Posts Tagged ‘ cheveux ’

mieux vaut court que jamais #411

Et elle de s’offusquer de me voir fermer les yeux alors qu’elle me coupe les cheveux, s’imaginant que je craigne de voir le résultat, moi qui ne craint justement que de ne pas voir le résultat tant mes troubles oculaires galopants m’affaiblissent et me rendent l’image si lointaine.

***

De l’évocation, dans une seule et même phrase et entre un nombre très réduit de mots, de Léonard de Vinci et Lady Gaga, j’en crus subir les premiers signes d’une illusion auditive, stigmates de mon état de fatigue avancée.

Mais en levant les yeux et les dressant vers cette dame penchée à ma nuque pour la dépiauter de ses poils, si je ne trouvais pas plus de sens à l’association d’idée, elle me paraissait moins incongrue en ce lieu et en l’ambiance sonore qui est généralement sienne.

***

Les cheveux en bataille,

Ce n’est donc pas sans peine,

Qu’ainsi elle le cisaille

Et coupe court à sa dégaine.

mieux vaut court que jamais #368

Elle tenait entre ses mains blanches sa mèche scandinave fraichement cisaillée par dépit amoureux ou désillusion professionnelle, nulle ne savait exactement. Toutefois, pareille offrande présentée au tout venant ne fut pas sans mécontenter le premier vaudou venu.

***

Les lignes de ses cheveux scrupuleusement et fermement retenus par une ribambelle de pinces étaient, dans ce parallélisme à outrance que venait accentuer l’apposition de laque, d’une telle perfection qu’un géomètre ne put que s’éprendre d’elle.

Son rêve prit fin le matin de leur première nuit.

***

« Vois-tu, déclara-t-il habité,

Jamais rien ne vient sans peine,

Et peut-on bien s’en féliciter

Aucune coiffure ne nait sans peigne ».

mieux vaut court que jamais #246

Suivant les pratiques de sa caste, il avait longtemps arboré cette longue mèche – que d’aucuns diraient rebelle – balafre capillaire sur son front de plus en plus dégarni dont il s’évitait régulièrement la présence d’un revers nonchalant de la main, avant qu’elle ne revienne mécaniquement en place. Sautant les transitions, quand le sel l’emporta sur le poivre, il coupa dans le vif, se séparant à la fois de cette mèche à l’allure décrépite et des restants de cheveux sommitaux pour rejoindre sans plus attendre le stade du collier capillaire, ultime étape de la coiffure de sa caste.

 ***

L’invasion fait de nouveau rage. Les hordes ennemies ont de nouveau fait irruption sur le front. Il tanne de nouveau le cuir. Mais nos forces ne battront pas de nouveau en retraite. Nous ne reculerons pas d’un poil. Nous sommes véritablement prêts à tout cette fois-ci et s’il le faut nous ne lésinerons pas sur les produits chimiques. Ils peuvent se faire des cheveux, je peux garantir que cela ne sera pas du coton. Et si nous avons laissé les troupes se reformer suite à nos précédentes offensives car nous les croyions définitivement hors d’état de nuire, nous serons cette fois-ci intraitable, harassant jusqu’à leur dernier  troufion.

Ce matin, je suis allé chez le coiffeur et ai acheté un nouveau shampoing antipelliculaire. Cela va être une boucherie capillicole.

 ***

Sa tonsure enfin assumée et revendiquée comme telle – sans pour autant contrevenir aux principes de laïcité – détachée de toute référence sportive usurpée – car seul un crâne chauve doit en l’occurrence faire référence – il retrouvait tout son éclat et la fierté qui avait fait de lui, dans sa jeunesse, un dragueur invétéré, prenant appui sur une esthétique d’Apollon. Il n’avait seulement pas songé aux reflets peu enjôleurs qui accompagnait désormais ses sorties en boite de nuit. La vieillesse parfois, insidieusement, se confesse.

mieux vaut court que jamais #112

Elle me mit la cape de coupe sur les épaules avant d’attaquer la découpe, comme on adoube un chevalier, avec la solennité et le sérieux qui siéent à ces circonstances honorifiques. Elle y ajoutait la grâce de la coiffeuse dont les mains bientôt se poseront délicatement sur le cuir chevelu pour défaire cette mauvaise coupe à la Du Guesclin.

***

La chevelure crénelée, ne laissant dégagée que la surface de front, il avait la coiffure en façade, comme une de ces maisons traditionnelles flamandes dont on aurait inversé le sens, les créneaux la tête en bas et sur les parties latérales de la face.

***

L’institutionnalisation de l’hygiène capillaire était censée venir mettre un terme aux chutes inopportunes et intempestives des cheveux à tout bout de champ. Force est de constater que la domestication parfaite des cheveux est encore loin d’être un acquis de l’humanité, ces particules continuent leur immanquable chute comme bon leur semble, sévissant parfois même jusque sur ma soupe.