Archive pour février 2007

je donne ma langue au chat

Lost in translation.

 

 

            Quelle douce expérience que celle d’être perdu au milieu d’une langue. Non je ne parlerais pas ici de baiser langoureux où celle que l’on donne au chat combat celle de l’autre au milieu de cette arène dentaire, où toutes les papilles excitées redemandent du spectacle, du mouvement, de l’animation au point de tout oublier ce qui nous entoure ( et pas seulement de taille[1]). Non, je parlerais ici plutôt de langage, de communication ( quoique la scène précédemment décrite est elle aussi une forme de communication, communication de sentiments, de sensations). Pour évoquer cette épineuse question[2], j’ai décidé de revenir à mes anciens amours. Non je ne parlerais vraiment pas de relations rapprochées avec une personne de sexe opposé. Seulement de cinéma. Car après une longue absence dans cet antre magique, je commence petit à petit à traîner de nouveau mes guêtres dans les salles obscures. En fait cette absence n’était pas ma faute : seulement une vraie carence de bons films…Mais l’occasion m’était enfin donnée de me rattraper avec un film de Jim Jarmush. Mais un vieux de 91. Pour l’occasion, j’avais même décidé de reprendre une vieille habitude qui consiste à aller voir le film sans savoir de quoi il en retourne. Juger au titre. Peut-être réducteur ? peut-être un peu délit de sale titre ? ouais mais bon, ça reste un film et pas un bougnoule, donc c’est pas bien grave… Le film, pour ceux que ça intéresse, s’appelait (et s’appelle toujours d’ailleurs) « Night on the Earth ». Bon, ce titre prometteur et les relents du dernier Jarmush que j’ai vu ( en fait le seul[3]…)m’ont donc inciter à déplacer mon postérieur vers les cinémas au risque de faire souffrir mon visage qui allait devoir faire face aux assauts du vent frais finlandais[4].

 

            Bon je vais quand même passer sur les détails pratiques de l’installation dans mon fauteuil face à l’écran qui n’attendait que de pouvoir prendre vie. Parce que vous dire que j’étais au 5ème rang, place 6 après avoir payé ma place avec un billet de 5 euros ( surlequel on m’a rendu 2,50 parce que c’était pas cher) et que je suis arrivé à 16H41 précisément, ne vous intéresse sûrement que faiblement[5].  Le moment fatidique arrive enfin. La caissière ferme le rideau, les lumières s’éteignent et l’appareil se met en route. «  tour de contrôle à pilote : vos réacteurs sont-ils bien en marche pour ce voyage ? » « pilote à tour de contrôle :tout est Ok de mon côté. Comment est le ciel ? » « tour de contrôle à pilote : pour l’instant une masse nuageuse occupe une bonne partie de la stratosphère. Mais il est prévu qu’elle se dissipe très rapidement. A priori, après les premières minutes de vol, tout devrait rentrer dans l’ordre à ce niveau. Avez-vous notez une quelconque anomalie technique durant votre contrôle ? » «  pilote à tour de contrôle : négatif. Aucun problème de ce point de vue. Tous les instruments de bord sont en parfait état de marche. Moi-même suis en parfait état de forme et me sens fin prêt pour ce voyage interstellaire ». et oui, aller voir un film, c’est parfois comme faire un voyage dans l’espace, être transporté dans un autre monde, une autre dimension, ou tout simplement la possibilité de voir les choses autrement, comme ce doit être le cas du spationaute[6] lorsqu’il voit la terre vue de l’espace et j’espère que ce con se dit : « putain ce que c’est beau, c’est bête que dans quelques décennies[7], tout cela sera mort à cause de nous[8]… ». Mais pas besoin d’aller aussi haut et loin pour rêver et changer d’air : comme disait Renaud (quand il chantait encore des trucs bien[9]) « L’essentiel à nous apprendre /C’est l’amour des livres qui fait/ Qu’tu peux voyager d’ta chambre/ Autour de l’humanité » Alors bon, un film, c’est un peu pareil. Mais je crois que je m’égare (et pas seulement d’Austerlitz[10]) et je ne suis pas sensé vous faire ici un éloge du cinéma mais seulement vous parler d’une expérience cinématographique que j’ai vécu il y a fort peu de temps.

 

            Donc revenons à mes taxis car il est hautement question de taxis dans ce film. Donc toute la machinerie se met en branle et les images apparaissent. Générique sur fond de planisphère de la Terre et puis les noms des acteurs qui commencent à apparaître. Roberto Benigni. Tiens je savais pas qu’il jouait dedans. Chouette. Mais en même que ce « chouette » raisonne dans ma tête, y a aussi un « oups » qui commence à ronronner doucement : Roberto Benigni est italien et pauvre de moi qui ne parle pas italien…et puis des noms finlandais aussi…mais bon, les sous-titrages existent. La première scène du film, qui sera en fait amenée à se répéter : plan large sur un mur sur lequel des pendules à des heures différentes sont accrochées. Sous chacune d’elle, Los Angeles, New York, Paris, Rome, Helsinki. Ainsi tout devient plus clair : le film va retracer des évènements se passant au même instant, dans différentes villes du monde. Et tout cela semble donc se confirmer avec un gros plan sur la première pendule, celle de Los Angeles qui n’est que l’introduction pour l’action qui va suivre, se déroulant donc à Los Angeles. Je ne vous raconterais pas ici ce qu’il s’y passe, je n’écris pas pour Télérama. Pour tout ceux qui ne sont pas encore au courant du principe des critiques de film de Télérama je résume rapidement : le principe est assez simple : il s’agit de ne jamais lire leurs critiques avant d’aller voir le film en question, la critique étant composée pour une bonne moitié d’un résumé du film (même la fin est parfois révélée)…

 

L’on passait donc ensuite à New York avec donc, comme précédemment des acteurs américains parlant en anglais et des sous-titrages en finnois. Durant ce court-métrage ( puisque finalement ce film est un assemblage de cinq court-métrage décrivant une scène se déroulant dans cinq villes différentes et dont le thème (s’il s’était agit d’un concours de court-métrage) aurait pu être : « taxis dans la nuit »), une première cocasserie linguistique avec les deux personnages principaux qui par moment se prennent à parler allemand ( l’un des deux étant originaire d’Allemagne). Heureusement pour moi, ces dialogues germaniques était fort rares et compréhensibles. Mais ne voyant aucun sous-titrage en anglais le doute pour la suite des événements commençait sérieusement à monter.

 

Troisième partie : Taxi à Paris, l’heure de vérité pour moi. Les acteurs sont français et parlent en français. Parfait, un petit peu de français. Mais, il n’y a aucun sous-titrage…la suite( les deux autres parties) va être d’enfer…Alors en attendant le calvaire de voir deux films en langue étrangère que je ne parle pas et dont aucun sous-titrage dans une langue connue ne m’est fourni, j’essaye de profiter du film. Pour résumer, c’est l’histoire d’une aveugle et d’un ivoirien et c’est assez bien écrit.

 

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, ce petit segment de film s’achève alors que mon angoisse linguistique ne fait que naître. Et voilà donc, notre Roberto Benigni au volant de son taxi. Il parle, il parle. C’est dingue comme il peut parler et vite en plus. C’est dingue comment on comprend pas lorsque l’on ne parle pas la langue…Visiblement ce qu’il raconte est hilarant : tout le monde se marre, des éclats de rire envahissent la salle. Tous rigolent à leur manière. Sauf moi. Je me demande ce que les gens ont pensé de ce mec ( autrement dit, moi-même) qui reste là sans broncher face à un Benigni qui fait le clown. Ils ont du se dire que ce mec doit être sacrément chiant pour pas essayer, ne serait-ce qu’un peu, de détendre ses muscles zygomatiques pour montrer son amusement. Ou sinon, ils devaient se dire que j’étais tellement outré par les propos de Benigni qui dissertait sur l’amour ( et pas seulement platonique) avec un curé, que j’avais décidé de me taire. Parce que oui, j’ai tout de même compris quelques éléments par-ci, par-là. J’ai réussi à grappiller quelques mots, de ces mots transparents qui se disent pareil dans nos deux langues latines. Mais il ne faudrait trop dramatiser et exagérer : Bénigni est un grand acteur et sait jouer de son corps pour prêter à rire. Bénigni sait maîtriser le burlesque. Bénigni a en lui-même quelque chose de drôle. Il m’est donc arriver tout de même par moment de me laisser aller à des sourires voire même des extraits de rire.

 

Bien, oui, parler n’est pas le seul vecteur d’amusement et de communication d’une manière générale. Ainsi, au risque plagier La Fontaine ( qui a lui-même plagié Esope, alors du coup c’est pas bien grave de le plagier de nouveau, c’est pas comme si il avait écrit quelque chose de nouveau) je dirais que rien ne sert de parler il faut communiquer à point. Ainsi en est-il de beaucoup de domaines. Je brûle de ce fait de vous narrer une de ces nombreuses anecdotes qui fait le quotidien d’une année erasmus en compagnie d’étudiants venus des quatre coin du monde[11]. Ainsi de cette matinée ( à moins que ce n’était déjà l’après-midi, mais tout cela n’a pas tellement d’importance) où j’errais dans la cuisine du 3ème étage ( sans doute pour cuisiner quelque chose). Mon ordinateur ( et donc ma musique) m’accompagnait. Lecture aléatoire comme d’habitude. Après quelques chansons, Renaud fait son apparition. Je sais plus si c’était « l’aquarium », « c’est quand qu’on va où ? » ou « le sirop de la rue » mais c’était une chanson aussi bien écrit que celles-ci. Or, j’avais oublié de le préciser, mais je ne suis pas le seul protagoniste de cette histoire. Paul, l’américain traînait aussi dans les parages. Et comme je ne m’y attendais pas le moins du monde, il me déclare tout d’un coup, qu’il connaît cette chanson. Paul ? américain ne parlant pas français ? connaître Renaud ? comment est-ce possible ? Bon je passe sur les détails qui expliquent cette connaissance (un copain américain qui écoute des trucs français comme Renaud ou Tryo, d’où cette autre matinée où Paul d’un seul coup me demande « is it Tryo ? » et bien oui, Paul c’était bien Tryo. Ca fait plaisir de voir que la musique française pour les étrangers ne se résume pas ni à Alizée ( si, si une fois on m’a demandé si je l’avais…)ou à Amélie Poulain ( parce que c’est même pas Yann Tiersen, non c’est Amélie Poulain : les gens connaissent les chansons mais soit ne savent pas qui les écrit soit ne savent pas qu’elles ont été écrites bien avant par Tiersen et seulement réutilisées pour le film. Mais Paul, encore lui, connaît Yann Tiersen lui-même, c’est-à-dire auteur, compositeur, interprète de génie bien distinct d’Amélie Poulain) pour parler de la suite des évènements : en fait le détail des événements est bien flou dans ma tête mais toujours est-il que la conclusion de cette anecdote musicale fut que Paul appréciait Renaud, sans rien comprendre aux textes alors que Renaud est tout ce qu’il y a de plus « chanteur à texte », dénomination qui peut toujours paraître stupide à première vue, mais il faut bien reconnaître que tous les chanteurs classés en dehors de cette catégorie ne chantent pas des textes mais bien autre chose, un mélange de mots sans réel consistance. J’aurais jamais pensé que Renaud puisse être apprécié par des non-francophone. Comme quoi, la communication, ce ne sont pas seulement des mots disposés les uns à la suite des autres mais des tas de choses comme une belle mélodie de Renaud qui fait que l’on peut ressentir toute la beauté ou la justesse du texte par son intermédiaire.

 

Bénigni est capable de la même prouesse à certains instants, capable de faire rire sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche, sans qu’un son ne puisse être entendu. Et quand bien même il parle, sa gestuelle, ses expressions font le reste pour que finalement n’importe qui puisse comprendre la situation. Alors au diable, la compréhension de l’italien et savourons ! être perdu au milieu de la langue dans de telles circonstances devient un vrai bonheur. On essaye de saisir tout l’humour de la situation d’une autre manière, on essaye de se rattacher à autre chose qu’aux mots, qu’à cette tangibilité verbale. Ma pensée va également vers les VRP, ce groupe mythique du début des 90’s, et leur tournée en Pologne : comment réussir à amuser (ce qui est l’un des but principaux de leurs chansons) alors que leurs paroles sont en français ? et bien ils ont des atouts les VRP : leurs costumes, leurs maquillages, leurs instruments bricolés et leur jeu ( parce qu’il ne faut pas oublier que les VRP ont débuté dans la rue). A cela, on peut seulement ajouter des carnets écrits en polonais. Et avec tout ça, ils ont donc réussi à conquérir la Pologne et par la suite d’autres pays aux langues, toutes les unes plus étranges que les autres ( parmi lesquelles japonais et ukrainien). Les VRP avaient donc réussi ce tour de force de s’imposer à l’étranger avec des chansons reposant en bonne partie sur leurs textes en français. Je pense donc à ces polonais qui assistaient aux concerts des VRP sans rien comprendre aux paroles mais saisissant tout de même le comique de la situation.

 

Alors pas besoin de regretter ces premiers temps de la construction de la tour de Babel où tout le monde parlait la même langue et se comprenait. Les diverses langues aujourd’hui révèle une véritable richesse et une diversité hors du commun. Derrière une langue, il s’en cache une autre, si il s’agit de deux amoureux en pleine action de partage des sens. Mais plus sérieusement, derrière une langue, se trouve une culture, une vision du monde, une manière de voir les choses. Alors maîtriser plusieurs langue, c’est pouvoir appréhender plusieurs cultures et les mélanger entre elles pour un résultat détonnant. Ne pas parler toutes les langues, c’est pas non plus bien grave et j’en reviens au propos de ce texte : la communication est bien plus qu’orale. On peut partager au-delà de la langue (et spécialement de l’orale[12]), on peut coopérer au delà de la langue : c’est pour ça que je pense que les mecs qui construisaient la tour de Babel était de sacrés fainéants parce qu’après la décision de Dieu de créer des centaines de langue pour entraver la construction, ils auraient pu achever l’édifice en communiquant autrement. Je n’irais tout de même pas jusqu’à faire échos à cette idée qui veut que les mathématiques (essentielles en architecture) sont la langue universelle, mais en la matière, cela semble contrecarrer l’impossibilité d’achever la tour en question. Alors continuons à construire cette tour, pour atteindre non pas le ciel mais une plus grande harmonie entre les hommes sur Terre, continuons à construire cette tour malgré les différences mais surtout grâce aux différences pour une fois pour toute tordre le cou aux idées frontistes qui voudraient que la mixité, que la diversité serait un facteur d’affaiblissement, alors continuons à monter cette tour, cette tour des différences qui fait qu’elle en devient plus riche et que jamais la diversité n’a appauvrit qui ou quoique ce soit, n’en déplaise à Jean-Marie ou De Villiers… 

 Samedi 24 février 2007.


[1] Jeu de mot à la Desproges…

[2] si quelqu’un sait, en quoi elle est épineuse, je lui offre un kilo de langue de bœuf.

[3] Broken Flowers, si vous cherchez à le voir…

[4] qui a dit que le bon air frais faisait du bien ? allez en Finlande en hiver et on en reparlera…

[5] attention, il est possible que des informations erronées se soient glissées dans cette phrase. Mais tout cela bien entendu, à l’insu de mon plein grès.

[6] Un peu de patriotisme lexical : oui, si vous ne le savez pas, on ne nomme pas les gens qui vont dans l’espace de la même manière selon leur nationalité : ainsi les français sont spationautes, les américains astronautes, les russes cosmonautes et les chinois taïkonautes. Si par hasard, j’ai fait une erreur j’attends que l’on vienne me corriger.

[7] Visiblement on est tombé sur un spationaute pessimiste.

[8] Le « nous » ne concerne pas seulement les spationautes mais toute l’espèce humaine. Les spationautes ne sont pas responsables à eux-seuls des merdes qu’on est en train de laisser à nos enfants, quoique… si les crédits utilisés pour envoyer des gugusses sur la lune étaient utilisés pour améliorer la production de bio-carburant avec des micro-algues, on pourrait peut-être s’en sortir plus facilement…

[9] c’est-à-dire avant son dernier album où il ose par exemple chanter :  « commence à me bassiner sérieux toutes ces histoires sur les blondes/ comme si il était tellement mieux d’être brune comme la joconde/ toutes ces vannes qui volent bas/ ne viennent bien sûr que des mecs/ qu’ils aillent avec leur cheveux gras/ se faire voir chez les grecs/ refrain : j’aime une blonde/ et alors ?/ j’aime ses cheveux d’or/ comme un soleil/ je vous laisse vos brunasses/ rouquines un peu fadasses/ qui m’indiffèrent/ blonde comme le blé en gerbe/ elle a inventé l’eau tiède/ et vous emmerde »

[10] Blague de Desproges.

[11] J’aimerais bien savoir si cette expression remonte aux temps où l’on pensait que la Terre était plate, parce que si c’est après, plus d’un devrait être choqué…

[12] ça c’est juste pour moi, pour me rassurer de ne parler si peu tout en écrivant autant, une manière de me dire que même si je parle pas, je communique…

« il n’y aura plus d’hiver, c’est plus rentable aujourd’hui »

Hiver en Finlande :

 

Yves ère en Finlande. Feindre l’an 2007 pour ne pas vieillir. Veiller à l’hydre autoritaire, taire la tentation d’hydromel, mais la Drôme et ses environs français semblent bien loin ainsi que celui qu’il faut qu’on élise, pour qu’il siège à L’Elysée, palais des merveilles pour ces êtres étranges, tronches de cake qui se battent pour un fin palais. Ici c’est le palais des glaces, donc pas celui de Paris, mais un vrai celui-ci. Ci qui gît à Kemi. Tous les ans il retrouve ses reflets gelés. Je l’ai pas vu mais j’en entendu dire. Difficile à dire que cela ne fait pas rêver, comme un Ré soulevé. Imaginez être nez à nez, petits êtres miniatures dominés, par les dômes illuminés de ce manoir aux milles glaces qui tous les ans renaît de ses glaces. N’ai-je pas tout de même idéalisé, ce qui n’est qu’un alizé de la vie, un souffle éphémère.

 

Mer de glace qui borde désormais les côtes finlandaises pour ne plus laisser la mer se prélasser dans les golfes et autres recoins tortueux terrestres. Non la pauvre mer se voit brimée dans sa liberté naturelle, encastrée dans de la glace (même pas à la vanille), obligée de se tapir dans les profondeurs pour vivre pendant ce temps-là, obligée de se tapir loin des pourfendeurs Bourvil, Péan et Stendhal. Assaillie de toute part, elle, avant majestueuse et dominatrice, aujourd’hui plate et soumise, aujourd’hui les pâtes s’amenuisent. Elle qui remplissait les ventres, elle replisse tous ses antres. Mais pas pour autant à l’abri de tout. Elle a beau se taire sous sa couche de glace, pour les pêcheurs la couche est pleine et il n’hésiteront pas à briser la glace pour aller chercher les fruits de la mer, fruits de la passion pour ces amoureux du poisson, de ceux qui aiment aller titiller l’anguille à la pointe de leur aiguille aux pointes des cours d’eau, ceux qui aiment titiller le brochet avec leur sabre briquet pour se faire des brochettes de ce poisson sobriquet aux embranchement des rivières. Il faut voir fleurir sur l’immensité gelée ces trous de fortune, cette roue de la fortune pour ceux qui en font un commerce. Comme herse pour labourer la mer, une simple fraise, pour ne pas faire de frasque.

 

La fresque du paysage, de ce pays sans âge, ne peut qu’inspirer le poète de passage, pour une pirouette pas sage, celle au delà des conventions de la littérature, parce qu’il lit tes ratures[1]. Bien inspiré serait celui qui pourrait décrire ce genre de paysage en quelques lignes, bien désespéré serait celui qui pourrait détruire ce genre de paysage avec quelques lignes. Mais aucune menace militaire ne semble peser sur cette quiétude, qui es tu de si myope pour ne pas demander une once d’audace humanitaire ? Toujours est-il, ces jours heureux, passés à contempler sans pactiser, pour ne pas attiser la convoitise, sont de ceux dont la mémoire fait son lit, ceux qui font des sommiers douillets, renforcés en plumes de légèreté et pas seulement de l’être[2]. Des jours d’une douceur sans heurt, d’une lenteur sans heures, où il ferait bon ne pas se rendormir lové dans cet écrin de velours, de calme et de quiétude, clamant ce cri du cœur « lové-moi »[3]. Il ne s’agit pas d’une simple clameur que l’on a quelques instants durant avant de revenir à de plus pragmatiques considération mais d’une exhortation qui vient du plus profond de l’intérieur, du fond de la caverne qu’on avait pourtant pris le soin d’emmuré, pour ne plus rien se murmurer. Mais cela n’était qu’une farce et la force profonde resurgit à la surface, face à face avec la réalité loin de l’idéalité mais bien plus de Johnny Haliday. Le pauvre dans ses diffiscalités[4] cosmopolites est éloigné de ces considérations tangibles de la splendeur terrestre, une sorte d’enfermement dans une autre dimension celle de la candeur monétaire en séquestre. Alors profitons paisiblement, passivement parfois mais toujours profiter bien loin des profiteroles, profiter des profits du thé pour garder la santé et mieux apprécier. Mais au pays des neiges éternelles[5], les saveurs locales ont bien plus de saveur : le glögg[6] pas dégueu qui ferait bien oublier tous ces gueux bien miteux qui peuplent les couloirs de ma mémoire. Sous le soleil exactement. Parce que jamais le soleil ne ment. Ce n’est pas un vilain garnement. D’ailleurs il produit ce que personne ne comprend vraiment, ce phénomène des extrêmes, ce phénomène des très hautes et basses latitudes, les aurores boréales et australes. Mais celles-ci se font bien rare, comme si le soleil pouvait se montrer avare, peut-être tout simplement parce que nous-même avons été en la matière de véritables têtard, irresponsable en attente de tout pour finalement en arriver à rien, pour s’en rendre compte trop tard. Alors apprécions aussi la voûte céleste, celle des belles nuits éclairées mais aussi celle de la courte journée qui parfois offre des reflets rosés, comme une Barbie qui aurait bien tournée. Une fin de journée n’est alors plus une fin mais un espoir pour le lendemain, pour se coucher le soir en ayant encore faim des jours d’après, n’être plus jamais rassasié, vouloir, sans le savoir, en voir un peu plus, ne plus se contenter d’un bonus, éternellement chercher le maxibonus, un jeu des milles francs où l’on ne prendrait pas seulement le « banco » mais aussi le « super ». Ainsi tous les jours faire le plein de super, pour ne rien perdre de sa superbe, un être humain en herbe, qui jour après jour, sort un peu plus de son abat-jour, au rythme où le soleil lui aussi voit poindre ses rayons durant quelques minutes de plus chaque jour. Parce que l’hiver n’est pas cette amie de l’ombre comme on le croit souvent, cette saison finalement fine comme l’ambre, l’ambre blanche des baleines qui recouvre tout le paysage pour assourdir et adoucir les sons et les sentiments, bien souvent pour faire rêver mais avant tout pour élever la beauté à un autre niveau, celui de la nature reine devant laquelle chacun doit s’adapter pour espérer passer l’hiver.

 

Le vert des arbres cédant lui aussi le pas sous cette ivoire en poudre qui régulièrement vient faire sa tournée sur Terre. Paysage monochrome me direz vous ? Paysage monotone penseriez vous ? Paysage monocorde comme un finlandais parlant anglais sans une pointe d’intonation ? Non, ne cédons pas aux idées reçues, ne suivons pas les idées recluses, celles enfermées dans de tristes boites crâniennes bien souvent tentées de se rendre en boite craner. L’hiver n’est pas de cette tristesse dont on fait des poèmes : pas question ici des « sanglots longs des violons de l’automne [qui] bercent mon cœur d’une langueur monotone ». L’hiver est tout ce qu’il y a de plus rude et de plus noble, tout ce qu’il y a de plus brut et de plus hématode, comme si l’hiver était un révélateur des caractères, comme si l’hiver et son caractère rendait les apparences délétères pour enfin laisser ce qui se cache dessous. Alors oui l’hiver recouvre tout et découvre tout. Mais sous cette couche de givre, tout apparaît plus clair et enfin plus honnête, sous la neige, enfin pouvoir se regarder dans la glace, tel que l’on est, tel que l’on est né.    

 

            Dans ce paysage apparemment si plat, l’humain a bien inventé des subterfuges pour mieux vivre, pour survivre. Outre les produits qui laisse le sang chargé positivement en éthanol, il faudra bien rappeler la fréquence géographique de ces chambres chaudes où aller se revigorer. « Sauna du soir, sauna de l’espoir » dit le proverbe[7]. Alors oui, en fin de journée, dans la chaleur boisée du sauna, admirer par la fenêtre ce paysage infini qui s’étend à perte de vue, à perte de raison tellement on ne peut imaginer pareil spectacle. Ce cadre vitré, comme une lucarne sur la lune, comme la luzerne pour la carne, un espoir vitré, un espoir de voir toujours des splendeurs sans heures, sans nom et sans non car, ici désormais tout devient possible, même marcher sur l’eau. Pourquoi accomplir de tels miracles ? comme le chevelu, en son temps, seulement pour offrir une autre perspective, parce que c’est bien vrai qu’au milieu du lac, la perspective, la vue et l’horizon sont bien différents. Pas pour autant question de se prendre pour le fils de Dieu, juste apprécier la Création, celle sans doute plus surréaliste que la leur qui veut que tout Cela s’est construit milliers d’années après milliers d’années, dépendant d’une étroite chimie entre les éléments qu’un rien peut bouleverser. Or le rien, aujourd’hui s’appelle « être humain » , l’être de rien, qui préfère dire « de rien » que « merci », parce qu’à trop se pardonner les uns les autres pour ce qu’on fait ( ou ce qu’on ne fait pas), il ne sera bientôt plus possible de nous remercier alors qu’il oublie déjà de remercier pour le présent fait par le passé qui nous offre cette Terre en héritage. A moins que la nature dans sa grandeur décide de nous remercier, nous demandant de prendre congé de notre emploi de maître de la Terre . Mais ne cédons pas le pas à la misanthropie et espérons. En attendant respirons ce paysage qui insuffle tant de vie, qu’on pourrait se dire que les musulmans et leurs 7 vies ont du venir respirer longtemps ce paysage. Pourtant le mercure rend bien les choses ici plus compliqué. Pas que l’air soit empli de mercure. Non seulement la température qui bien vite tempère la littérature : oui, il faut bien vite tempérer ses propos face à de telles démonstrations de froideur. Parce que par exemple, le besoin se ferait bien sentir de sang frais pour animer l’économie mais comment espérer une décision de sang froid de venir s’installer ici bien loin du chaud? Quand le thermomètre campe à –30, pas vraiment envie de planter ici sa tente.

 

Et oui l’hiver repousse. Tous les ans, sur l’herbe fraîche il repousse. Immanquablement. Pourvu que ça dure[8]

 

 

 

Vendredi 16 février 2007.


[1] Ce calembour n’est pas de moi mais François Pérusse.

[2] « L’insoutenable légèreté de l’être » que je n’ai d’ailleurs pas encore lu.

[3] Titre d’une chanson des Têtes raides, pour les curieux…

[4] néologisme obtenu en contraction des mots « Difficulté » et « fiscalité ».

[5] bon j’exagère un peu …

[6] ou Gloggi en finnois, le vin chaud local avec notamment de la vodka.

[7] en fait je l’ai inventé ce proverbe…

[8] avec un peu de chance, un peu de volonté politique, un peu moins d’émission, on peut espérer que l’hiver persévère en Finlande…et puis ailleurs aussi.

Holidays on ice

Les vacances de Monsieur Hulot

 

 

Message personnel «  Panique à Lapinkaari[1], je répète Panique à Lapinkaari. »

Hein, hein nous revoilà.

C’est donc « la panique à Lapinkaari » épisode 1er  [2].

Bienvenu à toi dans ce monde archi-loufoque et total foutrac où l’élégance se mélange au n’import n’awak, le tout dans une farandole de volutes sonores orchestrées par une bande de doux-dingues. La machine est prête et à priori nous serions ce matin, dimanche 4 février 2007.

Cette semaine dans panique à Lapinkaari, tu es pacte écologique, tu es opération Okanvongo, tu es présentateur de TF1 et tu es aussi «  pour 3 raisons, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle et de suspendre donc mon ingérence politique » [3].  Oui tu l’auras compris, cette semaine, tu es « les vacances de Monsieur Hulot ». Alors aujourd’hui à l’heure où tous les candidats s’engagent envers le pacte écologique de Nicolas Hulot, la panique à Lapinkaari a décidé de te raconter, toujours d’une manière décalée, les hypothétiques vacances de Nicolas Hulot dans la petite ville finlandaise de Rauma après cette décision aux lourdes conséquences.

 

Il marchait dans la rue principale de Rauma, petite bourgade exotique de la côte ouest finlandaise. Exotique pas pour les finlandais ou les suédois. Non seulement pour les continentaux, ce qui connaissent pas ces vieilles maisons de bois, celle qui ont fait la réputation de la ville. Pas au XIVème siècle, date à laquelle remonte certaines de ces maisons. Non, seulement aujourd’hui où enfin ces maisons apparaissent comme exotiques, comme sorties d’un autre monde. Alors qu’au XIVème, rien de tel. Rauma était construite en bois comme toute les bourgs de la Scandinavie.  Du coup aujourd’hui, le bourg est célèbre et pas seulement pour ses dentelles ( par ailleurs très difficile à trouver hors saison), mais seulement pour ce qu’il est et donc notamment son architecture boisière. De ce fait de nombreux touristes aiment y venir s’y ressourcer, profiter du bord de mer, apprécier la chaleur du bâti en bois. C’est donc assez logiquement que Monsieur Hulot, après avoir annoncé son retrait de la vie politique[4] après sa courte incursion pour faire respecter son pacte écologique. Après une telle décision et sans doute des regrets bien nourris, il voulait profiter du calme finlandais de sa nature généreuse et spécialement ses forêts et nombreux bois parce que « Prune prunette petite prune des bois,/ ta vraie famille est dans la forêt / les arbres vivent ensemble sans jamais se faire la guerre/ les adultes ont confondus la poignée de main et le revolver [5]», parce que c’est vrai pour un écologiste (et spécialement pour Nicolas Hulot qui a gardé son cœur et sa naïveté d’enfant) la forêt est un havre de paix). Mais M. Hulot est aussi un grand habitué de la civilisation et à la forêt pure sucre, celle où son conseiller en forêt un jour lui avait dit « assieds-toi près d’un vieux chêne/ et compare le à la race humaine/ l’oxygène et l’ombre qu’il t’amène/ mérite-t-il les coups de hache qui le saigne ? / lève la tête, regarde les feuilles/ tu verras peut-être un écureuil/ qui te regarde de ton son orgueil / sa maison est là, tu es sur le seuil… [6]»,  il a préféré ce petit village de bois posé en bord de mer. D’ailleurs, le bois, quoi de mieux pour un écologiste…

 

D’abord, il devait aller faire un tour par l’office du tourisme. Sa récente décision l’avait quelque peu désorienté et son sens de l’orientation risquerait de le perdre un peu plus dans les méandres de cette ville. Il avait donc besoin d’un bon plan pour éviter tous errements inutiles.

 

Désormais muni de son plan. Il voulait se diriger vers l’église. Il pensait qu’une petite prière ne ferait pas de mal. Prier pour son pacte écologique auquel il souhaitait longue vie : « C’est ma prière,/ je viens vers toi,/ c’est ma prière/ je suivrais ta loi / c’est ma prière/ un jour viendra/ c’est ma prière/ et le monde changera/ un nouveau jour sur la Terre, / nous portera la lumière/ et le soleil brillera/ comme un message d’espoir/ sur un monde sans frontières./ si tu entends ma prière,/ tous les hommes de la Terre/ bâtiront l’éternité /Sur une île de beauté, d’amour et de liberté. »[7]. Et oui, Nicolas Hulot, pour faire passer le message, s’était dit qu’il aurait bien besoin d’en passer par Dieu. Mais il ne venait pas en référer à l’être suprême seulement pour des raisons altruistes et le sort de son pacte écologique. Il venait aussi pour lui, pour son propre sort, il voulait en appeler à Dieu pour repartir de l’avant, parce qu’« on avance, on avance, on avance/ c’est une évidence on a pas assez d’essence/ pour faire la route dans l’autre sens/ on avance, on avance, on avance/ tu vois pas tout ce qu’on dépense, on avance/ Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense. / il faut qu’on avance[8]. » parce qu’on a beau être écolo, quand y a plus d’essence, on avance plus…

 

Mais à l’église, il trouva porte close. Il eut beau faire le tour de l’église, la tourner dans tous les sens, aucun moyen de rentrer dedans. dommage. Elle avait vraiment l’air accueillante en plus. Est-ce le signe que Dieu a vraiment délaissé les hommes et qu’ils ne doivent plus compter que sur eux-mêmes ? En tout cas, pour M. Hulot, ça voulait dire : « les hommes ont foutus en l’air la Terre et Dieu n’est en rien responsable là-dedans donc il les laisse maintenant réparer leur merde » « Pauvre planète, pauvre planète,/ ça sent la fin des haricots,/ beaucoup trop de bourricots/ avec du sable dans la tête »[9] Hallah-t-il[10] même jusqu’à penser. Alors pour se réconforter, il se décida à aller manger un morceau. Comme il n’était désormais plus un potentiel candidat écologiste à la présidentielle, il s’est dit qu’il pouvait bien se permettre un petit tour au Hesburger[11]. «  c’est pas plus dégeu qu’un mac-do [12]» se dit-il. « Allons-y pour la mal bouffe pour une fois » ajouta-t-il. Mais il n’était quand même pas question de trop déroger à ses propres règles et donc il commanda un sandwich au saumon, donc à priori un produit local pour limiter les coûts de transports trop élevés liés à l’importation de produits trop lointain. Mais face à son sandwich, le malaise commença à monter. Il regrettait quelque peu son choix de poisson et se prenait d’affection pour ce pauvre animal : « écoutez cette histoire de ce petit poisson/  Qui était parti un soir avec son baluchon / Il n’avait mis dedans que le strict nécessaire:/ Un pot de fromage blanc et la photo de sa mère/ Woh oh oh oh/ Près de Mururoa, loin de son papa. »[13]. Mais petit à petit le malaise s’épaissit et commença à toucher un point critique : sa dernière décision de se retirer de la politique. Certes il avait bien des regrets mais cela ne devait pas embrumer son avenir qui se devait d’être radieux. Alors il préférait se dire : « S’il ne reste plus rien de tous les rêves/ Que j’avais prévu pour demain/ Je ferais encore l’effort/ Pour n’avoir que des regrets et jamais de remords »[14]. Alors tant bien que mal, il réussit à faire rentrer tout son sandwich dans son estomac.

 

Au sortir du « restaurant », la tempête faisait rage : la neige tombait dru, le vent s’était quelque peu levé. Il s’avérait bien difficile d’avancer. Mais M. Hulot en avait déjà vu des pires dans ses différentes missions à travers le monde. Et lui de se remémorer une de ces opération dans la lointaine Asie où les éléments se déchaînaient contre lui : « Et soudain surgit face au vent / Le vrai héros de tous les temps / Bob Morane contre tout chacal / L’aventurier contre tout guerrier / Bob Morane contre tout chacal / L’aventurier contre tout guerrier / Dérivant à bord du sampan / L’aventurier au parfum d’Ylalang / Son surnom, Samouraï du Soleil / En démantelant le gang de l’Archipel/ L’otage des guerriers du Doc Xhatan / Il s’en sortira toujours à temps /  Tel l’aventurier solitaire / Bob Morane est le roi de la Terre »[15]. Du coup, il se décida à continuer son tour du village, pour profiter du calme de cette petite ville. Seulement marcher. Marcher sans trop penser si possible. Mais au fil des foulées il se mit à rêver et n’était déjà plus sur la côte ouest finlandaise, il était déjà bien plus loin et se prenait même à rêver d’un nouveau périple, celui-ci « nature » après son périple électoral avorté en cours de route : « Si l’on marchait jusqu’à demain/ On serait peut-être au bout de la France/ Marseille, Nîmes, en fait j’en sais rien / Ça paraît possible en apparence/ Possible si tu veux bien/ Février en Chine, Quelle joie, quelle chance / On a marché regarde bien plus loin / Que nous laissaient penser les apparences/ Est-ce que l’on reste, est-ce que l’on revient ? / Bien sûr que l’on reste c’est une évidence/ Au bout du monde/ Au bout du compte on reste un bout de la France /Au bout du monde ici on se sent bien. »[16]

 

Au lieu de se rendre au bout du monde, il alla seulement se rendre au bout côtier de la ville, autrement dit, il se décida à aller voir la mer, se disant que l’air marin ne pourrait pas lui faire de mal. Et puis en plus, à regarder le ciel, il semblait que ce soit plus clair en bordure de mer. Quoi de mieux pour se réconforter que le ciel bleu au bord de la mer. « Je vole, oh oh/ Je chante oh oh oh oh/  Pareil au bleu du ciel bleu/ Je trouve cela merveilleux/ Et je vole, je vole, je vole/ Plus loin que la mer à deux pas du soleil/ Je découvre là-haut dans les airs un bonheur sans pareil/ Et du ciel une douce musique me chante à l’oreille/ Je vole, oh oh/ Je chante, oh oh oh oh/ Pareil au bleu du ciel bleu / Je rêve mon cœur est heureux »[17]. Et oui, c’est pas facile de remettre les pieds sur terre pour Nicolas Hulot et au bord de la mer, comme elle, il divague[18]. Il tenait donc absolument à voir « La mer/ Qu’on voit danser le long des golfes clairs/ A des reflets d’argent/ La mer/ Des reflets changeants/ Sous la pluie/ La mer/  Au ciel d’été confond/ Ses blancs moutons/ Avec les anges si purs/ La mer bergère d’azur Infinie [19]».

 

            Mais bien déçu, la mer était gelée et donc pas de mer dansante le long des golfes clairs. Rien de tout cela, seulement une immensité gelée. Et oui, le réchauffement climatique n’a pas encore toute son ampleur et la mer, dans ces contrées reculées du nord, est encore de temps à autre gelée. Du coup, un peu désarçonné par ce phénomène qui n’a rien de plus naturel, il se décida à s’asseoir sur un banc : « A m’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi/ Et regarder le soleil qui s’en va/ Te parler du bon temps qu’est mort et je m’en fou/ Te dire que les méchants c’est pas nous »[20]. Et oui, quelle plus belle scène que celle de la communion d’un écolo avec dame nature. Alors M. Hulot prit son temps pour partager quelques instants avec cette nature nordique qui s’étend désormais face à lui. Et il se surpris alors à vraiment apprécier le paysage : la surprise de la mer gelée et la déception cédait la place à la béatitude devant l’exceptionnel, le merveilleux de la nature, qui malgré les nombreux voyages déjà accomplis, ne cesse de le surprendre. Il était en extase devant ce paysage, impossible pour lui de bouger, de faire le moindre geste. Immobile, les yeux exorbités, il regardait intensément cette immensité gelée, entièrement absorbé par cette glace qui le fascinait. Un pêcheur vint alors à passer par là et sembla bien surpris par la posture de ce clinquant quadragénaire, regardant ce golfe que lui voyait tous les jours de l’année que Dieu fait. Il lui adressa alors la parole pour en savoir un peu plus sur l’état mental de cet être étrange. Nicolas lui répondit alors du tac au tac :  « je veux fumer de l’herbe de qualité/ boucher le trou d’la sécu tout en fumant mon tarpé/ ne plus transpirer à chaque contrôle d’identité/ qu’on arrête de me considérer comme un drogué »[21]. Non mais c’est vrai, qu’on arrête de considérer tous les écolo comme des drogués. C’est du stéréotype, un mec avec un walkman, comme dirait Bénabar…
suite et fin de la panique à Lapinkaari un peu plus bas.


[1] Lapinkaari, je le répète est la résidence où je vis actuellement en Finlande.

[2] Et dernier parce que je fais pas 2 remake de « la panique au Mangin palace ».

[3] extrait de la conférence de Presse de Nicolas Hulot, le 22 janvier 2007.

[4] Tiens, c’est pas le premier à avoir dit ça, y en a un qui l’a dit un certain 21avril et il s’en mord toujours les doigts

[5] Prune des bois, Pierre Perret.

[6] L’hymne de nos campagnes, Tryo.

[7] C’est ma prière, Mike Brant.

[8] On avance, Alain Souchon.

[9] Pauvre planète, As de Trèfle.

[10] Eh oui, moi je peux me permettre des jeux de mot écris que Philipe Colin ne peut se permettre dans son émission.

[11] je le rappelle une fois encore, c’est l’équivalent finlandais du Mac-do.

[12] Le petit chat est mort, Renaud.

[13] Le petit poisson, les Wriggles.

[14] Des regrets, Patricia Kaas.

[15] L’aventurier, Indochine.

[16] Si l’on marchait jusqu’à demain, Louise attaque.

[17] Dans le bleu du ciel bleu, Dalida.

[18] Jeu de mot assez pourri je l’avoue, mais je l’aime bien.

[19] La mer, Charles Trenet.

[20] Mistral gagnant, Renaud.

[21]Je veux fumer, Tryo.

holidays on ice (part 2)

 Les vacances de Monsieur Hulot, suite et fin.

Du coup, le passage de ce pauvre pêcheur local le sortit de sa rêvasserie, lui qui retrouvait de l’espoir et de ce fait cela le replongea dans les méandres du doute. Un doute si profond, qu’il se sentit l’âme d’entamer sa bouteille de ce drôle d’alcool finlandais fait à partir du goudron des arbres. Gorgé après gorgé, le désespoir monta tandis que le niveau d’alcool dans la bouteille lui descendait. Doucement mais sûrement il finit sa bouteille. Ne sachant quoi faire de cette fiole, il la balança au loin, oubliant déjà ses principes écologistes : « Je lance une bouteille à la mer,/ Messageries maritimes/ Je lance une bouteille à la mer,/ une bouteille de gin/ La bouteille, je l’ai bue/  et mon divan chavire/ Je lance une bouteille à la mer…/ Hic!/ Dans la bouteille j’ai mis/ un message de détresse/ un papier où j’ai écrit :/ S.. O.. Hic!/ Et je l’ai lancée à bâbord/ de mon divan qui tangue…/ Je lance une bouteille à la mort/ Hop!/ Je lance deux bouteilles à la mer/ Messageries maritimes/ Si la première se perd,/ la deuxième j’imagine,/ ira au gré des flots verts/ en Amer… hic!/ A moins qu’elle n’aille à l’envers/ Bof! »[1]. Et oui, le Nicolas, il déprimait. C’est dur de prendre de telles décisions et l’alcool, aidant, il commençait à regretter sérieusement.

 

            Avant de se faire ramasser par la police locale, comme un vulgaire clochard, il se décida à continuer plus loin son exploration du bord de mer. Mais, considérant l’alcool qu’il avait déjà ingéré, le pas était lent et hésitant. De ce fait, il ne fallut pas longtemps à ce badaud français en vacances ici à reconnaître le célèbre explorateur français. Surpris de retrouver en ces lieux, le plus célèbre écologiste de France, il interpelle ce dernier :  « Elle est à toi cette chanson/ Toi l’Auvergnat qui sans façon/ M’as donné quatre bouts de bois/ Quand dans ma vie il faisait froid/ Toi qui m’as donné du feu quand/ Les croquantes et les croquants/ Tous les gens bien intentionnés/ M’avaient fermé la porte au nez/ Ce n’était rien qu’un feu de bois/ Mais il m’avait chauffé le corps/ Et dans mon âme il brûle encore »[2]. Après un tel hommage, malgré l’alcool qui commençait réellement à le griser, il se décida à s’arrêter à l’approche du badaud. Se sentant en confiance face à ce français le reconnaissant, il commença à se livrer et à parler intimement de lui et d’une récente expérience qu’il avait vécu après cette dernière importante décision dont il est toujours ici question:

                       

« vous allez rire : j’ai rencontré la mort. Si je vous dis où vous n’allez pas me croire : j’ai rencontré la mort à l’angle du boulevard Sébastopol et de la rue Blondel. Je le signale à l’intention des ploucs de la France profonde et de la fraction dure des séminaristes intégristes ligaturés de la trompe, la rue Blondel est ce qu’il est convenu d’appeler une rue chaude. Elle fut d’ailleurs nommé ainsi en hommage au sergent Blondel qui fit retraite à son retour des Indes à la fin du siècle dernier après dix ans de bons et loyaux services dans les chaudes lanciers du bengale.

     « tu viens chéri », me dit la mort. C’était une voix presque inhumaine à force de beauté et une voix aspirante, la même sans doute qui faillit perdre Ulysse. Je freinais pile des deux pieds et je me tournais vers elle. Ah la la la la la la. Je me doutais bien que la mort était femelle mais pas à ce point. Elle avait mis ses cuissardes noires des coutiers de l’enfer et son corset des sombres dimanches d’où jaillissaient ses seins livides et ronds comme l’éternité. Son visage d’albâtre maquillé d’écarlate irradiait de cet état de grâce enfantine nourri d’obscénité tranquille et d’impudeur insolente qui vient aux adolescentes à leurs troubles des premiers frissons du ventre. «  tu viens chéri ». je m’attendais à ce qu’elle ajouta les vers qu’elle ajouta naguère pour attirer le poète dans le guêpier de sa guêpière. «  si tu te couche dans mes bras, alors la vie te semblera plus facile, tu y seras hors de portée des chiens, des loups, des hommes et des imbéciles ». « alors tu viens ? ». « euh je peux pas madame aujourd’hui je peux pas, aujourd’hui ça m’arrange pas de mourir. C’est bientôt noël n’est-ce pas, faut me comprendre ». faut vous dire que je revenais des grands magasins voisins les bras chargés de paquets pour les enfants. Toute la ville frémissait et trépidait de cette exaltation électrique colorée qui agite les familles autant qu’elle racornit les solitaires à l’approche de noël. «  non vraiment madame, je veux pas mourir aujourd’hui, j’ai le sapin à finir ». « soit pas stupide, si c’est le sapin qui t’manque, viens, j’ten donnerais moi du sapin ». « mais puisque je vous dis que je ne veux pas mourir ». «  pourquoi ? » . « pardon ? ». «  bah sais-tu seulement pourquoi tu ne veux pas mourir ? ».  « ah bah je sais pas moi, j’ai encore envie de rire avec ma femme et mes gosses, j’aime bien mon boulot, j’ai pas finit de mettre mon bordeaux en bouteille et puis j’attends un coup de fil de maman et puis d’abord faut que j’aille chercher mes chaussures chez le cordonnier de la rue des Pyrénées ». « mon pauvre garçon, tu es lamentable : pour la première fois de ta vie, tu as la chance de voir la mort en face et au lieu de coucher avec moi, tu t’accroches à ton histoire de pompes, même pas funèbres. Enfin mon lapin soit raisonnable, regarde autour de toi es-tu vraiment sûr de ne pas en avoir assez de cette vie de con ? ».

     ah évidemment je jetais un regard circulaire sur le boulevard où la pluie glacée détrempait le trottoir gris sale jonché des milles merdes molles des chiens d’imbéciles. Mes frères humains trépignaient connement entre les bagnoles puantes d’où s’exhalaient ça et là les voix faubouriennes et bovines des chauffards éthyliques englués à vie dans l’incurable sottise des revanchards automobiles glapissants de haine et suintants d’inintelligence morbide. La vulgarité tragique de la vitrine du conforama voisin me donna soudain la nausée. Trois grands nègres souillés de misère et transis de froid s’y appuyaient en grelottant dans la dignité autour des balais de caniveau pour lesquels ils avaient quitté la tiédeur enivrante de leur Afrique natale. A la devanture du kiosque de la Sébasto, la guerre menaçait partout, la princesse de mon cul épousait le roi des cons, le franc était en baisse et la violence en hausse, la speakerine hébétée crétinisée au raz des personnels, un chanteur gluant gominé affichait aux anges un sourire aussi élégant qu’une cicatrice de césarienne ratée, le ministre des machins triomphait d’incompétence, le roi du football tout nu sous la douche cranait comme un paon mouillé ravi de montrer la queue à tous les passants, les cervelles éclatées collées aux carrosseries racontaient en multicolore le grand carambolage meurtrier de l’autoroute : le poids des morts, le choc des autos et la traditionnelle grognasse du mois racolait l’obsédé moyen avec ses oreilles en prothèse de lapin et ses nichons remontés luisants de glycérine « je suis dans l’huile, c’est parce que j’aime ça ». «  alors tu viens chéri ? »dit encore la mort dans un souffle infernal et brûlant qui m’envahit le cou jusqu’à la moelle. « allez viens, je te promet que la nuit sera longue, je te ferais tout oublier, tu oublieras la pluie, ta vieillesse qui vient, les passages cloutés, les bombes atomiques, Sarko[3], le tiers provisionnel et l’angoisse quotidienne d’avoir à se lever le matin pour être sûr d’avoir envie de se coucher le soir. […] « d’un autre côté depuis que j’ai connu ces étés lointains dans le foin avec une mirabelle dans une main et la fille du fermier dans l’autre, j’ai pris l’habitude de vivre et puis l’habitude vous savez ce que c’est au bout d’un moment, ça devient toujours une manie » »[4].

 

         Ainsi après ce choix majeur, il avait bel et bien songé à la mort. Mais il avait décidé de repartir de l’avant. Comme il l’avait exprimé lors de sa conférence de presse, : « t’auras ta place mais faut en payer le prix / plutôt que d’être ici, moi je veux rester seul / je sais que dans ce tout petit puzzle/ moi j’ai pas/ et ce qui va avec/ ma place/ et ce qui va avec/ ma place/ »[5]. Mais tout cela ne l’interdisait pas de garder son rôle de Monsieur environnement. Il n’avait juste pas sa place dans la bataille électorale. Il se devait donc de garder la tête froide et de continuer à aller de l’avant : « La positive attitude/ La positive attitude/ La tête haute/ Les yeux rivés sur le temps/ Et j’apprends, à regarder droit devant/ La positive attitude… »[6] pensa-t-il dans sa tête. Et puis surtout si il s’était présenté, il aurait alors du affronter le parti des verts. Il préférait de ce fait les avoir comme amis que comme ennemis. Il vouait donc depuis un certain culte envers le parti de Dominique Voynet : « Allez,/ Qui c’est les plus forts/ Évidemment c’est les Verts/ On a un bon public/ Et les meilleurs supporters/ On va gagner/ Ça c’est juré/ Allez/ Allez,/Qui c’est les plus forts/ Évidemment c’est les Verts »[7]. Il alla même jusqu’à s’asseoir de nouveau sur un banc pour écrire un poème à l’intention de Dominique Voynet pour lui apporter son soutien dans cette campagne[8] :

 

A l’aube de ce jour j’ai vu naître une étoile
Dans ce cœur mon amour une filante s’est invitée
Elle éclaire tes premiers pas d’une couleur de liberté
Elle te berce dans ses bras, elle te berce dans ses voiles

Moi je t’offre des poussières et puis le monde entier
Les neiges éternelles que les hommes ont délaissées
Moi je t’offre cette brume sillonnant les rivières
Le soleil, jardins de dunes, une rose dans le désert

Rêve mon enfant, les yeux ouverts les yeux fermés
Rêve mon enfant la tête en l’air, la voie lactée !
Rhoulm mine kind, met daney ofeney and famart oygn
Met daney and hemteley troug sleibm met dayn gansey hart.[9]

 

Au berceau de la vie tu cueilleras cette étoile
De tes mains mon amour tu sèmeras des cailloux
Emprunt de sourires volés aux cimes des joues
Les regards se mêleront d’un destin amoureux

Moi je t’offre mes envies de te voir aimer
Les montagnes arides que les hommes ont oubliées
Moi je t’offre la vie sur une chanson de Vargas
Une note qui t’accompagne, une mélodie au bout des doigts

 

Rêve mon enfant, les yeux ouverts les yeux fermés
Rêve mon enfant la tête en l’air, la voie lactée !
Rhoulm mine kind, met daney ofeney and famart oygn
Met daney and hemteley troug sleibm met dayn gansey hart.[10]

 

 

         Ainsi petit à petit, la raison revenait et sa décision lui apparaissait décidément plus claire et bien logique. Parce que les verts, c’est un parti politique qui tente d’intégrer l’écologie dans le politique depuis des années et un score ridicule à cette élection réduirait à néant tous ces efforts et le parti risquerait bien de disparaître. Et puis est-ce bien lui qui représente une vrai défense de l’environnement en France ? une fondation soutenue par EDF et l’Oréal, quelle crédibilité en matière d’écologie… un emploi chez TF1 dont son PDG a un jour déclaré que l’objectif de ses programmes était de rendre le cerveau des téléspectateurs disponibles pour Coca-cola… alors oui, tout cela lui a fait du bien, il a sans doute pensé un instant qu’il se devait d’une bataille intense et dure en milieu politique. Mais maintenant tout est plus clair pour lui : « Ma pierre angulaire se situe dans l’ancienne Rhodésie/ Maître de cérémonie, ashkénaze d’Indonésie/ J’connais mon rôle et je l’joue à tour de rôle/ Depuis le temps où j’ai fait le serment du jeu de Paume/ Pomme de discorde sous le Saule Pleureur/ Tu peux m’mettre en taule quoi qu’il en soit j’connais mon rôle. »[11].

 

 

 

            Donc en définitive, c’est quoi « les vacances de Monsieur Hulot » ? pour faire simple, un bon débarras pour la politique et l’écologie française. Chacun sa place dans le système, surtout quand, en la matière on est « dans le système » (tous ses partenariats, parfois son manque de volonté de réformer suffisamment le système pourtant bien nécessaire pour sauver la planète…)…  après ce jugement tranché, il faudrait tout de même rappeler que M Hulot c’est aussi une certaine utilité pour l’écologie française : par son image populaire, son discours relativement conciliant, il peut modifier les mentalités (en surface au moins) et peut avoir un impact sur la prise de conscience des dangers actuels.

 

 

 

         Voilà fin du premier épisode, faîtes gaffe à la marche en descendant, c’était «les vacances de Monsieur Hulot », revu et corrigé par la bande de furieux de Lapinkaari[12].

 

 

 

 

 

 

P.S : En fait ce texte au départ aurait du être un texte sérieux et réfléchi sur la décision de Nicolas Hulot , un sujet qui me tenait particulièrement à cœur et finalement tout ça s’est une nouvelle fois transformé en un gros n’importe quoi. Voilà donc un nouveau délire personnel, un petit hommage à Philippe Collin et son émission du dimanche matin sur France Inter, « Panique au Mangin Palace ». j’espère que les connaisseurs auront apprécié le remake écrit que je viens d’effectuer et j’espère que cela donnera envie aux néophytes d’écouter cette émission ( je suis pas payé par France Inter, je précise quand même… de toute façon avec les choix de programmation/reprogrammation qu’ils ont fait cette année, je ne pourrais pas les soutenir entièrement). Alors évidemment, tout cela serait sans doute mieux si j’avais pu enregistrer tout cela et on perd toujours quelque peu à l’écrit en la matière, mais j’espère en avoir assez tenu compte dans mes choix de textes. Et puis dans le même temps, je voulais aussi parler de mon escapade dans cette charmante bourgade qu’est Rauma. Donc pourquoi ne pas allier les deux ?

 

 

 

 

Dimanche 4 février 2007. (en fait fini le jeudi 8 mais comme l’officielle « panique » est le dimanche…)


[1] Une bouteille à la mer, Claude Nougaro.

[2] Chanson pour l’auvergnat, Brassens.

[3] Petit changement personnel pour remplacer Luis Régo initialement à cet endroit du texte, pour recontextualiser quelque peu.

[4] Réquisitoire du tribunal des flagrants délire contre William Sheller, Pierre Desproges. C’était un peu long, mais tellement bien écrit, tellement Desproges…

[5] Ma place…( et ce qui va avec), Magyd Cherfi.

[6] La positive attitude, Lorie.

[7] Allez les verts, Monty ( je pense que c’était la chanson officielle, mais je garantis rien, j’étais pas né à cette époque…)

[8] je sais, il a dit qu’il ne s’engageait auprès d’aucun candidat, mais tout cela est fictif…

[9] désolé, c’est du Yiddish et je peux pas traduire …

[10] rêve, les yeux noirs.

[11] J’connais mon rôle, Mc Solaar.

[12] En fait je suis tout seul à écrire, mais comme dirait Renaud, « je suis une bande de jeune à moi tout seul ».