiance que ceux de Moscou. Mais dans les rues, pas vraiment de sentiment de grande pauvreté, de misère très prononcée. 

 

Les lettons, à l’instar de tous les étrangers, sont-ils des cons (comme le disait Desproges dans le titre d’un de ses livres ma foi fameux, mais je n’en dirais pas plus pour pas faire de publicité aux éditions du seuil qui publièrent ce livre) ?

 

            Oui les lettons sont cons parce qu’ils sont étrangers. Ils auraient du être français, mais pas de chance pour eux, ils sont devenus lettons. Qu’est ce qui prouve que les lettons sont des cons ? prenons un exemple historique relaté dans le musée de l’occupation de 1940 à 1991 (très intéressant musée par ailleurs et qui plus est gratuit). en 1940, les pays baltes sont intégrés dans l’URSS. Mais le bon gars Hitler qui avait pourtant dit à Jojo qu’ils étaient amis, a décidé le 21 juin 1941 d’envahir l’URSS et donc les pays baltes. Et bien ces cons de lettons ( désolé pour la malencontreuse rime) ont pensé que ce serait une bonne chose, que cela leur permettrait de retrouver leur indépendance, d’éviter la tutelle communiste. C’est pas en France que des gens auraient eu des idées pareilles : accueillir à bras ouverts les allemands pour contrecarrer toute influence soviétique, se dire que les boches sont moins pires que les coco… donc finalement à la lumière de ce dernier rappel sur les heures noires de la France des années 40, on peut se dire que les français, comme tous les étrangers sont des cons…

 

Pourquoi les lettons et pas les bronzes ou les ores ?

 

            Ah, ah, très drôle comme blague…comme si, j’y avais pas pensé…

la suite de cette FAQ juste en dessous…



[1] Après avoir écouté à fond la caisse pendant toute une soirée, les tubes du grand regretté de l’électro-ménager ( je garde d’ailleurs toujours en tête cette blague de rien à cirer « Brand conçu pour durer. La famille de Mike Brant porte plainte pour publicité mensongère »), je me suis un peu renseigné sur le gars en question.

[2] Ouais y avait un sommet de l’OTAN à Riga quelques jours avant que nous y allions.

[3] Monnaie lettonne, qui vous a renvoyé aux francs, parce que c’était plus facile de convertir en franc qu’en euros…

Yu-Riga-garin part 2.

Riga bien qui riga le dernier – Part 2.

 

 

La Lettonie, ça sert à quoi ?

 

            Bon d’abord dans une optique capitaliste, ça sert à être exploitée en tant que périphérie proche du centre européen, donc une exploitation relative, comparée à la périphérie lointaine telle que l’Afrique ou l’Asie du sud-est. Toujours dans une optique capitaliste, ça sert au tourisme parce que c’est pas trop moche quand même.

            Dans une optique américaine, ça sert à noyauter l’OTAN, éviter que toute velléité gaullienne ne refasse surface, autrement dit, continuer à vassaliser l’Europe. C’est pour ça que les Etats-Unis tenaient tant à élargir l’OTAN en intégrant ces Pays d’Europe Centrale et Orientale très favorables aux States pour contrebalancer la vieille Europe parfois hostile. C’est pour ça que certains ont considéré que le dernier élargissement de l’UE comme la fin de l’idée d’Europe forte face aux Etats-Unis.

            Dans une optique lettone, je sais pas trop. Mais je pense qu’il doit exister un vrai sentiment national chez eux, après avoir vécu pendant 50 ans dans une Union axée sur une idéologie dénationalisée et puis après avoir aussi subi durant des décennies ( voire des siècles) l’influence russe après des occupations ponctuelles de la Pologne et la Suède. Du coup, quand nous nous y sommes rendu, j’étais vraiment impressionné par le nombre de drapeaux lettons qui flottaient dans ce vent frais du nord qui nous glaçait les mains et nous rappeler que nous n’étions pas bien loin de l’hiver. Mais l’hiver n’avait rien avoir avec ce patriotisme du drapeau. Ni le côté décoratif du drapeau. D’ailleurs un drapeau est toujours moche. Esthétiquement parlant, à moins d’y voir une ébauche de néoplasticisme, c’est difficile d’y voir quelque chose d’intéressant (et encore même en tant qu’ébauche de cette forme d’art, c’est aussi difficile d’y trouver de l’intérêt parce que le néoplasticisme, c’est particulier et pas top). Et puis, le drapeau en soit est moche : le drapeau est là pour identifier, créer une identité. On crée une identité sur quelque chose de commun, quelque chose de partagé par une population donnée. Mais on crée aussi et surtout une identité en opposition aux autres, à l’étranger(comme l’identité russe longtemps bâtie en opposition à l’Ouest, parce qu’on ne peut bâtir son identité vis-à-vis de l’extérieur sur du commun). Alors du coup le drapeau, certes unit à l’intérieur mais aussi divise à l’extérieur, le drapeau, nouvelle barrière, nouvelle frontière avec l’autre. Alors la Lettonie, je pense ( tout cela n’est que supposition bien sûr) pour les lettons, c’est très important.

 

Les lettons sont-ils Pédés ?

 

            Il s’agit d’une Foire aux Questions, alors je préfère parer à toute éventualité et répondre aux questions que vous pourrez vous posez, même les plus tordues…

            En fait je pense pas qu’ils soient plus ou moins Pédés qu’ailleurs, mais après tout, je n’en sais pas plus que vous, je n’ai passé qu’un week-end là-bas…

 

Les lettons ont-ils deux yeux et une bouche comme tous les humains ?

 

            Bon ça suffit les questions stupides sur les lettons !!!

 

Quelle influence peut exercer l’art post-moderne letton sur le post-constructivisme russe, spécialement sa variante Carélienne très proche du réalisme finlandais ?

 

            Pour être honnête, j’en sais rien…mais si quelqu’un peut y répondre, j’aimerais en connaître la réponse, surtout qu’il est possible que de faux éléments ce soient glissés dans la question…

 

Peut-on raisonnablement penser qu’un jour la Lettonie dirigera le monde ?

 

            En fait, je répondrais par la négative pour une seule raison : leur hymne national est nul. C’est aussi pour ça que la France non plus ne pourrait diriger le monde. Mais il existe un remède : un hymne national peut se changer. Pour ma part, je confierais ce travail à un xylophoniste. Ma pensée va directement à un xylophoniste rencontré à Riga. En fait, en sortant du musée de l’occupation, comme si les autorités de Riga savaient qu’on avait besoin de se changer les idées, un petit concert était organisé sur la place adjacente aux sus-décrit musée. Sans doute pour noël. Le sapin majestueux (pas autant que celui de Strasbourg mais quand même plus que celui de Tampere qui, a mon humble avis, a plus sa place à Halloween pour effrayer les enfants qu’à noël pour les voir sourire) trônait sur la place. Juste à ses pieds, l’orchestre. Des chants de noël bien sûr. Des chants en letton, bien entendu. Mais ça n’empêche en rien de reconnaître l’air[1]. Et dans l’orchestre, il y avait celui qui fut plus tard nommé «  le mec au xylo ». Ce mec mérite de pouvoir réécrire l’hymne national letton. Il faut le voir jouer pour en être persuader mais je vais essayer de vous en convaincre par les mots : ce brave bonhomme n’avait pas un travail éreintant à accomplir. Juste conserver le rythme. Mais quoi de plus dur, quand on a pas grand chose à faire. Il était en quelque chose Grégory Coupet dans les buts de Lyon, à n’avoir presque rien à faire durant tout un match. Mais à l’image d’un Grégory Coupet, « le mec au xylo » était toujours là quand on avait besoin de lui « pour sauver la maison » comme disent souvent les commentateurs de foot. Toujours concentré. Toujours dans le rythme, fixant son instrument, comme on fixe la femme de sa vie le jour où on la croise pour la première fois sans pour autant déjà savoir que c’est elle qu’il nous faut pour la vie, un regard entre l’enivrement et la circonspection, entre le soin et l’audace, entre l’attente et l’empressement. Il avait tout ça dans son jeu, « le mec au xylo ». Une sorte de pilier de l’orchestre, mais genre pilier discret, pilier de l’ombre mais sur qui on peut toujours compter pour indiquer la lumière. En tout cas sûrement pas pilier de bar qui sert plus à animer la galerie par son état déplorable. D’ailleurs, il était bien au fond de l’orchestre mais sous le feu des projecteurs ( oui, il y avait des lumières un peu genre projecteur de stade de foot). Donc avec un mec comme ça, on peut escompter que la Lettonie devienne la puissance montante du XXIème siècle. 

 

Les thons rouges de la méditerranée sont menacés de la sur-pêche, qu’en est-il du ton rouge de la baltique ?

 

            Il est bien vrai que la situation du thon rouge de méditerranée est critique. Les récents accords  la Commission Internationale de Conservation des Thonidés de l’Atlantique n’y changeront rien, bien au contraire. Il en est de même pour le ton rouge ( autrement dit le communisme … et oui c’était un jeu de mot…) en mer baltique qui après la chute de l’URSS ne semble plus être en mesure de se reproduire et est victime de la sous-pêche (en gros, il a pas la pêche, le communisme)… et oui le communisme risque de ne pas faire de vieux os ( lympique de Turin ou de Londres, c’est selon). Je sais tout cela est vraiment hilarant…de la baltique, comme ajouterait Renaud…

 

Les lettons sont-ils plus respectueux des autres que les anglais ?

 

En fait cette question est seulement là pour vous parler des derniers frasques de mon ami british, le dénommé Nick dont voici les dernières aventures : « Nick et le restaurant ».

 

Nick avait aujourd’hui décidé d’aller au restaurant. Nick en avait marre de se faire à manger et puis pour se récompenser de tous les efforts qu’il avait fait ces derniers jours il s’était dit « je mérite d’aller au restaurant pour être récompenser de tous les efforts faits ces derniers jours. En plus je veux pas me faire à manger ». Mais Nick ne voulait pas sortir parce que dehors il faisait froid : « oh, il fait froid dehors. J’ai pas envie de sortir » se disait-il en regardant pas la fenêtre où il voyait qu’il neigeait. « En plus il neige dehors » ajouta-t-il à lui-même[2]. Du coup Nick décida de rester à Lapinkaari[3]. Mais il avait toujours pas envie de se faire à manger : « j’ai toujours pas envie de me faire à manger » pensait-il. Mais la solution était toute trouvée : «  la solution est toute trouvée » dit-il en anglais et à lui-même : « je vais ouvrir mon frigo et voir si quelqu’un n’aurait pas cuisiné quelque chose pour moi, comme cela, ce sera comme au restaurant ». Il ouvra donc le frigo pour voir si quelqu’un n’avait pas cuisiné quelque chose pour lui. « oh une part de tarte. Je sais pas ce que c’est mais ça a l’air bon. Je vais en prendre comme ça j’aurais pas à me faire à manger ». il prit donc la part de tarte même si il ne savait pas si c’était bon et commença à manger pour ne pas avoir à se faire à manger. Comme il avait très faim, il mangeât toute la tarte ( la part restante bien sûr): « tellement j’avais faim, j’ai mangé toute la tarte, euh, la part restante bien sûr » se dit-il. Mais Nick était pressé et décida de partir tout de suite après sa tarte finie : « je suis pressé, il faut que je parte. Cela tombe bien, j’ai fini ma tarte » pensa-t-il. Il n’attendit donc ni la visite du chef, qui traditionnellement, après avoir fini son service passe en salle pour savoir si tous les clients sont satisfaits, ni l’addition, qui traditionnellement, est le moyen de payer le service rendu par le restaurant. « je suis vraiment pressé, je ne peux ni attendre la visite du chef, qui traditionnellement, après avoir fini son service passe en salle pour savoir si tous les clients sont satisfaits, ni l’addition, qui traditionnellement, est le moyen de payer le service rendu par le restaurant » se dit-il avant d’ajouter « j’aime vraiment bien ce type de restaurant : il faut seulement se servir et on part quand on le veut ensuite ».  

 

Moralité : Nick est un salop. Je sais ça change un peu de la naïveté du ton de cette histoire mais la réalité est que c’est un vrai salop. Bien évidemment, vous l’avez deviné, je suis le chef en question, parce que j’avais fait une super tarte bolognaise, une nouvelle recette que j’avais inventé et j’en avais goûté la moitié, l’autre laissée au frais pour le lendemain, autre moitié dont je m’étais fais une vraie joie de manger, surtout après avoir trouvé la première partie plutôt bonne. Mais en rentrant de course, j’ouvre le frigo et là, réaction identique à Patrice Thibault de la compagnie des Deschiens dans « la cour des grands », quand il rentre de sa dure journée de travail, le frigo vide, asséché par Hervé qui n’avait rien fait de la journée[4], dégoûté, aussi vert que les courgettes que j’ai dues me cuisiner à la place[5]. Evidemment encore, je n’ai aucune certitude que ce soit lui le voleur, mais de forte suspicions pèsent sur lui du fait de ses antécédents, du départ de plus en plus de personne de Lapinkaari et du fait qu’on est que 3 dans ce frigo : lui, Paul un américain super sympa ( qui plus est, parti en voyage, par contre je sais pas si il était encore là à l’heure du crime…) et moi… Il semble donc qu’en plus de s’attaquer à de sans-défenses produits de base ( comme les légumes, les pots de basilic ou les œufs), il s’en prend à des produits finis, à des créations. Bon création, c’est peut-être beaucoup dire, mais bon, c’était une nouvelle recette, à peine testée, toute fraîche…Mais remarquez avec une tarte bolognaise, j’aurais du m’en douter : il y a quelques semaines de cela, il m’avait vu manger des pâtes bolognaises et trouvait que ça sentait bon. Il m’avait donc demandé ce que j’avais mis dedans. Je luis ai répondu gentiment, sans penser que de la sorte, déjà, il me piquait ma recette des pâtes bolognaises. Mais la recette ne lui suffisait pas, il a fallut qu’il me pique la tarte bolognaise… en plus je ne l’ai pas vu de la journée… si je le vois, je crois que je lui fais le coup de l’addition, lui réclamer mon dû de chef cuisinier à Lapinkaari…

     

 

Mardi 19 décembre 2006.

 

 


[1] en parlant de chant de noël, ça ne vaudra jamais « vive le vent » en finnois et en rap… si, si j’ai assisté à ça : une chorale déguisée de bric et de broc en anges rapant sur « vive le vent » . en fait tout avait commencé bien normalement et tranquillement, mais d’un coup, sans prévenir personne, une des choriste, s’avance et se met à chanter comme dans un rap, pendant que le reste de la chorale l’accompagnait avec des bruitages pour faire plus rap. Inoubliable… seul regret de ne pas savoir ce qu’elle disait en rapant…

[2] bon faut se dire qu’il est anglais, donc tout ça normalement dans sa tête est en anglais mais je traduis pour que ce soit plus compréhensible pour tous

[3] notre résidence, au cas où vous ne l’auriez pas deviné ou su.

[4] Pour ceux qui n’ont pas vu ce spectacle, cet ajout est une incitation, non la haine raciale, mais juste à le voir le plus vite possible…

[5] surtout que moi aussi, je n’avais pas envie de me faire à manger ce midi, c’est pour ça que j’avais fait la tarte la veille…

duel de « musique »

Mike Brant est-il le plus fort ?

Petite explication à ce titre un peu saugrenu : hier soir, une jeune finlandaise ( quand je dis jeune c’est genre 16 ans) avait décidé de faire une nouvelle fête dans son appart. Mais elle avait quelque peu oublié de tenir compte des conditions environnantes, à savoir que son appart est petit, comme tous les apparts d’ici, et qu’elle n’était pas seule au monde. Alors, forcément elle a décidé de laisser sa porte ouverte et du coup laisser se répandre sa daube musicale dans tout le couloir et bien au-delà. Mais une de mes amies étaient hébergée ici pour la nuit et partait le lendemain prendre un train à 4H du mat’. Dormir ? impossible. Alors donc, on a répliqué avec ses armes à elle (la finlandaise bien sûr) et on a organisé une fête française à 3… mais en fait le seul but était de l’emmerder et de lui faire comprendre ce qu’était le respect des autres ( parce qu’il était vraiment impossible de dormir dans ses conditions et que ce n’était en plus pas la première fois). Alors on a répondu avec Mike Brant… et il a du coffre le gars finalement… surtout qu’avec des hauts-parleurs merdiques, c’est du à subir… du coup les finlandais ont souffert et ont lâché prise en fermant leur porte et baissant sérieusement le volume. Mais le problème c’est que nous avons, nous aussi sérieusement souffert de Mike Brant… peut-être plus que eux finalement parce que nous on comprend les paroles…du coup, on a lâché à notre tour et leur musique est repartie de plus belle… donc Mike Brant peut s’avérer très puissant mais sa force peut vite devenir sa faiblesse… du coup, voici un petit poème inspiré de titres de chansons de Mike Brant… le refrain lui par contre peut rappeler, un petit air des wriggles…

Voilà : C’est ma prière

Que cesse la musique Délétère

Qui pourra te dire

Que le respect est une denrée rare.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Félicità à tous ces gugusse

Sans doute au top de l’argus,

Celui de ceux qui ne pensent pas aux autres,

Qui saura, un jour vous serez en pleine vautre.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Alors Mike, dis-lui,

Qu’enfin l’altruisme ne soit dilué

Mais dans la lumière de cet aphorisme,

Une grande naïveté sur l’être et l’autruisme[1].

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Attendez que tout cela cesse,

Bien illusoire d’attendre quelconque caresse

A corps perdu, tout tenter

Donne un peu de toi pour, à leur égoïsme, attenter.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

l’oiseau noir et l’oiseau blanc

Tous deux séparés d’un paravent,

Une porte de cuisine pour ne pas être aux abois

Alors serre les poings et bats-toi.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Parce qu’elle est sans amis ici-bas,

Pas d’autre solution pour gagner les débats

Pour n’obtenir rien qu’un larme,

Trouver la faille dans ses propres armes.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Alors hier heureusement Mike,

On se retrouve par hasard pour la fight,

Pour un grand bonheur de calme

Et leur mettre un coup à l’âme.

J’habite fenêtre sur bruit,

Une chambre avec vue sur des ahuris

Mais toi, moi, nous avons lâchés,

Parce qu’ils avaient décidé de se déchirer,

Tu n’as pas pu dégager le champs, le déminer

Mais Mike pour tout ça, laisse-moi t’aimer.


[1] Je sais, ça existe pas comme mot, ça s’appelle un néologisme d’ailleurs…

JT de 13H

Douce finlande, cher pays des grands bûcherons…

Madame, monsieur, Bonjour. Il est 13H et voici les titres de cette édition un peu spéciale consacrée à la Finlande à l’heure où celle-ci achève sa présidence de l’union Européenne :

Après le fast-food, la black food: A l’heure où tout le monde s’agglutine dans des mac-do et autres burger-king, la Finlande poursuit ses traditions ancestrales de cuisine faite de produits locaux et naturels.

Au pays de la glace, le patin est roi. La Finlande, en petite cousine du Canada, a elle aussi su développer au fil des années une vraie tradition en matière de sports d’hiver, tradition partagée par tout le monde.

La première influence mondiale de la Finlande : un seul mot finlandais a jusqu’à présent réussi à s’imposer : le sauna. Et bien peu de personne aujourd’hui imagine qu’il puisse perdre son statut. Nous ferons donc en fin de journal un petit tour dans cet endroit quasi sacré des finlandais qui ne manquent pas une occasion d’aller s’y prélasser quelques instants.

Small is beautiful, Black food is beautiful ? :

Après avoir été tant décrié, cette cuisine si exotique méritait qu’on y porte quelques attention. C’est ce qu’a fait notre reporter Simon Sarkzy qui s’est rendu pour nous dans le petit village d’Hämeenlina pour explorer ce qui fait le terroir culinaire de la Finlande :

Commentaire sur fond d’images de petit marché provincial comme on les aime :

Participer à une soirée Black food organisée par des finlandais, c’est un peu se jeter dans la gueule du loup au risque d’en ressortir avec un estomac en compote. Parce que chez eux il n’est justement pas question de compote, de petite douceur alléchante et accueillante pour le palais. Seulement du robuste, du costaud, du lourd, de quoi supporter le long hiver. Du coup il faut avoir l’estomac bien accroché et ne pas rester au crochet de sa petite cuisine française et ses traditions ancestrales. Ici on ne reculera devant rien, aucune limite, pas de règle, laissez place à toutes les idées possibles. Du coup, quand on dit « Black food », on n’hésitera pas un instant à tricher avec les traditions culinaires européennes, à franchir la ligne jaune. Parce que où trouver de la nourriture noire ? Challenge bien difficile quand on élimine le thé noir et le boudin de la même couleur qui n’ont pas grand chose de finlandais. Du coup, ils ont choisi un mélange entre tradition et modernité et dirais-je même haute technologie. Du côté tradition, la Musta Makara la célèbre saucisse noire finlandaise avait sa place de choix. Elle si redoutée, si appréhendée qui se protège des prédateurs par sa régnante couleur et son aspect peu ragoûtant, n’a pu échapper bien longtemps aux omnivores présents qui en l’absence d’une alternative furent obligés de la manger. Mais le goût et le besoin de saveur prit bien vite le pas sur le besoin physiologique de manger. Au delà de la faim, cette proie facile s’avérait être d’un certain goût. Tel l’adage qui disait que l’habit ne fait pas le moine, l’aspect de la « musta » comme les finlandais ont coutume de l’appeler, ne fait pas le goût. D’ailleurs il faudrait s’appeler Nostradamus pour vouloir prophétiser le goût de cet aliment avant de l’avoir goûté. Même après, il s’avère bien difficile de décrire ce goût. La « musta » est quelque chose qui ne se raconte pas mais se mange. Rien de plus. Mais toute la Finlande est dans le contraste entre tradition et modernité, entre la campagne déserte et peuplée seulement d’arbres et la haute technologie des téléphones portables. Il en est de même en matière de cuisine : donc à côté de la traditionnelle « musta », on pouvait retrouver ce qu’on peut s’appeler les « bloody pancakes » qui sont rouges avant cuisson et noirs après, ce gâteau bizarre où l’on met des médicament dans la crème pour que celle-ci deviennent plus noire. C’est donc vous dire, si l’on ne recule devant rien ici…Mais il ne faudrait pas non plus oublier la tradition Carélienne du Mämmi, ce drôle de dessert tout aussi noir que les matières fécales, tout aussi peu alléchant que des matières fécales et aussi lourd qu’un kilo de matière fécale… cela n’a rien d’exagéré. Mais ce qui est relativement étonnant, c’est la manière de le manger : il est impossible, du fait de sa consistance et de son goût très prononcé[1], de le manger sans rien : on y ajoute donc toujours forte dose de sucre et de crème. Mais ce n’est pas seulement du folklore pour touriste. Même un finlandais ne se risquerait pas à manger ça tout seul. Alors pourquoi avoir inventé un « met » à un tel goût ? pourquoi ne pas avoir changé la recette après la première tentative ? En plus même avec du sucre et de la crème, ça reste difficile à manger et généralement vous reste quelque peu sur l’estomac…Mais un repas sans boisson n’est pas un repas. Alors pour entamer le repas, en apéro, ici, ils ont inventé l’alcool de goudron. Alors oui, tout cela paraît bizarre mais c’est bien vrai. Mais il ne s’agit sans doute pas du goudron que l’on met sur la route, du banal bitume, du macadam mais il s’agirait d’une autre sorte de goudron, allez savoir lequel…

Merci Simon pour ce reportage qui nous en dit plus sur les traditions culinaires finlandaises certes assez particulière mais qui nous donne une autre vision de la cuisine. Et puis bien sûr nous rappelle de bons moments comme celui de Clavier et sa bande dans les bronzés font du ski lors de leur escapade dans un ferme montagnarde où ils purent déguster un drôle d’alcool dont la bouteille contenait une grenouille. Christian Clavier qui je le rappelle soutien Nicolas Sarkozy.

De Christian Clavier à la Finlande, la transition est toute trouvée avec le hockey sur glace :

C’est Hockey la Finlande !:

C’est avec force cérémonial que tout commence. Entre Pom-pom girls et éclairages qui feraient pâlir des spots de boite de nuit, l’entrée des joueurs. Des gros gaillards qui eux feraient de l’ombre aux plus grands arbres des forêts finlandaises, des montagnes, des bulldozers, des tanks… tout ce que vous voudrez mais un peu du genre « Hé petit je suis le lion/ allez, va jouer au ballon / tu peux t’éponger le front/ avoir les jambes en coton/ ici c’est moi le patron/ c’est moi qui donne le ton/ tu zézayes, tu grésilles/ et tu tournes autour des filles,/ un conseil, tiens-toi tranquille/ ou tu vas t’asseoir sur le grill… »Ou peut-être n’est-ce qu’une apparence, un genre qu’on se donne, un déguisement. Peut-être sous la carapace de protection, se cache un homme au cœur tendre, un Lancelot refusant de s’offrir à une autre que l’être aimé. Toujours est il qu’ils jouent bien le jeu de la brute épaisse capable de réduire en miette le premier loustic qui passe. D’ailleurs qu’est-ce qui est jeu et qu’est ce qui est réelle méchanceté dans ce sport ? les supposées violences de ce sport ne font-elles pas un peu partie du jeu ? une sorte d’habitude prise par les joueurs à la fois pour donner de l’action aux spectateurs toujours friands de joutes musclées et pour eux aussi, une sorte de règle officieuse que tout joueur respecte. D’ailleurs, vous ne voyez jamais de blessés au hockey. De toute façon avec le fardeau qu’ils ont sur le dos difficile de se faire mal quand même. Par contre je ne comprends pas comment le GIGN (portant le même genre d’attirail) peut réussir à être discret avec ces armures modernes pour les opérations d’élites qu’il doit accomplir. Mais à mon humble avis, tout cela n’est qu’histoire de jeu. D’ailleurs, en parlant de jeu, comment ne pas penser aux matchs d’impro quand on a vu des matchs d’impro avant le Hockey, pourtant son lointain ancêtre. Tout est là pour y penser : déjà le spectacle en lui même, au Hockey, comme à l’impro, tout est fait pour en mettre plein la vue aux spectateurs, pour attirer son attention, pour éviter qu’il sombre dans les bras de Morphée, le sortir de sa torpeur quotidienne, lui apporter son petit bonheur de la semaine, bref que le mec ne se fasse pas chier. Alors pour éviter tout ennui, c’est pas compliqué : déjà, il faut pas trop faire durer les choses et, si cela doit durer, essayer de rompre la routine qui pourrait s’établir avec des pauses, des coupures…( en fait vous avez sans doute déjà remarqué mais cela peut tout aussi bien s’appliquer à la vie à elle-même, de toute façon comme disait William : « Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. » ). Ensuite faut instaurer des obstacles pour éviter que tout se déroule bien dans le calme, pour réveiller le spectateur qui commençait à s’endormir sur son paquet de pop-corn au chocolat[2]. Alors là, y a des mecs qui sont payés pour ça : les arbitres qui sont là pour s’en prendre plein la gueule. D’ailleurs tout cela a bien été compris par l’impro avec cette pratique courante de huer les arbitres à leur arrivée. Bon après pour susciter l’intérêt des gens, on a trouvé mieux dans l’impro avec le vote du public, qui contrairement à la politique, a une réelle influence et peut changer les choses. Mais malheureusement voter pour Touraine ou pour Québec, ça change pas grand chose, alors que voter pour Sarko ou pour Ségo, ça change plus les choses… quoique… c’est pour ça que le peuple vote seulement pour ses représentants (vote sans réelle importance) qui eux votent les choses qui peuvent tout changer dans le bon ou le mauvais sens comme des lois bidons sur les OGM ( je rappelle à tous les sceptiques de cet exemple que plus de 70% des français sont contres et malgré tout, la loi française ( qui transcrit une directive européenne) va plus ou moins légaliser les OGM…) et comme disait Renaud[3] « tu m’dis qu’si les élections ça changeaient vraiment la vie / y a un bout de temps mon colon qu’voter ce serait interdit ». Bon je sais c’est un peu populiste (tendance anarchisme) ce que je dis là, mais c’est un certain dégoût que j’ai en ce moment de ma classe politique française : prenons juste un exemple : ils sont tous là à courtiser Nico dans l’hélico ( si, si celui qui fait des émission parfumées au gel douche à la papaye) mais bien incapable de mettre en place de vrais politiques environnementales comme le montre une évaluation réalisée il y a peu par des asso’ écolo françaises sur la gestion environnementales des différents partis français et cela n’est vraiment pas brillant. La situation me paraît assez dramatique en la matière pour qu’on évite de récupérer ce thème. Comme ce fut le cas pour les banlieues après les émeutes, alors qu’en réalité, rien n’a changé… Tout ça pour dire, que Shakespeare était bien dans le vrai et que le jeu est bel et bien partout : là où on l’attend : au théâtre ou dans une arène glacière, mais aussi là où il ne devrait pas être, comme en plein cœur de notre avenir et peut-être plus problématique, au milieu de celui de la planète alors qu’on commence à faire jou-jou avec la lune où l’on va envoyer des gugusse qui finalement n’ont peut-être être pas tord quand on voit ce qu’on peut faire ici-bas…

Au fait, pour la petite histoire, ce soir-là, Tampere a perdu contre Jyvëskylä…

Sauna rien à voir :

Bien loin des piscines nouvelle génération et des stations thermales, le sauna finlandais est un lieu jaloux : on ne s’y rend que pour lui et pas pour une panoplie de service ( en général avec des suppléments), on s’y rend pour y passer plusieurs heures ou seulement quelques minutes après le boulot. Des fois même, on paye juste pour y aller, et pour pénétrer seulement en son sein, sans bain bouillonnant, massage et tout le tralala avec. Alors forcément, on s’y prépare, on s’en fait toute une joie d’y aller, on envisage tout et quand on y est on le savoure. Mais ça n’empêche pas de le visiter souvent. Bref, ici, on va au sauna comme on prend une douche, autrement dit presque tous les jours. Mais la différence avec la douche est bien que celle-ci obéit plus à un impératif d’hygiène qui n’est plus présent dans le sauna( mais il l’était bien avant). Alors on y va pour se détendre, se reposer, discuter ( c’est dingue comment les finlandais peuvent parler dans le sauna et je pense pas seulement avec les gens avec lesquels ils sont venus, avec tout le monde et même parfois avec le petit étranger venu s’initier aux rites du sauna. D’ailleurs j’ai lu quelque part que des réunions politiques officielles s’étaient déjà tenues dans des saunas…surtout quand ça sent le chaud, comme ça, ça détend tout le monde…). Bref, le sauna est la première distraction des finlandais et un vrai lieu pour vivre en société et rencontrer des gens ( si vous êtes homo, c’est la bonne solution parce que tous les saunas ne sont pas mixtes…). Alors comme pour beaucoup de choses ici, on oscille entre tradition et modernité [4], entre sauna électrique et répandu comme un produit de consommation courante ( dans chaque immeuble ( surtout les plus récents), on peut retrouver un sauna et on compte dans le pays plus de 400 000 résidences secondaires quasiment toutes équipées en la matière) et sauna traditionnel au bois.

Alors le sauna traditionnel n’est pas forcément celui que l’on croit : par exemple Tampere possède le plus vieux sauna de Finlande en activité. Alors forcément je m’y suis rendu, pas en tant qu’amateur d’histoire qui veut en savoir plus sur le passé, mais juste en converti du sauna. Mais en fait ça n’a rien à voir. Quelle surprise et quelle expérience. Bon je passe outre les gros et gras finlandais présents dedans dont on ne comprend pas un traître mot et qui de temps en temps vous adressent la parole en finnois et que vous regardez forcément d’un air un peu ahuri ce qui leur faire comprendre que vous êtes pas d’ici. Mais alors, surprise, l’autre fois, y en a un qui m’a parlé directement en anglais. Est-ce si évident que je ne suis pas finlandais ? pourtant j’ai tout du finlandais : si, en y réfléchissant bien, c’est vrai : vous enlevez le physique ( c’est vrai, je ne suis pas un grand bûcheron blond), mais vous gardez le reste, c’est bon, je suis finlandais : je suis aussi peu bavard qu’eux (en fait ce mythique silence finlandais n’est pas tout à fait fondé, seulement, quand un finlandais n’a rien à dire, bah il dit rien et n’essaye pas de « passer sa vie à meubler » comme dirait Bacri[5]), je supporte aussi bien le sauna qu’eux et peux même aller nager ( je dis bien « nager » pas seulement me jeter) dans le lac à 2° après le sauna, je peux être très aimable comme ils le sont aussi mais être tout aussi peu affable par instant, je suis, je pense, assez discret et peu enclin à me mettre en avant comme ils sont tout aussi capable de le faire… Bref des fois, j’en viens à penser que j’ai été inversé avec un finlandais à la naissance…

Enfin bref, ce vieux sauna est bien différent de ce qu’on pourrait penser : contrairement à tous ses jeunes congénères celui-ci est en béton et pas en bois. En plus il a structure toute différente : celui-ci possède deux étages distincts, un avec quelques bancs et surtout un espèce de bac où récupérer de l’eau pour se la jeter sur la gueule avant et après le sauna (pour remplacer la douche adjacente au sauna moderne) et l’autre où l’on s’asseoit et l’on déguste parce que là-haut il fait chaud. Eh oui, petite révision de physique, l’air chaud est plus léger et de ce fait monte. Alors la limite avec le masochisme ici se fait bien fine : entre ces chaleurs qui tueraient des vieux à la pelle si elle était généralisée à l’ensemble d’un pays pendant plusieurs semaines et ces espèces de branches qui servent à se fouetter, un observateur extérieur pourrait se poser des questions sur la santé mentale des personnes ici présentes. Mais rien de tout cela, bien le contraire, tout cela est bien sain, jusqu’à certaines limites bien sûr, mais ça c’est valable pour tout ( l’excès est consubstantiel de la maladie d’une manière générale[6]) : ce fouet naturel est bon pour le sang ( et j’ai testé et c’est vrai que ça fait plutôt du bien) et la chaleur apaise et relaxe. Et puis après le sauna, on va forcément faire un tour dehors, voire dans le lac, si on en a un à porté de main et puis bien souvent, on prend aussi une petite bière pour se désaltérer et se réhydrater un peu aussi. Et puis c’est reparti pour un tour…je vous l’avais dit, c’est une sorte lieu sacré, avec ses rituels, ses habitudes, ses règles à respecter et pas seulement pour des raisons de sécurité (parce que le sauna, ça peut aussi être dangereux, si on fait n’importe quoi…)

Alors de retour en France, je vais bien avoir du mal à m’en passer de ce sauna à la finlandaise, qu’il soit hyper-moderne(mais présent partout et gratuit) ou traditionnel ( et payant mais si particulier)… je réfléchis déjà à en mettre un dans le jardin…

P.S :

Désolé j’ai pas pu tenir le journal à la Pernaut, je peux vraiment pas faire ça. Il faut se rappeler qu’il y a peu de temps, je voulais encore devenir journaliste. De cette idée, j’en ai quand même gardé la déontologie du métier et du coup un certain dégoût (teinté d’amusement) pour ce JT qui n’est finalement qu’une nouvelle abjection télévisuelle…
Samedi 16 décembre 2006.


[1] A côté de ça les Dubichou à base de margarine et roulé sous les aisselles de Monsieur Preskovich, c’est des Suchar…

[2] C’est pas mal du tout d’ailleurs…

[3] je sais ça fait beaucoup de citations…

[4] d’ailleurs à ce sujet, je ferais bien le rapprochement avec le Japon qui lui aussi, par bien des aspects, correspond bien à ce mélange entre héritage du passé et modernité. D’ailleurs ce n’est pas le seul point de rapprochement entre les deux pays ( du reste certains parlent de Japon du Nord concernant la Finlande) mais j’ai pas trop envie de faire ici un essay sur la question… par contre je comprends vraiment mieux le choix de mes deux japonnais colloc’ de cuisine pour ce pays en songeant à cette proximité.

[5] Je crois que j’ai déjà cité cette phrase, si quelqu’un s’en souviens, je lui suis très reconnaissant d’avoir noté un détail pareil, prouvant de la sorte son attention pour les banalités que je peux écrire…

[6] bon je sais, c’est pas tout à fait vrai pour tout, mes pour la plupart des choses, une activité normale n’est pas problématique, seule une activité excessive peut l’être.