mieux vaut court que jamais #380
Une fois par semaine allait-il s’installer dans le cimetière pour y faire une sieste vespérale, toujours sur le même carré de pelouse, vierge de tombe, dans l’attente d’une future extension. Parfois y passait-il la nuit. Beaucoup pensèrent qu’ainsi il se préparait commodément à la mort, entrainement hebdomadaire, prise de marque dans son futur lieu de villégiature. D’aucuns suggérèrent qu’il s’imprégnait ainsi du monde.
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Sous le nuage de cendre, des pentes du volcan ensevelies à s’en teinter totalement de gris, s’étalait petit à petit la mémoire de la terre ; ses entrailles qui laissaient leur trace.
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Son ambre autour du cou, elle portait dans le bijou le souvenir des ans, de ces aïeux, qui récoltaient la précieuse résine, de l’insecte comme pris dans les glaces de la fossilisation, des arbres qui avaient ainsi laissé perlé quelques larmes. A ces évocations, elle ne put qu’emplir ses yeux de liquide lacrymal qu’en aucune manière elle ne pourrait matérialiser de la même manière.
Seule la nature sait matérialiser le temps et les tourments.