mieux vaut court que jamais #185
Sur le trottoir en quelques instants tout le paysage s’était métamorphosé. Plus rien ne semblait identifier le lieu, tout repère y avait été pour ainsi dire occulté. La rue n’était plus celle que l’on avait connu auparavant, avant que ces gros et gras gaillards ne se débarrassent de ces encombrants qui venaient dorénavant officier directement sur le trottoir.
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Il est indéniable que cette surface immaculée de toute trace de pneumatique peut faire rêver. Le goudron lisse et sombre ne reflète pas même le miroir éclairé de la midinette du rez-de-chaussée. Mais quid des pavés dont l’herbe avait fait son terreau ?
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Nullement ému par la disparition de toute forme d’abris et de cachettes qu’ils soient de type voitures à l’arrêt ou meublé abandonné, il n’en était au contraire que plus enthousiaste, à pouvoir, aux yeux de tous, dodeliner de la queue, qu’il avait noire comme le reste de son pelage, et ainsi mieux encore semer la terreur parmi ces quelques superstitieux.