Archive for the ‘ en bref ’ Category

mieux vaut court que jamais #493

Ses cheveux brossés de la gauche vers la droite de telle sorte que l’on aperçoive distinctement les sillons creusés par la brosse, faisaient de lui un hybride entre le fils à papa aux cheveux impeccables et remisés sur le coté et le jeune branché au volume et au brossage capillaire ostensiblement dressé sur le crâne.

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Les riches des beaux quartiers aiment, parait-il, à s’encanailler. Les pauvres aiment aussi à s’embourgeoiser. Tous se rejoignent dans cette transgression où ils se croient être autres pour quelques instants dans cet étrange carnaval social.

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Quand les masques tombent,

L’ombre des mousquetaires,

Fuyant alors en trombe,

Ne se dessine plus par terre.

mieux vaut court que jamais #492

Tous les jours, on meurt dans les rues ;

Ce jour, je meurs dans la déconvenue.

Encore ce jour, ils auront disparus,

Ce soir l’espoir est bien malvenu.

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Tous les jours, ils grossissent les rues,

Ce jour, je garde les pieds nus,

La haine croit dans l’humanité en décrue,

Ce soir, l’espoir n’est plus charnu.

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Tous les jours, ils martèlent la rue,

Ce jour, je suis un parvenu,

Nanti de ce à quoi j’ai toujours cru,

Espérant changé ce qui est advenu.

mieux vaut court que jamais #491

Le temps le presse, a-t-on l’impression. Pour peu qu’un jour il décompresse et il finira en dépression. Et pourtant il suffirait qu’il se déstresse pour éprouver de meilleures sensations.

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Comme son ulcère qu’il cultive,

Dans la tombe qu’il creuse,

De son optimisme qu’il active,

Il en fera une jardinière radieuse.

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La fatigue le prend des pieds à la tête. Seulement, les cheveux au vent du pédalage de vélo, n’y succombent pas et s’agitent en tous sens. La mèche folle fiévreusement s’envole.

mieux vaut court que jamais #490

Quand le tocsin résonne,

Troublé qu’il se trouve,

Face à cette belle personne,

Ses sentiments il éprouve.

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Où qu’il soit, elle s’incarne à lui, le sort de ses torpeurs passagères, qu’enfin il digère au point de n’en avoir plus peur. Dans son esprit, elle l’accompagne pour que dans ses errements jamais il ne stagne. Sa belle personne, comme les cartes, lui rebat les présages.

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Dans le creux de ses bras, le cœur dans son corsage bat à faire vibrer tout son corps sage. Dans la grâce, sous un souffle de glace, la belle personne, de ses fenêtres ou ses persiennes, fait l’autre sien.

mieux vaut court que jamais #489

– Tu l’aimes ma surface en inox et son coloris naturel gris anthracite ?

– Oui, très.

– Tu les trouves comment mes foyers d’alimentation électrique de 14 et 18 centimètres ?

– très jolis.

– Tu les chéris mes boutons de commande frontale à six gradations chacun ?

– Oui fortement.

– Et mon témoin lumineux d’alimentation?

– Je l’aime beaucoup.

– Donc tu les aimes totalement mes plaques électriques ?

– Je les aime exquisément, ardemment, chaleureusement.

Sur un air de Georges Delerue.

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Entre mijoter un complot et cuisiner un plat de vengeance à déguster à froid, tout dépend des choix du chef de cuisine.

Cela devra toutefois régaler les papilles de la personne visée.

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Le commissaire, arrivé de fraîche date, cuisinait ses suspects si bien qu’il fut très vite surnommé « le cannibale ». Ce n’était pas pour lui déplaire et même parvenait à le flatter mais n’était pas sans ternir sa réputation de fin cuisinier. Tristement était-il ainsi passé des flatteries quant à ses délicieux gueuletons au sort des suspects qui, dans leurs mensonges, prenaient alors le bouillon – sans toutefois n’être jamais de onze heures.

mieux vaut court que jamais #488

La mue de serpent m’émeut. De faire ainsi peau neuve pour mieux se mouvoir dans son corps, voilà qui incarne bien la présence au monde. De son ancien corps dont il se dégage, il s’en fait un autre qui lui va comme un gant.

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Sa voix mue et se démultiplie. Dans les replis de sa tessiture, elle triture les émotions. Si parfois elle titube, jamais elle n’écorche le son des voyelles que l’on voit en elle.

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Elle se meut dans les nues, tant émue de leurs nœuds. Dans le ciel noueux, toutefois nimbé de rayons nappant la masse sombre des nuages, la mésange en mouvement se voulait être présage d’un ciel clément et plus sage.

mieux vaut court que jamais #487

Il est considéré par certains que la boulette serait une invention culinaire universellement partagée par toutes les cultures, une recette dont les variations assureraient les adaptations qu’on en connaît et lui donnerait alors toute sa diversité. Cela tiendrait selon nombre d’analyses à sa forme de boule, elle-même inspirant les hommes tout autour du globe.

J’attends toutefois que l’on puisse corréler tout cela à l’invention de la roue pour réellement crier au génie culinaire de l’être humain comme on lui reconnaît sa maîtrise de la technique.

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Face à la terre ronde, si gironde,

Dans sa bulle délétère, phylactère,

Il rêve d’histoires, vieux grimoires,

Elles irradient comme une onde, si féconde.

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Dans la lumière, qui le regard soûle et l’âme nous enivre, replié sur lui-même, le chat somnole. Ne se faisant plus mariole autour de quelques babioles, le chat en boule se lèche les babines du soleil.

mieux vaut court que jamais #486

Depuis que j’ai installé cet écran géant de projection et le vidéo-projecteur qui va avec dans ma chambre à coucher, mes rêves prennent une autre dimension, ainsi projeté avec une meilleure résolution. Peut-être enfin résoudrais-je ainsi le mystère de ce rêve sans fin où je chute dans le même puits supposément lui aussi sans fin jusqu’à ce que la clé de la margelle me soit donnée des mains d’un nain qui cultivait de l’aneth.

Dans le mouvement du rêve, la haute résolution était tellement plus agréable.

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On s’interroge souvent sur la perte de vitesse du souhait enfantin de devenir par exemple pompier sous la pression des images médiatiques de ces pauvres bougres que l’on caillasse en banlieue alors qu’ils viennent à la rescousse de la veuve et de l’orphelin. En lieu et place on constate que de nombreux bambins se voudraient être sportif de haut niveau avec l’avantage professionnel des milliards en poche. Mais la veuve et l’orphelin aiment à se délecter de belles images de success story d’enfants de milieux populaires ayant percés dans les plus hautes sphères du sport.

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A quand la prochaine prescription de diététicien en manque de recette miracle à base de stimulus cérébraux pour venir parasiter l’inconscient des patients à qui, durant le temps de sommeil, on répèterait, de manière imagée, le précepte qui veut que « qui dort dine », afin de faire taire en eux un insatiable appétit, pour qu’une fois éveillé ils ne songent plus même à s’alimenter ?

mieux vaut court que jamais #485

Les voyant circuler depuis quelques temps déjà, ces fiers policiers juchés sur leurs segways, j’en saisis enfin l’intérêt à ainsi réaliser leurs déplacements, les voyant réprimander quelques jeunes skaters. La logique d’intervention publique nécessitait un parallélisme des formes, ainsi sont-ils au même niveau que la jeunesse, usant de quelques artifices techniques, qui plus est, roulants.

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Son devoir accompli, le policier reposa son képi au clou. Décrépi par tant d’années de services, il chut au sol, comme perdu.  Nul besoin de le ramasser, il s’en cogne. Le couvre-chef lui aussi a pris sa retraite.

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Les pognes au fond des poches, le policier – du type pervenche farouche et persévérante – sous le soleil naissant du printemps, flâne et laisse filer au vent les contraventions qu’il ne mettra pas de jour. Il fait ainsi son service buissonnier.

mieux vaut court que jamais #484

Vouloir faire du jeunisme à coup de lunettes branchées et de pantalons moulants : Est-ce véritablement ridicule quand on peut pratiquer les injections botox et collagène ou est-ce alors devenu le summum de la distinction ?

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La mode est à l’expérience pseudo scientifique ou journalistique à forte teneur en technologie. On se gausse de quelques dispositifs destinés aux plus démunis que l’on incite à l’usage des réseaux sociaux et autres dispositifs technologiques en vogue. Reste à savoir quelle misère cela permet de mettre en avant, celle des moins fortunés ou celle intellectuelle de ceux qui croient aux foutaises de la futilité technique.

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Sa pédanterie marquée par le « name droping » prit fin, quand sa bouche se prit les pieds dans le tapis d’un auteur imprononçable.