Archive pour décembre 2007

l’Alsace, pays d’accueil !

Pays de merde !!!!

 

L’Alsace me
pompe mes derniers espoirs en la bonté humaine. Je ne m’attarderais pas sur le
marché de Noël comme version alsacienne de l’attrape-touriste mais je vais
parler des alsaciens eux-mêmes. J’avais une petite envie de sauna qui me
picotait l’épiderme et me chatouillait le ventricule gauche ( mais pas le
droit, il est un peu insensible). Alors, bon, je me suis décidé pour les bains
municipaux de Strasbourg. Le lieu est vraiment sympa : ça fait un peu
centre thermal du début du siècle : du carrelage vert un peu pâle, des
grandes barres dorées pour l’accès aux bassins d’eau froide, des pommes de
douche d’une taille phénoménale… en plus ils fournissent même les serviettes
(bon pour être précis, il s’agit de draps mais on dira rien…). Après m’être
fait presque rappeler à l’ordre par le surveillant qui pensait que j’allais
éviter la douche avant le sauna ( alors que j’allais juste boire au robinet à
coté du sus-décrit sauna) j’ai enfin pu pénétrer dans le fameux lieu. Bien,
très sympa, assez grand, trois niveaux, un four assez grand, il a l’air assez
ancien. Pour un sauna moderne, c’est un de bonne qualité. Mais l’eau ? où
est l’eau ? mince, il me faut mon seau d’eau pour raviver un peu le feu,
ré-humidifier toute cette atmosphère saturée de sécheresse. Bon tant pis, sans
doute il a été oublié dehors. En sortant, effectivement je tombe dessus.

 

Alors au
moment de retourner au sauna, je pense bien sûr à remplir d’H2O le
fameux seau de bois. J’ouvre la porte du sauna, commence à me frayer un passage
pour accéder au plus haut niveau et là c’est le drame… non je ne marche pas sur
la main de quelqu’un, je ne renverse pas non plus de l’eau sur un collègue de
sauna. Alors pourquoi ça commence à gueuler ? qu’est ce que j’ai pu
faire ? j’ai juste de l’eau, rien de bien incongru. Bah il faut croire que
si : je commence à doucement me faire incendier précisément parce que j’ai
amené de l’eau dans le sauna… j’en ai même pas mis, je lui ai juste fait
franchir le seuil du sauna et les vieux du premier rang se mettent à bramer
plus fort qu’un serf en rut. « si
vous voulez de la vapeur vous allez au bain de vapeur. Vous avez pas vu ici, y
a pas de vapeur
 » . et moi surpris pas tant de véhémence, tant
d’intolérance gratuite ( j’aurais évidemment demandé l’assentiment général pour
mettre de l’eau sur le feu[1] parce
que le sauna n’est pas un jouet, certains ne supportent pas trop la chaleur[2]) je
me vois commencer à répondre «  mais on
est bien dans un sauna non ? j’ai passé un an en Finlande, et dans un
sauna on rajoute toujours de l’eau
 » (ou quelque chose du genre). et
puis ils partent sur des considérations troisième-agistes : la jeunesse se
permet tout, nous on est vieux, on sait mieux que tout le monde et puis même
des considérations alsaco-alsacienne avec des allégations sous-tendant
l’invention du sauna par les alsaciens… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre …
alors bon, après avoir tenté de donner quelques éléments techniques pour étayer
ma position, je la ferme, parce que ça ne changerait rien, ce n’est pas une
opposition technique mais une opposition de principe, j’oserais même dire une
position contra personae pour
reprendre du latin, langue moins morte que ces cadavres blêmes qui n’ont de
vivant que l’attestation qu’en donne l’état-civil. Ils s’opposent seulement
parce que je ne les connais pas, parce que je suis jamais venu, qu’ils sont
dans leur petit groupe, j’oserais même dire sur leur territoire pour faire
offense aux animaux qui traitent, eux, leurs rivaux avec bien plus de respect.
Et puis, je suis jeune aussi et forcément ça joue… et puis discuter pour quoi
au final ? de toute façon, je pourrais pas mettre d’eau… je vais attendre
qu’ils se tirent et puis on verra  bien à
ce moment…

 

            Quelques
instants plus tard, je suis dehors ( du sauna pas de l’établissement), sur le
banc à essayer de profiter de l’après-sauna. Et je surprends à mon égard
quelques airs de dédains, de l’étonnement, de l’interrogation. Déjà dans le
sauna je ne me sentais plus très à l’aise, mais la sensation semble ici
s’amplifier. C’est dingue, comment on peut se sentir étranger dans son propre
pays, comment on peut se sentir tellement en froid ( même dans un sauna) avec
ses compatriotes. Je me sentais tellement mieux dans un Sauna en Finlande
justement en compagnie d’étranger qui était bien plus sympa, accueillant et
chaleureux malgré leur réputation de froid : au sauna, les finlandais
m’adressaient même spontanément la parole en anglais. Je n’ai pas envie d’avoir
des contacts avec des étrangers, où que je sois, avec qui que ce soit :
qu’ils soient français, finlandais, tchèques, américains, je m’en fous, j’ai
pas envie d’être froid avec eux, j’ai pas envie d’être étranger avec, pas envie
d’être étranger à eux. Luis Rego a dit un jour « il y a de plus en plus
d’étrangers dans le monde ». j’en ai bien peur, des gens qui sont
étrangers les uns aux autres. Je demande pas de connaître leur vie, je suis
moi-même pas toujours bavard, mais juste du respect, de la compréhension, de la
tolérance. La xénophobie, ça peut exister avec des gens de même nationalité…

 

Mais alors ces
alsaciens… en plus fiers de l’être… j’ai discuté ensuite avec l’un deux (qui
soutenait celui avec lequel je me suis pris le bec au sujet de la fameuse eau
en question) qui a fait science po en son temps et s’offusquait qu’une des
université strasbourgeoise s’appelait Marc Bloch parce que ce dernier n’était
pas Alsacien… alors que pour une fac de science humaine, se nommer Marc Bloch
c’est plutôt un honneur, un gars qui a révolutionné la manière de faire de
l’histoire, a rompu avec l’histoire diplomatique, est sorti des faits pour
vraiment analyser l’histoire, établir des liens entre le passé et le présent…
il en vint même à conclure « l’Alsace
aux alsaciens
 »… quand je disais que je me sentais étranger dans cet
endroit, c’était pas pour rien…alors bon, on oublie qu’on est tourangeau, on
dit rien et on se dit que le silence, face à des paroles de plomb, est toujours
fait de plume… ajouté à cela que ce monsieur était un grand admirateur de
Pierre Pfimlin, centre droit, maire de Strasbourg de 1959 à 1983 et dernier
président du conseil de la IVème république, en voilà une chouette rencontre…

 

            Bref,
je suis allé au sauna pour me détendre, retrouver de vieux souvenirs et je me
retrouver entouré de cons, à me prendre la tête avec eux… j’ai décidément connu
mieux en Finlande…

 

 

vendredi 14 décembre 2007.


[1] En fait, c’était plus de
l’huile que je jetais sur le feu…

[2] Même si du coup, on
pourrait se demander ce qu’ils font dans un sauna….

guide des maladies 2007

Je suis …

 

En ces
périodes troublées des fêtes de fin d’année où l’on pense beaucoup aux autres
(notamment à tous ceux auxquels on tient à faire un cadeau, au point de nous
faire nous demander si on les connaît vraiment tellement on peut errer pour
trouver le présent qui leur conviendra. Même si d’autres vont plus loin et
pensent même aux pauvres : oui Noël coïncide avec l’hiver et ce soucis
saisonnier de ceux qui errent toute l’année dans les rues. Mais qu’on se
rassure, la première tranche de foie gras ingérée, ces rebuts de la société
seront déjà oublié, il y a certains accords gastronomiques qu’on ne peut pas
modifier d’un coup de fourchette : le foie gras se mange avec un coteau du
Layon (ou un Sauternes) mais certainement pas avec le rouge pisseux des SDF),
ainsi donc en ces temps de philanthropie exacerbée, j’ai décidé de parler de
moi. Oui, je cherchais depuis quelques temps un sujet sur lequel écrire et
finalement je ne me devais pas de chercher bien loin en parlant finalement de
ce que je connais le mieux, qui plus est quelqu’un en lequel je peux avoir
pleinement confiance, la personne à laquelle je me réfère le plus souvent pour
avoir un avis sur une question donnée. Mais ce sujet n’est pas seulement un
sujet de circonstance, tombé du ciel par ces temps particulier. Non, un
incroyable hasard de circonstance veut que dans le même temps, j’ai enfin
réussi à découvrir le mal qui m’habite. C’est grave docteur ? je suis pas
sûr. Je savais bien depuis longtemps que j’étais malade, que mon esprit commençait
à ne plus être très clairvoyant, mes idées un peu trouble, mais j’ignorais d’où
venait le mal. J’ignorais même que j’avais mal quelque part. n’étant pas
hypocondriaque pour deux sous, je ne m’en souciais guère. Mais au fil d’une
lecture ( Knock, de Jules Romain pour
être précis et citer mes sources[1]),
j’ai eu la révélation médicale : je suis schizothymique. Alors pour
adopter une démarche scientifique, je redonnerais bien une définition fournie
par « le trésor de la langue française » (sur Internet, pour rester
scientifique et ainsi donner mes sources) au sujet de ce grand mal :
« Humeur
des individus peu ouverts aux autres et au réel, apparemment froids, distants,
repliés sur eux, préférant l’analyse et l’observation à l’action, d’une
sensibilité tenue secrète et cependant très vive
 », définition qui un
peu plus loin s’élargit aux adjectifs d’« idéaliste » et d’« introverti ».
Oui, c’est tout à fait moi, je l’avoue : tous ceux qui me croyaient
mystérieux et cherchaient à me percer ne sont tout simplement que des incultes
de la psychologique : je ne suis pas le seul dans le genre, c’est
carrément une névrose qui existe déjà et a donc été pleinement étudié,
théorisée. 21 années à tenter de me créer ma propre identité, à me construire
en opposition, créer mon comportement propre et je me retrouve nez à nez avec
ma propre définition, mon miroir sous forme de mots prenant précisément la
forme d’un notice de maladie psychologique…. Vous comprendrez alors bien mon
désarroi d’aujourd’hui et mon humeur qui repose six pieds sous terre.

 

            Je dois bien reconnaître que je
cherchais de temps à autre si je me rapprochais pas d’une de ces maladies
communes et déjà existantes pour expliquer mon comportement, mais toujours
quelque chose ne rentrait pas tout à fait avec les symptômes de la maladie,
alors je passais à la suivante. Et ainsi de suite. A force j’en avais fini par
me satisfaire de ne pouvoir être rangé dans une catégorie médicale
prédéterminée et de ma singularité comportementale. J’avais tout essayé :
dans les premières maladies, je pense que j’avais du considérer la
misanthropie : c’est bien vrai que l’envie de me retrouver souvent seul
avec moi-même, mon agoraphobie souvent exacerbée, ma haine de la connerie
humaine, mon goût très prononcé pour Desproges m’avaient fait penser que
j’étais en mesure de haïr l’humanité toute entière et surtout d’en haïr toutes
ses caractéristiques. Mais j’ai bien vite du déchanter en voyant qu’il
m’arrivait souvent de me sentir seul et donc qu’un besoin de vivre avec les
autres existait en moi. Cela m’apparut clairement manifeste quand je décida
même de vivre en collocation. Il m’est aussi parfois arrivé d’avoir foi en l’homme
de me dire qu’il était capable de résoudre les problèmes qu’il avait su créer
sur terre lui-même, j’ai même parfois tellement foi en l’homme que j’en ai fait
une raison de ne pas croire en Dieu, le considérant inutile dans son travail de
guide des hommes, ces derniers étaient bien assez capables de se guider eux-mêmes.
Il ne manquerait plus que je m’affuble d’une petite amie et tout ces tentatives
de misanthropie seraient totalement réduites à néant. Mais il faut bien avouer
que de temps à autre, je conserve certains symptôme d’une misanthropie très
avancée : notamment en ces temps de pseudo-festivité, de toutes cette joie
artificielle, de ce déferlement de plaisirs matérialistes (vous le voyez, même
dans les termes toute cette misanthropie ressurgit, étant capable en quelques
mots de dénigrer et foutre à plat ce qui est considérer comme la période la
plus heureuse pour tous les êtres humains de la planète), je me prends de temps
à autre à haïr les gens ( notamment quand le week-end, je dois passer par le
centre-ville de Strasbourg où ce déferlement continue de cruches et de cruchons
abreuvent ces commerçants qui vont pouvoir les remplir de vin chaud et de
bondieuseries capitalistes). Alors tout cela n’est que par petite touche, je ne
peux pas les haïr tout le temps, bien souvent la pitié prend le pas dessus,
mais la haine n’est jamais bien loin. Mais la prédominance de la pitié rappelle
bien que l’on ne haït pas vraiment les gens. On ne peut être misanthrope et
avoir de la pitié pour les être humains en même temps. Dès que la pitié est là,
on peut se dire qu’il existe un espèce de sentiment indicible envers ses
coreligionnaires.

 

            Je ne serais donc pas misanthrope.
Bon, tant pis, c’est pas grave. Alors asocial peut-être. Ce titre a fait mon
fond de commerce pendant quelques temps et aujourd’hui, même dans la rhétorique
commerciale de promotion de ma petite personne, ce terme a quasiment disparu.
Et pourtant il avait une certaine réalité : mon besoin d’isolement, la
timidité, la faible envie de parler plaidait en faveur de pareil traumatisme.
Mais comment peut-on être asocial et membre d’une association à vocation
sociale en l’occurrence d’aide aux SDF (avec notamment comme but premier de renouer
le contact avec les SDF) ? Certes on peut avoir des contradictions avec
soi-même, mais certaines apparaissent difficiles à porter… je pourrais en plus
rajouter ma participation à une asso écologiste et l’aide au développement
d’une association qui visait justement à l’échange d’idées sur la société par
les membres de la société elle-même….

 

            Donc pas asocial non plus… alors
quoi alors ? je ne peux quand même pas rester sur un tel échec maladif. Je
suis bien atteint de quelque chose. Surtout si souvent en marge. Ça vient bien
de quelque chose tout ça, c’est pas possible sinon… oui sinon, parce qu’après
m’être cru donc tour à tour misanthrope et asocial, je me suis fait une raison
et me suis dit que j’avais réussi à créer mon propre modèle de développement de
maladie. Singulier jusque dans la maladie.

            Voilà donc que je me retrouve en
fait schizothymique. Avec un peu de chance, on est pas si nombreux que ça en
France… tant qu’à avoir une maladie qui n’est pas unique, j’espère au moins
qu’elle est rare…

jeudi 13 décembre 2007



[1] En fait pour encore plus
de précision, je devrais ajouter que le mot en question ne vient pas du livre
mais de définition en définition, je suis tombé sur le sésame que je ne
cherchais pas.

féérie de Noël

Princessisation

 

Je vais
commander une princesse pour Noël, parce que c’est le temps des fêtes et qu’il
est le temps de rêver. Comme aujourd’hui, le rêve, c’est de la princesse, je me
mets au goût du jour. C’est la princessisation, la femme comme préciosité, la
femme assistée, la femme qui veut de la galanterie, la femme qui veut qu’on
l’appelle « mon chou », « ma chérie », « mon
cœur » ou bien encore « mon amour ». alors oui, mettons des
coups de pied dans la fourmilière du bestiaire des contes et merveilles, oui
perçons l’abcès d’excès des rêves de petites filles, oui mettons des bâtons
dans les roues du carrosse de la douce princesse tractée par son beau
chevalier, oui mettons un décompte aux contes où tout compte fait, plus rien
d’autre ne compte que le comte en ait pour son compte et le conte se raconte
comme un acompte pour empêcher un recompte. Finissons-en avec les mythes et
légendes, démystifions toutes ces images d’Epinal pour en dessiner de toutes
nouvelles, des images pleines de couleurs vives, parfois criardes, pleines de
formes toutes les plus bizarres les unes que les autres, quelques fois
biscornues et inconnues et parfois formelles et pleines de Rimmel, bref des
images, tout ce qu’il y a de plus banale, des flash, des impressions en couleur
et en noir et blanc, ce qui reste de ce qu’on a vu, ce qui préexiste à ce qui
va se passer, ce qu’on garde de ce qu’on a vécu, ce qu’on s’imagine, ce qu’on
fantasme, ce qu’on élabore, ce qu’on reconstruit, ce qu’on déconstruit.

 

Oui, effaçons
ces fausses images qui ne sont que des représentations collectives, des idées
préconçues intériorisées par tous pour se remettre tous, chacun son tour et
inlassablement à la peinture, pour redessiner les contours, retoucher les
photos, coller de nouveaux morceaux sur les visages, ajouter des décors en
carton-pate, triturer la chair du papier à coup de cutter, remettre de la
mousse dans les renfoncements pour pouvoir se blottir dans ses propres images,
pouvoir s’y assoupir un instant, y reprendre son souffle avant de se relancer à
l’assaut des building avant de s’affaler de nouveau dessus parce que la chute
est parfois lourde. Reconstruisons tout, architectons la vie et ses images,
détruisons l’ancien pour faire du neuf, déchirons la robe de la princesse pour
se draper de cette étoffe royale pour en faire un rideau de théâtre derrière
lequel se cacher, derrière lequel construire une autre pièce. Repartir de ces
histoire fantasmagoriques et universelles pour en faire une onirique en plein
Sarcelle, reprenons des clichés de tout cet univers sans frontières pour les
mêler aux négatifs d’anciennes usines désaffectés, introduisons l’imaginaire
dans tous les préliminaires. Mais gare aux histoires à dormir debout : de
bout en en bout de tout cet univers, vers lequel tout se finit, ce monde sans
fin et sans histoire et sans mouvement, ne saurait implacablement arriver sans
anicroche, au bout de son crochet de capitaine, le féerique pointe de son épée
et fissure notre toile grise et saugrenue pour ne laisser qu’un décor vide de
sens et d’intérêt. Le féerique peut détruire par sa naïveté tout velléité de se
mouvoir et de s’émouvoir, de ne rien laisser voir. Le féerique doit être ici
parcimonieux, jamais en abondance toujours en lente cadence. De trop s’en
servir on en viendrait à sévir, de trop y plonger on pourrait y rester et du
fond de cet abîme doré on ne pourrait, de ce monde même plus voir l’orée. Entre
ici et ailleurs, entre un grand merci et un grand malheur, entre démocratie et
enchanteur, il faut reconstruire tout un monde parallèle, ni plus loin, ni plus
haut, ni plus proche, ni plus éloigné, juste un peu mélangé.

 

Oui, j’attends
ma princesse, le temps des rêves est bien là, je l’attends de tout cœur, un
cœur qui de l’oreillette au ventricule n’a pas peur du ridicule, parce que tout
ce mélange des genres entre réalisme et idéalisme entre rêve et grève, est ce
que je sais être pour moi et de moi, une réalité un peu tordue, une jambe en
l’air, la tête dans les étoiles et sur les épaules, un bras en l’air et l’autre
en fer, j’y crois dur comme fer. Alors ma princesse, ma beauté, ma déesse, sera
aussi, un peu là étrangement en train de voleter dans les airs, au dessus des
grands boulevard, sans totalement pouvoir se séparer du bitume, toujours proche
du macadam,  encore un peu proche du
caniveau mais à un autre niveau, celui où tout cela est bien notre réalité mais
est aussi fragilité

 

Lundi 3 décembre 2007.

quand on est dans la merde le pessimiste est celui qui se dit que ça peut pas être pire, et l’optimiste celui qui répond « mais si, mais si « …

Chanson pour dépressif.

 

 

S’te plaît m’adresse pas la parole

Je devrais répondre de ma voix de casserole.

S’te plaît me regarde pas comme ça

Je suis sûr qu’ça f’ra ressortir mon eczéma.

 

De regarder mes pieds,

J’ai fini par plus être dans mes p’tits papiers.

D’être seul dans la foule,

Dans ma tête tout en devient maboule.

 

J’ai le mal du marre,

Les deux épaules dans la mare.

J’ai le mal d’humer,

Les deux yeux allumés.

 

J’peux plus me regarder en face

Sans que le miroir se défasse.

J’ai même plus le courage

De m’inventer des mirages.

 

Je suis sous l’orage des présages,

Mais c’est pas moi qu’ai inventé le double vitrage.

Alors c’est sûr que je suis pas à l’abri

De rester toute ma vie un débris.

 

J’ai le mal du marre,

Les deux épaules dans la mare.

J’ai le mal d’humer,

Les deux yeux allumés.

 

A force de rester scotché à l’écran

J’en ai fini par être vraiment à cran.

Alors laisse-moi ruminer ma bière

J’ai commencé à oublier les bonnes manières.

 

A force de fulminer en pleine fumée

J’en ai fini par ne plus rien assumer

Alors me demande pas grand chose

Si tu veux pas finir dans un kolkhoz.

 

J’ai le mal du marre,

Les deux épaules dans la mare.

J’ai le mal d’humer,

Les deux yeux allumés.

 

Tout n’est plus que complot

Comme si la vie n’était plus mon lot

Une arnaque sur la marchandise

Quand le retour à l’expéditeur devient hantise

 

Quoique mon entourage en dise

Tout cela n’est plus une gourmandise

On serait pas loin de la crise de foie

De cette vie en laquelle on a plus foi

 

J’ai le mal du marre,

Les deux épaules dans la mare.

J’ai le mal d’humer

Alors passe-moi le calumet.

 

vendredi 30 novembre 2007

PS : je précise à tous ceux qui passeront ici que ce blog n’est pas tenu par un dépressif et que tout cela n’est que licence poétique et n’est en rien du ressenti et encore moins quelque chose de réel, alors pas besoin de faire 3615 Mon psy pour qu’il me trouve une solution…