Archive pour octobre 2008

à mi-mot

Envie.

 

Quand la vie rime avec envie, la rime semble bien facile, mais n’a rien de docile. Il ne suffit pas d’agiter les cils, de se mettre à dos les cils qui closent, mais bien mettre la dose loin de l’asile des humeurs qui oscillent ou du bacille qui murmure le bonheur. Car, le bonheur, à la bonne heure, le trouver revient à chercher midi à quatorze heures. Ce midi ne se cherche pas, il se trouve, on le trouve, nous le trouvons, vous ne le trouvez pas, il nous trouve, il ne s’entrouvre pas, ni même se découvre pas, mais carrément, car le midi n’est pas dans la demi-mesure, se dénude, sa force et sa vitalité sautant alors aux yeux des spectateurs ébahis de ce numéros de force de bonhomie digne des hommes de forces déambulant dans les villages comme une attraction éphémère et quasi onirique. Alors, si vous cherchez, arrêtez mais commencez plutôt à trouver. Pas vraiment du côté des UV, peut-être plutôt du côté de la couvée si celle-ci vous chavire le cœur, on peut éventuellement s’aider de Vouvray pour ceux qui ont besoin d’un copilote du bonheur sans modération, mais de toute façon il ne peut se laisser avouer. Il ne serait pas pour autant désavoué, mais bel et bien démasqué et défiguré. Il ne marche pourtant pas masqué, à dissimuler son existence, à se cacher dans les rues sinueuses, étroites et glauques de notre existence, mais il ne se montre que rarement au grand jour. Il n’est pourtant pas invisible, intouchable ou transcendant comme Dieu, mais bien immanent, nous entourant de ses bras doux et veloutés, de ses bras fous et froufroutés mais jamais mous et moumoutés. Toujours chaleureux, mais jamais brûlant, toujours malheureux parce que jamais permanent, il nous envahie et nous envie de ce que l’on semble s’offrir à lui avec tant d’innocence et d’insouciance, oubliant de mettre de côté des sous pour la science, s’oubliant dans la soupe veloutée de la cadence, s’éloignant à grandes brasses déliées des eaux troubles des manigances, ces manies comme une ganse qui nous tiennent au cou et nous empêche de vivre la vie comme des coups de poker successifs, comme un goût de pomme de terre sans rosbif.  Non, ces instants ne sont jamais emplis de la fadeur qui remplit le vide désœuvré et qui ne veut pas se mettre en œuvre, mais bien plutôt faits d’une vacuité enivrante et prometteuse faite tour à tour de découvertes vacillantes sous les coups de boutoirs de la  pelleteuse, de conceptions innovantes dans les goûts de foutoir d’auto-stoppeuses et d’idées décapantes des égouts de savoirs de fureteuses.

 

Mais quelles envies ? quels désirs ? parce qu’on a envie de se dire que tout ne se vaut pas dans les envies, que la dévotion dans certaines envies nous vaudraient certains ennuis tandis que la dévotion dans d’autres envies ne semblerait qu’une EVNI, une envie volante non identifiée, une envie qui voletterait au dessus de nos têtes, nous embrumant les yeux d’illusoirs zénith étoilés, d’allusives salives scintillantes de saveurs d’une fusion sensorielle et d’un syncrétisme si sibyllins qu’ils nous semblent ne pouvoir enfanter qu’un bonheur orphelin. Ce bonheur intrinsèquement se doit d’être fécond et nous transportant dans un état second quelque soit là où nous vaquons, nous insuffler des souffles divers qui se déversent en nous et nous renversent, se font sources et nous ressourcent, se font origine et nous rendent androgynes.  Il n’en demeure pas moins hermaphrodite et se veut communicatif avec lui-même : d’un seul fait, il se défait sans plonger jamais plonger dans la défaite, d’un seul acte, il se détraque sans jamais avoir le trac, d’un seul geste, il se déleste sans jamais laisser de reste. Il s’auto-entretien et en enfant de l’écologie, il s’instaure pour lui-même un cycle de produits qu’il recycle pour un nouvel emploi, pour que de nouveau il se déploie. Il crée lui-même de nouvelles synergies des énergies qu’il puise et qu’il n’épuise jamais, bien plutôt qu’il décuple car de ce qu’elle lui inculque, il en tire sans cesse quelque chose qui le métamorphose de nouveau, le transforme pour que, difforme, jamais on ne le reconnaisse mais qui nous laisse pourtant toujours la même tendresse. Même face aux barrières que le temps dresse[1], il ose franchir obstacle pour ne jamais s’enfermer dans un habitacle et encore moins s’agenouiller devant le tabernacle. Il n’y aurait que lui-même qu’il pourrait lever au pinacle, non qu’il ne supporte qu’on le tacle et se glisserait alors vers son seul ego, mais seulement dans un soucis de confiance pour qu’il ne finisse en mégot, mais bien plutôt se hisse au plus haut, sur la frise d’une histoire qui au doux goût de l’anis nous hypnotise sur cet air qui s’éternise et nous rend à notre long délice. On le boit au calice, on le boit jusqu’à la lie, on ne peut en laisser perdre une goutte, on ne peut que se repaître d’une merveille du pays d’Alice, nous léguant toute sa bonne malice. on se sent alors presque seul en lice, mais on ne veut pousser tout cela au vice et versatile comme il peut être, on préfère dès cet instant, que seul un restant ne soit pour nous alors que l’autre versant serait en pension pour donner le plus beau des fruits de la passion.

 

 

samedi 27 septembre 2008


[1] Rime de Grand Corps malade.