Archive pour décembre 2011

fable moderne #19 : le joli coeur et l’enjoliveur

Une frêle demoiselle sur la route esseulée,
Si leste de son esprit, son corps oscillait.
Ce n’était funeste passion pour l’alcool,
Mais ivresse de l’âme qui sans cesse décolle. 
Affublée d’une souple blouse blanche,
Lui laissant saillantes les hanches,
La gracile jouvencelle, grâce tombée du ciel,
Aurait pu en d’autres lieux être créature démentielle.
Mais sur la route déserte nul être, nulle personne,
Ni même de véhicule à son approche qui ne klaxonne.
Les charmes sont vains s’il n’est de charmé.
Les larmes sont vaines s’il n’est d’être pâmé.   
Or rien ne se présentait d’un côté comme de l’autre
Pas même dans un ravin une voiture qui se vautre.
Et les mornes plaines se succédaient,
Presque américaines, pour donner idée.
Il lui fallut encore marcher, pour dénicher,
Sans pourtant la moindre carcasse où nicher,
Dans son calvaire, de quoi créer un attrait,
Un enjoliveur, pourvoyeur de portrait.
Se mirant dans la surface anthracite,
Eut-elle loisir de constater l’explicite,
De son visage ravagé et tuméfié,
Auquel nul n’aurait pu se fier.
Horrifié de cette découverte
Sa figure déconfite et verte,
A cette vue se troubla plus encore, craignant,
Cet affreux corps qu’était son visage saignant.  
S’effondrant lentement en larmes sur le bitume,
Ne fut-elle éveillée que par un homme en costume.
S’il ne tentait à lui faire la cour,
Il lui prodigua quelques beaux discours,
De quoi réchauffer son cœur capricieux,
Envolé dans l’enjoliveur malicieux. 
Il ne fut pas long en simagrées
Pour la conduire à son grès.
Quelques belles paroles
Enjolivent le cœur à prix d’obole.
L’homme ramassant l’enjoliveur et la folle déesse,
Les déposant dans l’ambulance, la sortit de la détresse.
Bientôt retrouverait-elle l’apaisement,
Dans son hospice et son isolement. 
 
 
Le délire, tout relatif qu’il soit,
Dans certaines circonstances parfois,
Se révèle à la lumière du banal,
Faisant plonger dans le vide abyssal.
Reste à secourir la corde sensible qui vibre  
Et, sans coup férir, donner un semblant d’équilibre.

mieux vaut court que jamais #37

Je fus tabassé par un type au regard noir qui m’en voulait visiblement beaucoup sans que je pusse me souvenir quelle aurait pu être la raison de ce passage à tabac dans les règles de l’art. Ma tête heurta par trois fois les rebords anguleux et contondants du canapé. Mes globes oculaires étaient mis à rude épreuve. J’eus cependant encore le temps, avant d’être aveuglé par mon propre sang, de me rendre compte que les accoudoirs de mon canapé étaient eux moelleux et en rien blessants. Réalisant ainsi que je ne faisais que rêver, je pus en toute quiétude continuer à me faire rouer de coups.

 ***

Si les crampes ne m’avaient pas réveillé, j’aurais pu accomplir, cette nuit, mon premier véritable grand écart.

***

Depuis que nos horaires de travail et de coucher ne correspondent plus, poursuivant nos confidences sur l’oreiller, elle me dépose tous les jours des post-it sur mon oreiller.

sur le vif #43 : il ne voyait plus les hommes marcher

Il avait posé sa tête sur le rebord de pierre. La tête tourné vers le ciel, il rencontrait néanmoins l’obstacle du plafond, un plafond qui plus est craquelé, et même par endroit moisi. Si l’humidité ambiante pouvait certes inciter à la formation de ces tâches aux couleurs et textures peu ragoûtantes, le standing de l’établissement eut normalement incité à un soin accru des intérieurs. L’établissement thermal Szechenyi de Budapest disposait d’une ancienneté et d’une renommée qui lui permettait de conserver quelques araignées au plafond ou quelques auréoles sous les bras des murs imposants en surplomb de ces bains conçus dans leur bel écrin. Les habitués comme les touristes ne s’en offusquaient généralement pas. C’est à peine, s’ils en faisaient l’observation. Le corps lascivement étendu dans un bain dépassant allégrement la température du corps humain et aux odeurs soufrées que l’on aurait en d’autres circonstances qualifiées de nauséabondes, l’homme tournait le dos aux autres bassins, essaimés ici ou là, comme des flaques d’eau demeurant après la pluie du fait de dénivellations déficitaires. Personne ne lui faisait face et on ne décelait dans le bassin aucune autre trace de vie. Il est à remarquer, qu’en ces bassins, nul pratiquant d’apnée n’était à déplorer, ce qui invite à penser qu’il était bel et bien le seul occupant du bassin. Dans son dos, pourtant parfois éloignés, les corps se mouvant lentement – risque de chute sur sol humide oblige – lui laissait l’impression d’être frôlés par ceux-ci. Cet effleurement ressenti dans la nuque – accentué par le contraste de la température distillé dans les 80 % de son corps immergé et les 20 % qui, iceberg humain, demeurait au-delà de la surface – lui était tout particulièrement désagréable. Il n’avait souhaité ici que l’isolement du monde et sentir ces corps lui en donnait l’écœurement ultime. La proximité du corps flasque d’un vieillard hilare et hongrois quelques instants plus tôt dans ce sauna, à l’humidité défiant toute concurrence avec un sobre hammam, l’avait révulsé. Plus que cette chaleureuse humidité, c’était bel et bien cette figure guillerette qui l’avait poussé vers la sortie.

         Fuyant le monde, il lui avait nécessité un soin méticuleux pour disposer de l’endroit adéquat où faire retraite. Il s’en fallut de peu pour qu’une femme prenne place dans son même bassin peu d’instants plus tard. Elle avait posé son pied sur la première marche, le vernis vermeille se détachant dans le verdâtre léger de l’eau, imprimant sa marque chromatique pour longtemps dans la rétine de l’homme, qui la conserverait projeté sur son écran interne, comme une poussière que le temps a déposé sur la lentille d’un vieux projecteur à diapositives. S’avisant de la chaleur qui ne seyait guère à son humeur, elle ressortit les 5% de son corps alors immergés. L’homme ne fit aucun geste. Il n’avait fait que détourner l’œil droit pour fixer ce pied vagabond. Une fois celui-ci sortit de l’eau, l’œil reprit son axe fixe, en direction du plafond.

         Dans le lointain se faisait entendre une voix cristalline – fût-elle spatialement proche, il l’ignorait mais ne la ressentait que comme distante. Il ne faisait alors aucune nuance entre des mots déposés souplement dans l’air à quelques centimètres de lui ou d’autres lâchés à pleine vitesse à plusieurs mètre de ses oreilles. N’en percevant pas le moindre sens, seul le son l’émouvait. Le hongrois ne lui était en rien familier et pour rien au monde souhaitait-il en connaître les moindres rudiments. Ces 50% du groupe des langues finno-ougriennes, si comme tout à chacun, le déroutaient, il n’en avait pas pour autant la curiosité nécessaire à son apprentissage ni même sa compréhension sommaire. Entendre le son de cette voix atténuait la rudesse de la langue, à moins que ce ne soit plus fondamentalement la rudesse du sens de certains mots. Ces derniers jours dans les faubourgs de Pest, il n’avait pas prêté attention aux langues déliées, aux mots liés, le regard penché sur ses seuls souliers. La veille, des mots prononcés avant que d’être traduits l’avaient interpellé. Il lui avait cependant fallu attendre la traduction pour réaliser la teneur des propos et prêter attention à l’élocution, à l’allure de la langue. Il n’y a que le moment où le docteur nous pose sa languette de bois sur la langue afin d’ausculter la gorge, pour nous faire ressentir son existence.

         Sans changer l’orientation de sa ligne d’épaule, il posa ses yeux sur l’ovale de la pendule. Le cadre tout à fait banal d’une fin contour d’or oxydée par l’humidité ne retint pas même son attention. Eut-il eu ce pouvoir en temps normal ? Il faut en douter, tant l’attrait en paraissait limité. Les aiguilles captèrent son regard et plus particulièrement la trotteuse. Attentif comme jamais à son rythme, trouvait-il qu’elle trottait bien vite. Son cœur, paraît-il en faisait de même. Pas plus tard qu’hier l’avait-il appris de la bouche d’un médecin magyar, martelant même la véracité de son diagnostic à 100%. Dés lors, il ne voyait plus les hommes marcher.

mieux vaut court que jamais #36

Il est des défaites électorales maquillées comme une voiture volée dont on flaire vite le coup fourré. Elles se reconnaissent au dérisoire employé pour tenter de bâillonner les voix qui sortent du rang.

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Une marque dans la neige se détache du sol. Sur le pavé de la place rouge, la banderole foulée aux pieds se désagrège. Seule sa couleur ressort encore, carmin du sang des mains, peut-être aussi celui du lendemain.

***

Les révolutions se construisent dans l’excès. Mais pour ainsi dire, elles ne tiennent qu’à un fil, celui de la chandelle que l’on brûle par les deux bouts. Est-ce pour autant une raison de s’immoler à tout bout de champ ?

fables modernes #18 : l’épingle et la botte de foin

Une épingle se mouvant dans le foin des bêtes,
A ne savoir ce qui l’avait déposé là, perdait la tête.
Poursuivant malgré elle sa chute dans la paille,
Ne trouvant de branche dans ces étroites mailles
Où se rattraper, elle en perdait la raison
Et sentait déjà là la funèbre oraison.
Ne cherchant en rien à voir de sa vie
Le film défiler comme on le dit à l’envi,
Souhaitait-elle seulement savoir,
Ce qui l’avait conduite à quitter fermoirs
Agrafes, fils, dés à coudre et aiguilles
Pour se faufiler dans le foin comme anguille.
Croisant la route d’un brin,
Pourtant commun comme pas un,
Se souvint-elle avoir été
Attachée, comme corsetée.
Au plus près d’un sein
Qu’elle avait, non à dessein,
Piqué au vif avant d’être jetée,
Elle n’avait pas connu l’ancienneté.
Pourtant ce n’était pas là sa première robe
A laquelle elle permit que le tissu ne se dérobe.
Seul un mauvais coup du sort,
Mauvais doigté des mains d’or
De la couturière avait compromis
De la princesse toute bonhommie.
Car celle-ci heureuse et fière de sa toilette,
Dévoilait pour son amant toute la palette
Et tout le charmant que constituait son être,
Quand l’épingle dans son doigt vint se mettre.
Visant la purpurine perle à son extrémité,
Sombra-t-elle dans la plus grande immobilité. 
Trouvant ainsi souvenance du désastre,
L’épingle eut préféré clouer les astres,
De quoi toujours conserver sa bonne étoile
Même au plus près de la plus rêche des toiles.  
Bientôt devrait-on placer la princesse,
Seule dans une tour de détresse,
Dans l’attente que le sortilège ne cesse
Avec le baiser d’un être empli de noblesse.
Si l’épingle enfouie n’a depuis lors
Plus jamais connu le moindre dehors,
C’est qu’ayant brisé la virginité charnelle,
Elle fût condamnée à l’errance éternelle.

 

 

Si toute expression trouve une explication,
Il en est certaines qui ne méritant imagination,
Peuvent pourtant sous forme d’historiette,
Prendre une tournure plus guillerette.  

mieux vaut court que jamais #35

Ils se faisaient face, sans détourner le regard l’un de l’autre. Œil de tueur face au regard assassin, seule change la terminologie, aucunement l’état d’esprit. Pourtant une distance raisonnable les séparait encore. Pas un n’était prêt à la franchir, no man’s land inavoué mais pourtant tellement assumé. Le territoire n’a pas besoin d’être marqué, délimité à grand renfort de barbelés ou autres murs de séparation. Mon chat sortit ses griffes le premier tandis que son adversaire, tout aussi félin, fit aussi mouvement, le prenant à revers et lui balafrant le visage. J’eus mieux fait de construire une ligne Maginot dans le jardin, l’intégrité physique de mon chat eut été respectée.

 ***

Est-il possible que dans les 9 vies dont disposent traditionnellement les chats, ils en mettent une à profit pour explorer le caractère d’autres espèces de la Création ? Le mien, s’entichant de la coupe de noisette trônant dans le salon, semble revivre les instants passés d’une vie de rongeur à queue de feu, vie passablement refoulée, soit dit en passant. Lui demandant de prendre place sur le divan, il me regarda benoitement avant de s’assoupir. Je crains que la psychanalyse ne soit sans effet pour explorer son inconscient.

 ***

Frétillant du jouet en mouvement son museau s’amuse

Entre les dents, la queue de souris intruse,

Le jeu achevé, il avait croqué sa muse.

fables modernes #17 : le cervidé et le dvd

Dans la lointaine et enneigée Laponie,
Vivait un renne que ce pays-là honnit.
Avait-il en un sauna connu naissance
Pour ne plus considérer le froid dans son essence ?
Avait-il sous la voute hivernale éclairée
Rêvé trop éveillé d’une chaleur inaltérée ?
Quelle que fut la raison de l’héliotropisme,
Vivre ailleurs eut été pur illusionnisme.
Plus encore sous le déterminisme de la localité
Devait-il servir loin de toutes mondanités.
Aux ordres d’un barbu pimpant et débonnaire
Qu’un jour l’homme créa pour plus de numéraire,
Se devait-il un jour l’an alimenter de présents
Et bon an mal an assurer un tour du globe dépaysant.
Nécessairement l’accomplissement de cette vadrouille
Le ramenait chez lui le cœur plus encore bredouille.
Il fut cependant un jour où son destin prit un autre tour,
C’est tout du moins qu’il se présentait sous d’autres atours.
Errant comme une âme en peine,
En ça fidèle aux précédentes scènes,
Fit-il irruption nonchalamment
Dans une étable au comble du ravissement.
Par la lucarne pénétrait l’astre lunaire
Et se reflétait dans des disques devenus solaires.
Les galettes étalées sur leur moderne établi,
Cillaient et étincelaient, lueurs loin de l’oubli
Gravant dans la matière les lumières d’hier,
Cierge des cieux projetant multitude de poussières.
S’approchant prestement de la file des dvd,
Le cervidé ne voyait plus que le support évidé.
Sans reflet ni relief, les disques inertes
Ne lui inspirant aucun dégoût, certes,
N’exprimaient plus cet attrait luminescent,
Pour tout ce qui brille au firmament.
Ayant trouvé là un instant subjugation de ses sens
Ces objets trouvaient à ses yeux statut de décence.
Ainsi rasséréné, il avait là pour son existence,
De quoi l’alimenter d’une nouvelle incandescence.
 
 
Nul ne sait ce qui provoque nos étincelles,
D’un battement de cils l’objet se fait missel.
Nul ne sait où nos amours décèlent leur sel,
D’un bâillement de ciel nous vient la jouvencelle.

mieux vaut court que jamais #34

L’homme, face à ses deux sachets de papier kraft les regarda l’un après l’autre. Hésitant comme l’âne de Buridan, il ne connut pourtant pas le destin tragique de l’animal entêté jusque dans son indécision. L’homme enfourna sa main gauche dans le sachet qui lui faisait face, en sorti un petit rond blanc qu’il porta directement à ses lèvres, avant que ne vienne le rejoindre le sommet d’un verre, rempli, à priori, d’eau. Quelques instants plus tard, sa main droite se saisit de son vis-à-vis de kraft pour en sortir un croissant pur beurre. Bientôt, la période des galettes arrivant, il pourrait faire d’une pierre deux coups.

 ***

Dans le feu de l’instant, achevant la pièce maitresse de sa nouvelle collection, il substitua la perle blanche de la bague de mariée par le menu cachet d’aspirine que la fatigue rendait nécessaire à son organisme. La mariée n’aurait plus à prétexter de migraines, disposant au bout du doigt de l’expédient nécessaire à son achèvement.

 ***

Je sombrais dans les bras câlins de Perrine,

Puis me raccrochais à ses lèvres purpurines.

Qu’importe le cachet pourvu qu’on ait l’aspirine.

fables modernes #16 : la plombière et la palombière

Vivait recluse dans le terroir landais,
Une plombière, épouse d’un grand dadais.
Le bougre souvent bourré et aux mœurs bourrues,
L’avait pourtant un temps du dénuement secourue.
Car cette frêle femme à l’âme volage
S’en alla un jour tout droit au naufrage.
Oublieuse et distraite, d’une humeur morose,
Ayant eu à souffrir de son père des ecchymoses,
Fuyait-elle au cœur de la pinède
Sans imaginer ni espoir, ni aide.
Souhaitait-elle ainsi rallier le Styx ?
Il demeure certain qu’elle fuyait la rixe.
Troublée par les coups qu’il y a peu pleuvaient,
Ne put-elle en marchant garder la tête levée.
Cherchant tout autant son chemin que ses esprits,
De ne regarder en l’air, mal lui en prit.
Pénétrant dans les terres de la chasseresse Diane,
Manqua-t-elle de recevoir plomb dans le crâne.
La plombière alors désorientée et titubante
Frappa lourdement sur une porte branlante.
La mince paroi de bois céda sous son poids,
Laissant son corps choir dans le pot de poix.
Le bougre au coin du feu en lâcha son canon
Découvrant cette créature au cœur du cabanon.
De tradition, nul n’oiseau ne pénétrait la palombière
A moins qu’il ne s’agisse d’une mise en bière.
Lui demandant qu’elle décline son identité,
La femme perdue demeure dans la perplexité,
Avant que de bredouiller qu’étant plombière,
Elle est venue colmater les fuites de la chaumière.
Interloqué par cette figure aux cheveux, de goudron imbibés,
Songe un temps le chasseur à la plumer tout droit au gibet,
Se ravisant qu’il ne saurait être d’autre occasion
Pour faire naitre une liaison que cette intrusion. 
La recueillant comme un oiseau tombé du nid,
L’enserrant contre sa cage thoracique en couple uni,
Copulant dans la poix et le cliché réunis,
Ils vécurent ces seuls instants sans cérémonie.
La suite, vous l’avez déjà comprise,
Fut pour elle celle d’une banale prise.
Le coup du sort peut un instant
Balayer tout notre espace-temps,
Avant que pendule régulière,
Il nous renvoie en arrière. 

mieux vaut court que jamais #33

Depuis que les aéroports sont en grève, les commandants de bord de la SNCF se font appeler Steward. Rien ne se perd, tout se récupère.

 ***

La SNCF a beau avoir modifié la quasi intégralité de ses horaires, le train Bordeaux-Paris continue de faire une halte – certes irrégulière – à Libourne. Etonnant, non ?

 ***

« L’horreur des nouveaux horaires », le film d’épouvante où cheminots et usagers vont croiser le fer.