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mieux vaut court que jamais #356

Cette voiture pétaradante au lointain n’était qu’une calèche touristique dont les sabots sur le pavé imitait à merveille le bruit de la vieille deux-chevaux de grand-père. Avec le tourisme, le naturel revient au galop.

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Sur le pavé édenté,

Le sabot mal armé,

Subitement s’est sabordé.

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Le cheval ne peut s’empêcher de songer que l’écuyer et le maréchal-ferrant sont de mèche pour lui faire mettre les sabots dans les fers non pour eux-mêmes mais pour le bon plaisir du seul cavalier.

La lutte des classes tient à peu de choses.

fables modernes #20 : le cheval et l’écheveau

Dans une menue maison de tisserands
Avait été recueilli un cheval errant.
Si les canidés souvent subissent l’abandon,
Ils n’ont le monopole d’être vagabonds.
Ainsi ce destrier avait-il posé ses fers
Dans les fils de soie pour fuir son enfer.
Meurtri au flanc par la cravache d’un jockey,
Le zébrant de blessures de ses coups de toqué,
Il avait un jour pris la clé des champs,
A la fin d’une course à Longchamp.
Recueilli par les aimables tisseurs,
Fût-il d’abord décidé en panseurs,
Que les plaies devaient être recousues,
Afin de le sortir de sa condition de bizut.
Le canasson ainsi remis d’aplomb,
Reprit sa digne allure d’étalon.
Le sang du pur-sang ne fit pourtant qu’un tour
Le faisant hennir à s’en rendre sourd,
Lorsqu’un jour voulut monter sur sa croupe,
Le maître-tisseur souhaitant épater sa troupe.
Les tisserands, s’ils n’étaient pas sans le sous,
Ne souhaitant caner miséreux et saouls,
Devaient trouver usage à l’alezan,
Sous peine de n’en être plus partisans.
Arguant de la longueur de ses oreilles,
Seyant à la bête bayant aux corneilles,
Les deux appendices auditifs pour les fils,
Furent faits écheveaux tandis que, docile,
Le cheval et ses rayures manifestes de cicatrices
Servaient, pour de nouveaux vêtements, de matrices.
 
 
Il n’est parfois besoin que d’un rien
Pour redorer le blason d’un vaurien.  
Il suffit de quelques broderies
Pour faire preuve de chevalerie.